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couronne d’épines qui entoure sa tête forme une épée tranchante qui transperce mon coeur. Son corps blessé est un miroir de mon âme transpercée et blessée.
Le Fils et la Mère. C’est ensemble que nous arrivons au sommet du Golgotha; c’est ensemble que nous sommes attachés au gibet; c’est ensemble que nous sommes transpercés par les clous; c’est ensemble que nous vivons les heures douloureuses de l’agonie; c’est ensemble que nous entendons les cris mauvais de ceux qui l’insultent et blasphèment; c’est ensemble que nous pardonnons aux bourreaux; c’est ensemble que nous prions et aimons; c’est ensemble que nous sentons l’abandon du Père; c’est ensemble que nous gardons confiance et que nous nous confions à lui; c’est enfin ensemble que nous mourons. Jésus meurt dans son corps; moi, la Mère, je meurs dans mon coeur. C’est par miracle que je reste encore en vie, parce que, en tant que maman, je dois aider mon Fils à mourir.
Vous comprenez maintenant la signification profonde de son don ultime: - Voici ta Mère. - Je suis Mère pour lui et pour vous.
Le Fils et la Mère. Les enfants et la Mère. Ici, sous la croix, je suis par miracle encore vivante parce que, en tant que maman, je dois vous aider tous à naître et à vivre en lui et pour lui. Tous les hommes rachetés par Jésus sont, depuis ce jour, aussi mes enfants. Je suis la Mère des hommes de tous les temps, jusqu’à la fin du monde, lorsque Jésus reviendra dans la gloire; et alors, ma maternité spirituelle sera enfin accomplie.»
Rubbio (Vicenza), 14 avril 1990
Samedi saint

Veillez avec moi dans l’attente

«Fils bien-aimés, veillez aujourd’hui avec moi dans l’attente. C’est le samedi saint. C’est le jour de ma ferme espérance. C’est le jour de ma foi inébranlable et de ma douleur immaculée. Jésus gît maintenant dans son sépulcre neuf.
Depuis le moment où, avec Jean et les saintes femmes, je me suis éloignée, après qu’on eût fermé le tom I beau au moyen d’une grosse pierre, pour moi, la Mère
douloureuse et crucifiée, le temps s’est comme arrêté. Je me suis recueillie dans une prière incessante, tandis que les larmes s’écoulaient de mes yeux en des pleurs continuels et que mon coeur maternel formait comme un berceau d’amour et d’attente pour la nouvelle et glorieuse naissance de mon fils Jésus.
La foi en sa divine parole, qui m’avait toujours soutenue pendant sa vie humaine et qui, dans les heures de sa douloureuse passion, était devenue l’unique et ferme soutien pour mon indicible douleur, se transforme à présent dans une certitude absolue de sa toute proche résurrection. Et je vis, blessée et apaisée, pleurant et consolée, douloureuse et contente, parce que je sais que Jésus, déchiré et tué d’une façon cruelle, est sur le point de ressusciter. Et à l’aube du premier jour après le sabbat, Jésus-Christ, dans la splendeur de son corps glorieux, avec quel amour et quelle tendresse filiale, s’approche de moi, me presse entre ses bras, m’enveloppe de sa très forte lumière et me dit des paroles divines de réconfort.
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