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et des dons qui ne sont point des richesses personnelles, mais des biens donnés gratuitement. Ces biens sont à restituer, multipliés, en un règlement de compte rigoureux.
Sois donc humble, ce qui revient à dire: sois sincère, et si tu remarques en toi quelque chose de bon, ne le nie pas, car ce serait contraire à la vérité ~ mais attribue le mérite à Dieu, Auteur de tout bien qui, s’écartant de toi un seul instant, pourrait te faire tout perdre.
Beaucoup se vantent d’avoir mené une vie sainte et se comparent â d’autres qui ont passé une existence remplie de péripéties et peut-être aussi, de péchés. Mais quel mérite eu ont-ils, s’ils ont été préservés du mal, s’ils ont senti l’attrait de la vertu?
Peut-être auraient-ils été pires que les autres s’ils s’étaient trouvés dans la même situation qu’eux. D’autre part, il n’est point de péché grave sur la terre qui ne puisse être commis par n’importe qui.
Que celui donc qui a mené une vie sainte se redoute lui-même et, en remerciant le Seigneur, qu’il Le prie de toujours l’assister pour éviter la chute. Te souviens-tu de David, Samson, Judas? Eh bien, les deux premiers étaient considérés comme des colonnes et pourtant, tu le vois, il a suffi de la parole d’une femme pour les faire tomber. Et Judas n’avait-il pas, lui aussi, opéré des miracles à Ma suite? II rêvait d’honneurs et de gloire et voici qu’il est tombé misérablement.
L’orgueil est un péché dont on se relève difficilement si on le laisse trop grandir, car le Seigneur Dieu se détourne des orgueilleux et leur ôte Son secours.


LE CHANT DE L’HUMILITE

Ma fille, imite Ma Sainte Maman; bien qu’ayant reçu des dons incomparables, Elle ne s’en glorifia jamais, mais toujours Elle rendit gloire et honneur à Dieu qui L’avait enricbie de ces dons. Et pourtant, plus que toute autre créature, Elle avait correspondu de Sa volonté à la Sainte Volonté de Dieu, en coopérant au travail intense d’une perfection toujours plus grande.
Récite souvent ce chant de l’humilité qu’Elle fit jaillir de Ses lèvres et de Son Coeur quand Elle rencontra Sa cousine Elisabeth. Ce chant exprimait des sentiments qui demeuraient sans cesse en Son coeur.
Oui, l’âme de Ma Maman magnifiait Dieu continuellement et Lui rendait louange et gloire incessamment, pour toutes les créatures aussi qui, au cours des siècles, Le blasphémeraient, Le haïraient, L’oublieraient, et surtout pour celles qui, ayant tout reçu de leur Dieu, utiliseraient Ses dons pour L’offenser.


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