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PORTES OUVERTES,

JOIE DE LA RENCONTRE

Des mots en opposition pour dire la foi:

esclavage et libération; péché et conversion ; pardon et réconciliation.

L'homme esclave et l'homme pécheur.

A partir de la réalité de l'esclavage, tragédie qui traverse toute l'histoire et drame toujours d'actualité, nous nous interrogeons sur ce qui blesse la fraternité humaine.

Quand il est « esclave « de lui-même, l'homme se ferme aux autres et à Dieu. Le péché est un esclavage intérieur qui interdit de vivre aussi bien, en fils de Dieu, qu'eu frère de ses semblables.

Dieu qui libère et pardonne: Dieu notre Père.

Les situations d'esclavage ne laissent pas Dieu indifférent. C'est comme Libérateur de sou peuple qu'il se fait connaître à Moïse. Jésus est venu nous enseigner la force libératrice du pardon. Son message scandalise ses contemporains: l'idée de Dieu qui pardonne ne correspond pas avec celle du Dieu de Moïse, qui exige le respect intégral de sa Loi. A travers le pardon des pécheurs, Jésus nous dévoile le vrai visage de Dieu: il pardonne parce qu'Il est le Père. Il pardonne parce que nous sommes ses enfants.

La mission de l'Église: révéler le Père qui pardonne.

Le message de réconciliation est au coeur de la mission de l'Èglise : il s'agit à la fois d'une Bonne Nouvelle à proclamer, d'une pratique qui engage l'Église à se faire proche de ceux qui sont esclaves» d'eux-mêmes, et d'une démarche qui la conduit à poser les gestes significatifs du pardon de Dieu. Le sacrement de la réconciliation engage toute l'Église à vivre le pardon, dans un esprit de fête.

Des portes sont ouvertes mais d'autres sont fermées. Le dossier illustre cette opposition qui habite tout homme et chacun de nous. Le titre rappelle que nous sommes invités à rencontrer Dieu, notre Père, et à rencontrer les hommes, nos frères. Nous ne trouverons le bonheur qu'en ouvrant les portes de nos vies.

Nous relevons quatre mots : péché, pardon, libération, libérateur. Nous trouverons leur explication tout au long du dossier. Nous découvrirons les dimensions personnelles et collectives du péché. Nous découvrirons aussi la joie de Dieu et des hommes dans la démarche de pardon.

Jésus vient ouvrir le « passage «. Il vient libérer les hommes de l'esclavage du péché et leur offrir la liberté des enfants de Dieu.

De l'Antiquité à nos jours, l'esclavage n'a jamais cessé, sous des formes multiples et sournoises. Les hommes vont jusqu'à enchaîner leurs frères et les considérer comme esclaves. Le véritable esclave est celui qui écrase les autres par la force, la violence, le mépris, l'aveuglement ou l'indifférence et qui est retenu prisonnier par les chaînes de l'égoïsme, de la méchanceté ou de l'orgueil. L'esclavage phtisique révèle un autre esclavage qui atteint tout homme : l'esclavage du péché.

L'esclavage blesse profondément la fraternité et l'humanité tout entière. Pourtant, des hommes se lèvent et luttent, ils refusent une situation qui conduit à l'écrasement de l'homme. Dieu ne reste pas insensible. Il refuse de voir ses enfants humiliés et enchaînés, il envoie son propre fils, Jésus pour les libérer. Il appelle et envoie aussi des apôtres et des militants.

· Le rendez-vous avec l'évangile: Luc 15,1-3 et 15,11-32. C'est à partir de l'évangile que nous comprenons la confession.

L'Église est la maison du pardon. Elle est le lieu où Dieu nous dît: « Tu es mon enfant bien-aimé, je te pardonne. Nous avons besoin d'entendre des paroles de pardon. Le prêtre est celui qui accepte d'être au service de la parole de pardon que Dieu dit à chacun.

