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que n’entrent des éléments nocifs pour l’air ambiant ou pour les personnes qui y vivent, de même tu dois mortifier tes yeux en banuissant l’envie de voir ce qui peut porter préjudice à ton esprit et à ton âme.
Si tu permets à tes yeux de tout voir, tu finiras par rendre malades les yeux de ton esprit qui ne supporteut pas l’introduction de malpropretés, aboolument comme les yeux du corps ne supportent même pas la plus fine poussière qui les incommoderait.
Tes yeux seront beaucoup plus lumineux et limpides quand les yeux de ton esprit seront préservés des laideurs de la vie grâce à la mortification.


MEME LE BIEN MATERIEL
Mortifie ta langue, Ma chère fille, et ici Je pourrais te parler

d’une double forme de mortification qui va de la mortification dans la uourriture à celle du silence. Pour la première, Je Me borne à te faire remarquer une loi qui est aussi d’hygièue ; c’est pourquoi son utilité se répercute même sur la santé. Choisis les aliments qui ne
contentent pas tellement le goût, mais qui te font du bien.
Pour le reste, la modération est une bonne règle. Les goinfreries, le fait de grignoter à tout moment, de contenter sa gourmandise, ruinent le corps physiquement et détournent la pensée des choses de Dieu, car on fait un dieu de sou propre ventre.
Voilà pourquoi l’Eglise iutervieut ; Elle veut le bien spirituel et même le bien matériel de ses enfants. Elle intervient par les lois de l’abstinence et du jeûne, précisément pour régulariser aussi le corps, afin d’aider Ses enfants dans ce sens.
Mais il est une mortification de la langue encore plus importante et c’est celle qui met en garde contre l’excès de paroles, contre la
médisance et la calomnie, les propos obscènes, le blasphème et contre tout le mal que l’homme peut commettre par ce don si grand qu’est la langue.
J e voudrais vraiment, Ma fille, que tous les hommes se munissent d’un sceau particulier qu’ils placeraient sur leurs; lèvres ; ils ne l’ôteraient que lorsqu’ils devraient ouvrir la bouche pour chanter les louanges de Dieu ou pour consoler, instruire et réjouir leur prochain. Quelles peines attendent au Purgatoire les âmes qui, par la laugue, ont porté préjudice â leur prochain, de quelque façon que ce soit
Ma fille, veille sur ta bouche car, s’il est vrai le proverbe que vous avez l’habitude d’énoncer, à savoir que « la gourmandise en tue plus que l’épée », il n’est pas moins vrai que l’on tue beaucoup de


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