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Acte d’offrande et de Consécration
(lu par Jean-Paul II sur la Place Saint Pierre
en la solennité de l’Annonciation 1984)

1. Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu!
En prononçant les paroles de cette antienne avec laquelle l’Eglise du Christ prie depuis des siècles, nous nous trouvons aujourd’hui devant toi, ô Mère, en l’Année jubilaire de notre Rédemption.
Nous sommes unis à tous les pasteurs de l’Eglise par un lien particulier, constituant un corps et un collège, de la même manière que, selon la volonté du Christ, les Apôtres constituaient un corps et un collège avec Pierre.
C’est dans le lien de cette unité que nous prononçons les paroles du présent acte, dans lequel nous désirons rassembler encore une fois les espoirs et les angoisses de l’Eglise dans le monde de ce temps.
Il y a quarante ans - phuic i~i nouveau dix ans plus taid,
- ton serviteur le Pape Pie XII, ayant devant les yeux les douloureuses expériences de la famille humaine, a confié et consacré à ton Coeur Immaculé le monde entier, et spécialement les peuples qui, de par leur situation, sont d’une manière particulière l’objet de ton amour et de ta sollicitude.
Ce monde des hommes et des nations, nous l’avons aussi devant les yeux aujourd’hui: le monde du second millénaire qui va se terminer, le monde contemporain, notre monde!
Se souvenant des paroles du Seigneur: «Allez.., de toutes les nations faites des disciples... Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt
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28, 19-20), l’Eglise a ravivé, au Concile Vatican II, la conscience de sa mission en ce monde.
C’est pourquoi, ô Mère des hommes et des peuples, toi qui connais toutes leurs souffrances et leurs espoirs, toi qui ressens d’une façon maternelle toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres, qui secouent le monde contemporain, reçois l’appel que, mus par l’Esprit Saint, nous adressons directement à ton Coeur, et avec ton amour de Mère et de Servante du Seigneur, embrasse notre monde humain que nous t’offrons et te consacrons, pleins d’inquiétude pour le sort terrestre et éternel des hommes et des peuples.
Nous t’offrons et te consacrons d’une manière spéciale les hommes et les nations qui ont particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration.
«Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu!» Ne rejette pas nos prières alors que nous sommes dans l’épreuve!
2. Devant toi, Mère du Christ, devant ton Coeur Immacule, nous voulons aujourd’hui, avec toute l’Eglise, nous unir à la consécration que ton Fils a faite de lui-même à son Père, par amour pour nous: «Pour eux - a-t-il dit - je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité» (Jn 17, 19). Nous voulons nous unir à notre Rédempteur en cette consécration pour le monde et pour les hommes, car, dans son Coeur divin, elle a le pouvoir d’obtenir le pardon et de procurer la réparation.
Lu puissance de cette consécration dure dans tous les temps, elle embrasse tous les hommes, peuples et nations, elle surpasse tout mal que l’esprit des ténèbres est capable de réveiller dans le coeur de l’homme et dans son histoire, et que, de fait, il a réveillé à notre époque.
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