La préparation à la confession. Préparer le temps de la confession personnelle au cours d'une célébration communautaire du pardon. Cette célébration peut avoir lieu pendant le temps de carême. On peut aussi faire demande personnelle au prêtre à tout moment.

Chacun pense à la démarche de pardon en lisant un passage d'évangile, en pensant à Dieu et à son regard de tendresse. Ensuite, chacun regarde les aspects de sa vie pour lesquels il veut demander pardon à Dieu. La carte de relations permet de regarder notre vie concrètement. Le péché provoque toujours une cassure, une blessure dans nos relations. Le pardon, c'est travailler à la paix dans les coeurs et dans le monde. Chacun de nos gestes à des conséquences pour les autres. Il n'y à pas de petits gestes. Nous sommes solidaires de l'ensemble de l'humanité. Qu'en pensons-nous ?...

· Le rendez-vous de la prière. Nous prions devant la croix de Jésus, elle nous dit son amour extraordinaire pour nous. Il donne toute sa vie pour nous libérer du péché et enraciner l'amour dans nos coeurs. Nous prenons du temps pour parler à Jésus.

POUR COMPRENDRE L'ÉVANGILE

La parabole du Père très bon et de ses deux fils (Luc 15, 1-3 et 15, 11-32)

Le père, c'est-à-dire Dieu, est an centre de la parabole. Ce n'est pas le péché (qui ne paraît que sur les lèvres du jeune fils : v. 18 et 21) ni le pardon (qui n'est pas mentionné dans la parabole) qui comptent, mais l'amour gratuit et la tendresse de Dieu qui envahissent tout le récit et enveloppent les deux fils. La joie de Dieu est de retrouver un fils perdu (v. 24 et 32). Jésus définit sa mission en ces termes : Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 18,10). Le père de la parabole ajoute: " mon fils était mort et il est revenu à la vie". L'expression évoque pour les communautés chrétiennes de Luc la mort et la résurrection de Jésus, pour laquelle l'évangéliste emploie souvent le verbe revivre (Luc 24,5.23).

Jésus, le Fils de l'homme, a cherché les hommes perdus, jusqu'à mourir d'amour pour eux, jusqu'à les faire participer à sa vie nouvelle de ressuscité. Avec lui ils meurent an péché, pour vivre avec lui de la vie des enfants de Dieu.

Jésus est la porte ouverte du coeur de Dieu pour tous.

LA SITUATION DES ESCLAVES

Le dictionnaire définit « l'esclave" comme celui qui est privé de toute liberté en étant soumis à l'autorité d'un maître qui à droit de vie et de mort sur lui. L'esclavage apparaît très tôt dans l'Antiquité. Les esclaves fournissent leur force de travail à ceux qui les dominent. Ils sont achetés, vendus et revendus comme du bétail. Certains deviennent esclaves pour rembourser des dettes. Tout au long de l'histoire, des hommes domineront et écraseront d'autres hommes, malgré les évolutions des sociétés.

Dans l'Antiquité, les révoltes d'esclaves sont nombreuses. En 73 avant Jésus-Christ, Spartacus le gladiateur, prend la tête d'une des révoltes les plus connues. Avec 70 000 hommes, esclaves et pauvres paysans des campagnes, il mène pendant 2 ans une véritable guerre contre l'armée romaine. L'épopée se termine dans le sang en février 71. Spartacus est tué et ses compagnons massacrés. 6 000 esclaves sont crucifiés pour l'exemple, le long des routes qui mènent à Rome.

TRAFIC INTERNATIONAL

Dans l'Europe du Moyen-Âge, la pratique de l'esclavage est remplacée peu à peu par le servage puis par le métayage. Mais l'esclavage n'a pas pour autant disparu. Au contraire, il se répand en Afrique et dans les pays d'Amérique. En 1518, avec l'autorisation de l'Empereur Charles Quint, le trafic d'esclaves est officiellement reconnu en Europe. Les trafiquants organisent « la chasse à l'homme » sur les côtes d'Afrique. Ils transportent vers les Antilles et vers l'Amérique des milliers d'esclaves. Les conditions de transport sont horribles, la moitié des esclaves meurent au cours du trajet. Cette tragédie humaine s'appelle « la traite des noirs ». Les bateaux partent des ports européens. Ils vont vers les côtes d'Afrique chargés d'objets de pacotille qui serviront de monnaie d'échange pour acheter les esclaves. Une fois leur cargaison humaine transportée aux Antilles ou en Amérique, les bateaux reviennent vers l'Europe chargés de produits tropicaux. Les rois d'Europe et leur cour peuvent s'enrichir et vivre dans le luxe en profitant de l'horrible trafic.

