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I personnes dans leur honneur par la calomnie; on tue l’innocence par les propos obscènes. Ce sont là des carnages bien plus grands que ceux occasionnés par une guerre.
Parle avec modération, Ma fille, parce que celui qui parle trop se trompe souvent. Mortifie ta langue en ce double sens. Ne mange pas tout ce que tu veux, et ne dis pas à tout propos et hors de propos tout ce que tu sais.


ESPRIT DE SACRIFICE

Sois prudente, pour n’offenser personne par ta loquacité. Mesure tes paroles; qu’elles soient douces et bonnes, et persuasives s’il le faut; fortes parfois, si tu détiens l’autorité; mais que tout soit protégé par une sainte mortification qui modère le ton des paroles et les rend efficaces.
Mortifie tes sens, ton corps. Ne leur accorde pas plus que le nécessaire. Le corps doit être soumis à l’esprit, si tu ne veux pas qu’il récalcitre comme le petit âne à qui l’on donne trop d’avoine. Impose-toi de te lever à une heure déterminée et de te coucher aussi à une heure raisonnable, en sachant renoncer à quelque délassement qui n’est pas indispensable.
La mortification est comme la clôture qui défend la pureté des jeunes, qui donne force et maîtrise de soi, qui éduque le caractère et fait naître cet esprit de sacrifice qui doit accompagner l’homme dans toute sa vie, quelle que soit la profession choisie ou la vocation suivie.
Sans mortificatiou, on sera incapable de commander à soi-même et aux autres.
Une maman ne sera pas en mesure d’accomplir son devoir auquel elle renoncera avec une grande facilité ; et elle ne pourra pas enseigner à ses enfants à accomplir le leur, si elle ne fait pas de la mortification sa gymnastique de chaque jour.
Et ce qui est vrai pour une maman l’est pour tout le monde. La loi du devoir est une loi universelle, comme celle de la douleur; pour l’accomplir, il faut une bonne dose de sacrifice, pour ne pas dire un sacrifice continuel.
On y arrive au moyen de la mortification qui, réglant toute chose à la lumière de Dieu, donne à la vie un ordre et un sens.


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