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dans la fournaise ardente de l’amour infini et miséricordieux de mon fils Jésus. Pendant sa vie, comme il a attendu ce moment! «J’ai désiré ardemment manger cette Pâque avec vous avant de souffrir».
C’est le jeudi saint.
C’est le jour de l’institution de l’Eucharistie. Ce grand sacrement lui permet d’être réellement présent au milieu de vous, de renouveler mystiquement son sacrifice de la nouvelle et éternelle alliance et de se donner pour une communion personnelle de vie avec vous.
C’est aussi le jour de l’institution du sacerdoce. Il se perpétue à travers son commandement donné aux Apôtres et à ceux qui leur succèdent dans l’exercice de leur ministère sacré: «Faites ceci en mémoire de moi».
C’est votre jour, fils bien-aimés.
La céleste Maman vous regarde avec une préoccupation particulière et douloureuse, au moment où, réunis pour la concélébration autour de vos Evêques, vous renouvelez les engagements assumés le jour de votre ordination sacerdotale. Combien de dangers vous environnent! Que d’obstacles mon adversaire vous tend! Combien sont grandes les séductions du monde où vous vivez, les difficultés qui pèsent sur l’exercice fidèle de votre ministère!
A l’institution de l’Eucharistie a succédé immédiatement l’agonie terrible et sanglante du Gethsémani, durant laquelle Jésus a été laissé seul, au moment où il avait surtout besoin d’aide et de réconfort; il a éprouvé l’amer abandon des siens; il a été trahi par Judas, renié par Pierre.
Aujourd’hui, il y en a tant, parmi mes fils de prédilection, qui fuient, qui abandonnent Jésus et l’Eglise, en se laissant séduire par les faciles séductions du
monde dans lequel ils vivent... Combien, parmi eux, le trahissent, poussés par le désir d’être mieux accueillis et mieux suivis, en consonnance plus parfaite avec les goûts et les idéologies de votre temps! Combien répètent le geste de Pierre, qui renie le Maître par lâcheté et par peur. C’est pour beaucoup la peur de ne pas paraître adaptés au goût de votre époque et aux exigences culturelles à la mode.
Permettez à votre céleste Maman en ce jeudi saint de vous recueillir dans le bercail de son Coeur Immaculé pour vous rendre de plus en plus fidèles à Jésus et à son Evangile.
Soyez humbles, forts, courageux. Ne vous laissez envahir ni par la peur ni par le découragement. La nuit de l’erreur, de l’apostasie et de l’infidélité est maintenant descendue sur le monde et dans l’Eglise. Le Corps mystique du Christ vit l’heure d’une nouvelle et douloureuse agonie. C’est pourquoi se répètent aujourd’hui, dans une mesure beaucoup plus grande, les mêmes gestes qu’autrefois: ceux de l’abandon, du reniement et de la trahison.
Vous, mes petits enfants, formés dans le Coeur Immaculé de votre céleste Maman, comme l’apôtre Jean, veillez dans la prière et la confiance pendant les heures douloureuses de ce nouveau jeudi saint».
Ta Passion douloureuse
Dongo, 5 avril 1985 Vendredi saint
«La croix pour toi, mon fils, est la volonté du Père,
que tu n’accomplis bien que si, à chaque instant, tu
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