UNE LENTE PRISE DE CONSCIENCE

Bartolomé De Las Casas (1484-1566) est espagnol. Il part en Amérique comme colon lorsqu'il à 18 ans. Il est témoin de scènes de carnage. Il prend conscience de la tragédie des populations indiennes. Devenu prêtre, il prend la défense des Indiens. En 1544, il est nommé évêque du Chiapas au sud du Mexique. Au cours de ses voyages en Europe, il dénonce les atrocités subies par les populations indiennes.

Il faudra plus de trois siècles pour que les pays européens prennent conscience du drame. Au moment de la Révolution Française, plusieurs députés, dont l'Abbé Grégoire, prennent l'initiative de faire voter l'abolition de l'esclavage. Les lois ne seront pas appliquées et Napoléon rétablira rapidement l'esclavage aux Antilles.

L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE

Le XIX-e siècle connaît les luttes courageuses d'hommes et de femmes qui dénoncent l'esclavage. Victor Schoelcher (1804-1893) est en France l'un des grands noms du combat contre l'esclavage. A son initiative, la III République vote l'abolition de l'esclavage le 27 avril 1848. Il est devenu le symbole de la lutte pour « les Droits de l'Homme", pour la libération des esclaves et pour l'abolition de la peine de mort. L'esclavage est aboli en 1825 en Grande-Bretagne, en 1848 en France, en 1856 au Portugal, en 1860 en Hollande. Le 10 décembre 1948, l'ONU vote «la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et la suppression de toute forme d'esclavage. Les lois ne suffisent pas, il faut aussi que les hommes organisent la société de sorte qu'il y ait du travail pour tous.

De nouvelles formes d'esclavage apparaissent un peu partout dans le monde. Elles touchent plus particulièrement les personnes et les peuples dans des situations de détresse. Les enfants sont les plus exposés. Les organisations internationales et humanitaires évaluent à plus de 200 millions les enfants de 5 à 15 ans qui travaillent actuellement dans le monde, dans des conditions souvent inhumaines. Parmi eux, un certain nombre connaissent un véritable esclavage.

Comme la faim, la guerre et le racisme, l'esclavage fait partie des grandes tragédies de l'humanité. Les hommes se laissent entraîner par l'intolérance, les injustices, le mensonge, la haine, la jalousie, la violence. Pourtant, l'homme est créé pour aimer; il est capable de tendresse, de bonté et d'amour. Comment se fait-il qu'il soit capable de tant de méchanceté et d'un tel aveuglement ? Peut-il en guérir? Comment peut-il se libérer du mal qui l'habite?

L'HOMME

La Bible nous montre clairement que Dieu ne veut ni le mal ni l'esclavage qui dominent les hommes. Dieu crée l'humanité toute entière pour aimer. Malheureusement, depuis les premiers hommes, il y à aussi en chaque être humain, un refus d'aimer (Genèse 3,1-7). amour de Dieu nous est offert, l'amour des es nous est donné, une porte sur Dieu et les autres nous est ouverte. Cette porte, la Bible l'appelle « Alliance «. Chaque fois que les hommes la refusent, ils rencontrent le péché, ils se ferment â Dieu et aux autres. Pour saint Paul, cette situation de péché où l'homme peut s'enfermer est un esclavage. Il sait plus aimer et communiquer les énergies qu'il reçoit. Il n'y a plus de choix possible. n'y à plus de vraie liberté.

