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Vie, mort, résurrection. (Saint AUGUSTIN) 

Le pays où fleurit le naître et le mourir est un pays de souffrance. Les hommes cherchent à être heureux au pays de la souffrance. Ils cherchent l'éternité au pays de la mort. Mais le Seigneur nous parle, la vérité nous dit: Ce que vous cherchez n'est pas ici, car il n'est pas d'ici. C'est le bonheur que vous cherchez, car tout homme y aspire. C'est le bonheur que vous cherchez, car il est doux de vivre. Mais nous sommes nés à la condition de mourir. Délaisse l'objet de tes voeux, et considère les lois qui ont régi ta venue en ce monde : nous sommes nés à la condition de mourir. Nous désirons la vie, mais ces morts en sursis que nous sommes ne peuvent la garder. Notre malheur n'en est que plus grand. Car mourir, quand on aime la vie, serait un moindre mal. Mais notre malheur extrême vient de ce que nous voulons vivre, mais nous sommes acculés à la mort.

L'homme vient au monde et chacun dit : «je veux vivre », et nul n'aspire à mourir. Et malgré qu'il a horreur de la mort, il est acculé à la mort. De toute sa force il vit : il mange, il court, il dort, il marche, il ouvre l'oeil, il veut vivre. Souvent il sort victorieux de nombreux périls. Il survit. Mais qu'il garde, s'il le peut, son bel âge! Qu'il ne parvienne pas à la vieillesse! Il se tire des dangers d'un jour et il dit : « J'ai échappé à la mort! »

Comment as-tu échappé à la mort? - » En triomphant des dangers d'un jour. « Tu n'as pourtant fait qu'ajouter un jour. Tu as vécu un jur de plus, mais à la réflexion, tu en as perdu un. Car si tu dois vivre, disons trente ans, ce jour écoulé se retranche du total de tes jours et approche l'échéance de ta mort.

A mesure qu'une année disparaît, une autre arrive. Mais, lorsqu'elle est là, tu ne peux empêcher sa fuite. Angoissé, tu vis une autre année; la vie ôte la vie; le temps ronge ton existence et elle n'est plus. Car elle n'est plus, à l'aube du dernier jour.

Mais vint Notre Seigneur Jésus Christ, qui nous dit en quelque sorte : « Que craignez-vous, hommes que j'ai crées et que je n'ai pas abandonnés? Hommes, de vous est venue la ruine, de moi la création. Hommes, pourquoi craignez-vous de mourir? Voilà que je meurs, voilà que je souffre. Ne redoutez plus ce que vous redoutiez; je vous montre votre espérance. »

Oui, il l'a fait; il nous a manifesté sa résurrection pour l'éternité. 

Seigneur, tu as renouvelé et rajeuni ton peuple fais qu'il soit pour toujours dans l'allégresse;

Aujourd'hui, nous sommes heureux d'avoir retrouvé notre gloire de fils de Dieu, mais affermis-nous dans l'espérance en attendant le jour de notre résurrection.

 

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