82

Le Seigneur si souvent et de tant de manières, a menacé de châtier son peuple, précisément dans le désir de le ramener sur le chemin de la conversion et du retour à lui. On pense, à titre d’exemple, à la prédication du prophète .lonas, envoyé par Dieu pour annoncer la destruction de la ville de Ninive.
Beaucoup se sont arrêtés perplexes précisément devant le caractère prophétique de certains messages. Ils se sont demandé: Est-ce vrai ce qui est écrit? Ce qui est prédit se réalisera-t-il? Et si cela ne se vérifiait pas, quelle crédibilité pourraient encore avoir les paroles du message?
Une lecture attentive du livre apporte la réponse la plus appropriée à toutes ces questions. La voici:
«Ne vous arrêtez pas aux prédictions que je vous fais en cherchant à vous faire comprendre les temps que vous vivez. En tant que maman, je vous indique les dangers que vous cou rez, les menaces qui pèsent sur vous, ce qui pourrait vous arriver de mal, uniquement parce que ce mal peut encore être évité par vous, parce que les dangers peuvent encore être écartés, parce que le dessein de la justice de Dieu peut toujours être modifié par la force de son amour miséricordieux. Même lorsque je vous annonce les châtiments, rappelez-vous que tout peut être modifié à tout instant par la force de votre prière et de votre pénitence réparatrice.
Ne dites donc pas: - ce que tu nous as annoncé, ne s’est pas réalisé - mais remerciez avec moi le Père céleste, parce que, en raison de la réponse faite de prière et de consécration, en raison de votre souffrance, de l’immense souffrance de tant de mes pauvres enfants, le Père céleste ajourne encore le temps de la justice, pour que fleurisse celui de la grande miséricorde» (21 janvier 1984).
6. 11 faut posséder une solide maturité évangélique, qui empêche soit le mépris et la sous-évaluation préconçue d’un livre comme celui-ci, soit sa surévaluation.
Elle donnera, en d’autres mots, la sagesse du respect d’une expérience, qui se vérifie à travers un message, et de la liberté intérieure avec laquelle il faut l’écouter.
La conviction qu’aucune parole ni aucun message ne sont la Parole, et la conscience que, dans des phénomènes tels que les locutions, peut s’insérer aussi une dose notoire de suggestion et d’humain, ne doivent pas nous rendre soupçonneux par principe.
11 faut regarder et évaluer et, comme disait saint Paul, retenir ce qui peut y être puisé de bon et le bien qu’on peut en retirer.
Un juste respect doit donc accompagner dès le départ l’approche d’un livre comme celui-ci.
Mais le respect s’allie de soi à un sens de la liberté, qui naît de la capacité de mettre à sa juste place aussi tes «messages» que de tels livres veulent transmettre.
On a dit et répété: les paroles de la Vierge, que le livre nous fait connaître, ne sont ni un nouvel Evangile ni une nouvelle foi. Elles conduisent à l’Evangile et à la foi et les font retrouver - selon leur résonnance et leur perspective typiques.
Ainsi donc, un livre comme celui-ci pourra être accueilli, selon sa mesure de vérité, et conduire ainsi à la vérité qui est le Christ; nous y trouverons la manière la plus juste pour vivre, dans un authentique esprit d’enfance évangéliquc, le rapport avec la Mère du Seigneur et notre Mère.
7. Cette invitation à une foi simple et désarmée envers la Mère du Christ et de l’Eglise, trace une sorte de ligne de force pour établir un style de vie et de personnalité chrétienne.
Elle devra trouver sa place dans l’enseignement mariologique de l’Eglise, tel qu’il a par exemple été exprimé par le Concile Vatican II (Lumen Gentium, ch. VIIi).
Aucune locution, même pas celles qui sont rassemblées dans ce livre, ne peut remplacer la proposition publique, officielle de la foi de l’Eglise ni être mis en parallèle avec elle; c’est celle-ci qui nous proposera la physionomie complète de Marie et de sa mission.
Dans l’Eglise, il faut aussi établir et vivre un style d’enfance dans les rapports avec elle, aussi dans la vie et la mission apostolique.
[42]
[43]

 

82