DIEU PROMET UN LIBERATEUR

Vers 1250 avant Jésus-Christ, après une période de tranquillité, les Hébreux vivent en Égypte une situation d'esclavage. Les Egyptiens leur imposent des travaux forcés ils leur font subir des lois inacceptables. Dieu ne reste pas insensible au drame de son peuple. Dieu ne supporte pas l'esclavage. Mais il n'agit pas à la place des hommes. Il appelle et envoie Moïse. Il l'invite à agir pour faire sortir son peuple d'Égypte. Le Seigneur dit à Moïse: " J'ai vu, oui j'ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai entendu ses cris sous les coups des chefs de corvée... La clameur des fils d'Israël est parvenue jusqu 'à moi.. Et maintenant, va ! Je t'envoie chez Pharaon..." (Exode 3,7-10) La sortie de l'esclavage sous la conduite de Moïse reste dans la mémoire du Peuple de Dieu. Elle lui fait comprendre l'importance de l'amour que Dieu lui porte.

JÉSUS LE LIBÉRATEUR

L'esclavage est la conséquence du mal et du péché qui rongent le coeur de l'homme. La Bible révèle que le péché n'aura pas le dernier mot. Avec l'aide de Dieu, les hommes peuvent se libérer. Dieu promet à son peuple un Messie, un Libérateur. Au moment de la naissance de Jésus, Marie attendait le Messie promis par Dieu. Le peuple attendait le Messie recherché par les Mages. Dans son amour immense, Dieu nous envoie Jésus, son Fils Bien-Aimé. Il est notre Libérateur. Au commencement de sa prédication, Jésus lit un passage d'lsaïe où il reconnaît l'essentiel de sa mission: "L'Esprit du Seigneur est sur moi... Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière..." (Luc 4,18).

Lorsque le péché habite l'homme, il ferme les portes du coeur, il détruit les relations:

- les relations avec les autres. Nous risquons de les regarder comme des ennemis ou des objets.

- les relations avec Dieu. Nous risquons de l'imaginer cruel et dominateur.

- les relations avec l'univers. Nous risquons de saccager la terre et ses richesses.

DES PORTES S'OUVRENT: LA CONVERSION

Les chrétiens connaissent des difficultés pour aller à la rencontre de Dieu. Ils connaissent des obstacles pour accueillir les autres comme des frères et des soeurs. Seuls, "les coeurs de pauvres" peuvent accueillir Dieu et reconnaître en l'autre un frère.

Dans l'évangile "Le Père et les deux fils " (Luc 15,11-32), Jésus nous dit que nous avons l'honneur extraordinaire d'être considérés par Dieu comme ses fils et ses filles. Nous sommes enfants de Dieu, aussi nous avons la responsabilité d'accueillir les autres comme des frères et des soeurs. Le croyant fait de la place dans sa vie pour accueillir Dieu et ses frères. Il prend les chemins de la conversion. Par expérience, nous savons que nous n'arriverons pas avec nos seules forces à nous libérer de " l'esclavage du péché". Nous espérons l'aide du " Libérateur " promis par Dieu. Il viendra ouvrir les portes de notre coeur. Il viendra ouvrir les portes de l'amour.

QUELLE IDÉE NOUS FAISONS-NOUS DE DIEU?

Les deux fils se font la même idée de Dieu. Ils sont des serviteurs, des ouvriers, et pour eux Dieu devient leur maître, leur patron. Mais Dieu leur fait découvrir qu'ils sont ses fils tendrement aimés, même Si l'un s'éloigne de lui et Si l'autre à une mentalité de serviteur en restant avec lui. Le plus jeune désire avoir du pain, l'aîné rêve d'un chevreau en récompense de ses mérites à servir son père. Mais le cadeau de Dieu, ce n'est pas simplement du pain ou un chevreau, c'est son amour et sa tendresse, c'est la joie de vivre avec lui: " Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi" (v. 31). Dieu ne nous donne pas de choses en récompense, il se donne à tous. Il nous aime gratuitement, le premier.

