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voilé par cette intérieure et si humaine amertume. Et mon regard de Mère s’ouvre pour chercher en vain parmi les présents quelqu’un à lui offrir pour apaiser sa douloureuse soif d’amour: «j’ai cherché des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvés.»

Ici, sous la croix, sont absentes les foules qui crient «Hosanna», les gens qui l’accueillent et lui font fête, les multitudes nourries de son pain.
Est présent un groupe de pauvres fils aveuglés par la haine et poussés à une férocité inhumaine par leurs chefs religieux, pour lui rendre l’ingratitude plus amère et l’abandon plus profond. Ainsi, à sa douleur répond la dérision; à ses chutes le dédain; à ses blessures les insultes; à son corps immolé les outrages; aux gémissements de son agonie les blasphèmes; à l’offrande suprême de sa vie le mépris et le refus.
Le Coeur de mon Fils est brisé par cet immense abandon avant même de l’être par la lance du soldat romain. Le Coeur de la Mère est blessé d’une douleur si grande qu’elle ne peut ~tre adoucie par la présence de quelques personnes fidèles.

Un seul e~l r~to

Ici, sous la croix, sont absents ses douze Apôtres. Un l’a trahi et s’est déjà suicidé; un autre l’a renié et pleure au loin; les autres sont dispersés et ont tellement peur.
Mais au moins un est resté avec moi: le petit Jean. Je sens battre son coeur innocent, je vois sa crainte d’enfant perdu, sa douleur d’ami sincère, et je le serre contre mon coeur pour le soutenir dans l’aide qu’il est appelé à m’apporter.
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Du haut de la croix, le regard de Jésus, qui est sur le point de mourir, au moment de son suprême abandon, se pose intensément sur nous deux et s’illumine d’un amour infini: «Femme, voici ton fils!» Et sous la croix, où maintenant mon Fils est mort, je serre contre mon Coeur Immaculé mon nouvel enfant, qui naît maintenant d’une si grande douleur.
Ainsi tout s’accomplit.

Ici, sous la croix, où je vous ai engendrés, je vous veux tous aujourd’hui, mes fils bien-aimés. En ce moment où l’Eglise est appelée à vivre les heures de sa passion et de son grand abandon, vous êtes, vous, les fils que je lui donne pour qu’elle soit consolée et aidée par moi.
Restez donc tous avec Jean sous la Croix de Jésus, près de votre Mère douloureuse pour que le dessein du Père s’accomplisse».
Ayez eonfjnncc
Rome, 24 avril 1980
Temps pascal
«Que votre coeur ne se trouble pas. Ayez confiance en Jésus ressuscité et monté à la droite du Père, où il a déjà préparé une place pour chacun de nous.
Fils bien-aimés, ayez confiance aussi en votre céleste Maman. Mon dessein est enfoui dans le sein de la divine Trinité.
Je suis la Vierge de la Révélation. En moi le chef-d’oeuvre du Père se réalise d’une manière si par 353

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