Les pharisiens et les scribes du temps de Jésus n'avaient pas tous compris l'amour gratuit de Dieu. Ils reprochaient à Jésus d'accueillir et de manger avec les pécheurs en signe de pardon. Ils pensaient que les pécheurs ne le méritaient pas, ce qui est vrai. Jésus cherche à leur faire comprendre qu'ils ne le méritent pas non plus, comme le fils aîné. Dieu les aime gratuitement eux aussi.

C'est parce que nous sommes sûrs d'être aimés de Dieu que nous voulons comme lui aimer tous les hommes, ses enfants. Non pas seulement nos bons copains et copines, mais aussi celui ou celle qui devient moins méchant, moins jaloux, plus souriant parce que nous ne l'avons pas rejeté... Dieu nous dit alors: " il faut se réjouir et faire la fête, car ton frère que voilà est revenu à la vie et il est retrouvé."

LE PARDON DE DIEU

Le pardon de Dieu est très important dans la vie des chrétiens. Nous allons chercher a comprendre le sens des mots que les chrétiens utilisent pour parler du pardon de Dieu.

Pour comprendre le sens du mot "péché ", nous avons réfléchi sur l'esclavage et nous avons utilisé l'image de la porte fermée. Pour les chrétiens, le péché est un drame vécu entre Dieu et les hommes. Jésus parle de ce drame dans les évangiles et nous voyons qu'il en supporte les conséquences dans son corps et dans son coeur. Il est mis à mort par le péché des hommes. Le péché empêche d'aimer, il ferme la porte du coeur. Il construit un monde à l'envers. Il rend l'homme esclave.

La Bible nous révèle la souffrance de Dieu face au péché des hommes. Cependant, Dieu garde toujours la porte de son coeur ouverte. Il attend, Il vient à notre rencontre. Il nous ouvre ses bras et son coeur. Le pardon de Dieu est comme une porte ouverte sur l'avenir. Il nous libère progressivement du mal qui est en nous, pour nous rendre accueillants et disponibles aux autres.

L'amour de Dieu n'a pas de limites mais il est exigeant. Il demande de réparer les torts faits aux autres. Il invite à changer de manière de vivre. Il nous appelle sans cesse à la conversion, à un changement de mentalité et de comportement. Grâce au pardon de Dieu, chacun peut reprendre sa place dans la famille.

Le baptême apporte la première réconciliation avec Dieu. Les chrétiens parlent du pardon de Dieu en employant différentes expressions : la confession, le sacrement du pardon, le sacrement de la réconciliation. Toutes ces expressions expriment le pardon de Dieu reçu en Église. Le sacrement de la réconciliation est toujours une fête. Pour Dieu, l'avenir est plus important que le passé. Dieu nous invite à regarder l'avenir.

LES DIFFÉRENTES DÉMARCHES

Les chrétiens demandent pardon à Dieu de différentes manières: dans la prière personnelle, pendant la messe, à l'occasion de certaines célébrations communautaires au moment de Noël ou de Pâques et dans le sacrement de la réconciliation. La démarche est personnelle ou communautaire, elle est toujours en lien avec l'ensemble du Peuple de Dieu.

PREMIER TEMPS:

LA PRÉPARATION A LA CONFESSION

Il s'agit d'abord de rencontrer Jésus en lisant une page d'évangile, en lui parlant, en le priant. C'est lui qui nous conduit au Père.

Après ce temps de prière, nous regardons ce qu'il faut changer dans notre vie, l'effort que nous avons à faire, les portes que nous avons fermées et que nous devons ouvrir. Nous savons que les transformations se font très lentement. Nous gardons confiance et courage parce que nous savons que l'amour aura le dernier mot. Avant de rencontrer le prêtre, nous pouvons écrire en quelques mots l'effort que Jésus nous invite à faire en nous proposant son aide. Ensuite, nous prenons rendez-vous avec un prêtre pour vivre le sacrement de la réconciliation. Souvent, cette démarche personnelle est vécue au cours d'une célébration communautaire du pardon.

DEUXIEME ETAPE: LA RENCONTRE

Nous ne sommes pas seuls avec notre péché. Il y à avec nous toute la famille des chrétiens. Nous sommes membres du peuple des pardonnés. Pendant le sacrement de la réconciliation, Jésus nous accueille tels que nous sommes avec nos faiblesses et nos richesses. Le prêtre est signe de l'accueil de Dieu. Il n'est pas un juge, il donne sa voix pour dire la tendresse de Dieu.

Après le signe de la croix, nous rappelons la page d'évangile que nous avons priée, nous demandons pardon à Dieu pour ce qui est le plus important et nous expliquons l'effort que nous voulons faire. Alors le prêtre dit la prière du pardon.

Nous écoutons l'encouragement du prêtre. Nous disons merci à Dieu en prenant du temps dans le calme de l'église pour prier.

PAROLE DU PARDON dite par le prêtre:

« Que Dieu notre Père te montre sa miséricorde; par la mort et la résurrection de son Fils, il à réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des péchés: par le ministère de l'Église, qu'Il te donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je te pardonne tous tes péchés... «Amen.

Les jours suivants, nous accomplissons l'effort que nous avons promis de faire pour changer quelque chose dans notre vie.

Nous comprendrons le sens du sacrement du pardon, en lisant l'évangile et en vivant la confession régulièrement.

Je relis l'évangile "le Père et les deux fils " (Luc 15,11-32). J'écris sur mon carnet personnel ce que je dois changer dans ma vie pour être un fils ou une fille de Dieu et pour être un peu plus frère ou soeur des autres.

Je remercie Dieu pour son pardon. Je demande à Jésus la force de changer.

«Jésus, j'ai besoin d'être aimé, compris, écouté, accueilli. Tu viens nous dire que Dieu nous aime. Notre vie change lorsque nous savons que quelqu'un nous aime. Tu viens nous libérer Viens ouvrir les portes de mon coeur..

INVITATION A LA PRIERE EN ÉQUIPE

Ensemble nous préparons une prière de pardon. Chacun prend d'abord trois minutes en silence pour écrire deux ou trois lignes de pardon.

- pardon pour le mal qui est dans le monde, à cause du péché des hommes la guerre, la faim, la violence, le racisme...

- pardon pour les péchés des chrétiens qui ne sont pas fidèles à l'évangile : les divisions, l'intolérance, le rejet, le manque d'amour...

- pardon pour les péchés de notre équipe... Pardon pour nos péchés personnels... Ensuite, nous remercions Dieu pour les progrès dont nous sommes capables et les progrès que nous constatons autour de nous. Nous disons merci pour ceux qui nous aident à rester fidèles et à tenir bon.

INVITATION A LA MESSE DU DIMANCHE

Les équipes demandent de faire l'accueil à l'entrée de l'église à la messe du dimanche. En disant bonjour à chacun, nous remettons un coeur découpé dans un carton, avec une phrase de l'évangile : « Père, j'ai péché envers le ciel et contre toi (Luc 15,18) ou « Vite faisons la fête, car mon fils est revenu... (Luc 15,23) ou une phrase d'un chant « N'aie pas peu,; laisse-toi regarder par le Christ, laisse-toi regarde,; car Il t'aime...

.................AUX PARENTS

NOTRE VIE DE TOUS LES JOURS

Dans notre vie, il y à beaucoup de portes ouvertes et de portes fermées. La porte est une image pour parler de l'accueil et du pardon ou au contraire de l'enferme-ment, du blocage, de l'esclavage. L'homme est fait pour aimer, il est capable d'amitié, de tendresse et de bonté. Mais il peut être esclave de ses intolérances, de ses égoïsmes, de ses jalousies et de ses violences. L'avenir de l'humanité se construit en nous, dans notre coeur, à travers nos gestes quotidiens. L'avenir de l'humanité se construit aussi collectivement par la solidarité, la justice et la paix. Avons-nous été témoins de gestes collectifs de solidarité ou de combats pour la justice et la paix?

LA VIE DE NOS ENFANTS

Les jeunes découvrent les drames de l'humanité d'hier et d'aujourd'hui à travers les médias, les informations et par leurs études. L'accumulation, chaque jour, d'un grand nombre de violences et de méchancetés, écrase et amène à penser, avec fatalisme, que rien ne peut changer. Les techniques de la communication sont une chance que nous avons, elles supposent cependant un accompagnement et une éducation. Il s'agit de ne pas décourager définitivement toute espérance et tout effort pour vivre autrement.

Le "carnet de vie" aide les jeunes à découvrir chaque jour, autour d'eux, les nombreux gestes «ordinaires» de partage et d'entraide. La fraternité l'emporte de beaucoup sur les violences. Il est vrai que les drames sont davantage montrés que les gestes d'amitié. Le mal semble plus visible, le bien ne fait pas de bruit, il n'aime pas se mettre en avant.

LA DÉCOUVERTE DE L'ÉVANGILE Luc 15,11-32

Le dossier des jeunes présente l'évangile du Père très bon et de ses deux fils (on parle souvent de «l'enfant prodigue»). Jésus nous révèle le vrai visage de Dieu. Le père représente Dieu, les deux fils représentent l'humanité. Nous sommes souvent portés à ne regarder que le mal et le péché. Jésus vient ouvrir nos yeux sur le bien et sur l'amour. A travers une histoire, Jésus insiste sur l'amour gratuit de Dieu, sa tendresse sans limite et non sur le péché de deux enfants. Les deux fils (c'est-à-dire nous) sont enveloppés par ceffe tendresse et cet amour. Jésus nous montre la joie extraordinaire de Dieu lorsqu'un homme revient vers lui, accepte son invitation et accueille son pardon. Nous avons bien du mal à comprendre un Dieu qui à une telle bonté.

LA RECHERCHE DE NOS ENFANTS

Au catéchisme, les jeunes découvrent le pardon de Dieu. Le pardon est essentiel dans toute vie. Il permet de repartir, il ouvre l'avenir. Nos enfants vont vivre l'expérience de la confession. Il est important que cette expérience soit positive. Parfois, la confession est perçue comme un acte culpabilisant et non comme un acte de libération. Le prêtre dans le sacrement de la réconciliation est «signe» de Dieu qui accueille sans demander de comptes et qui dit à chacun une parole de tendresse «Tu es mon fils bien-aimé... «Faisons la fête... » «Je suis heureux que tu sois là..."

NOTRE VIE DE PARENTS

La mission de l'Église est double:

- révéler aux hommes que le Père pardonne,

- poser des actes qui rendent l'Église proche des pêcheurs, des exclus, des méprisés, comme Jésus s'est rendu proche.

Le message de « Réconciliation » est au coeur de la vie de l'Église et doit comporter nécessairement le double aspect une parole de tendresse et la proximité avec les pécheurs. On disait de Jésus «Il est toujours avec les pécheurs...

Il peut être enrichissant et libérant de partager sur l'Église au cours d'une réunion de parents nos liens, nos sentiments, nos difficultés, les obstacles, ce qui nous attire et qui nous aide... Nous pouvons aussi nous sentir invités à une démarche de réconciliation. C'est toujours une fête pour Dieu. «Faisons la fête, dit le Père, mon fils est revenu.

Prière:

Seigneur Jésus, tu étais au-dedans de moi

et moi, j'étais dehors, c'est là que je Te cherchais...

Tu as appelé, Tu as crié, et Tu as ouvert mes oreilles fermées

Tu as brillé, Ta lumière a resplendi et Tu as illuminé mes yeux aveugles

Ton parfum s'est répandu j'ai respiré et, oppressé, j'ai cherché ton souffle

J'ai goûté alors j'ai eu faim et soif. Tu m'as touché et ta paix m'a brûlé.

Prière de Saint AUGUSTIN (354-430)

 

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