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Vendredi de l'Avent III

Jn 5,31-36

Pourquoi ces miracles?

Dans son débat passionné avec les autorités religieuses, Jésus veut leur montrer qu'il est bien l'envoyé du Père, le Messie que tous attendaient. Par-delà ceux qu'il essaya en vain de convaincre, c'est maintenant à nous qu'il s'adresse: le témoignage le plus fort à mon sujet, ce sont mes oeuvres.

Les oeuvres, c'est-à-dire les miracles. Quelle est donc notre attitude à l'égard des récits évangéliques de miracles?

Sur ce point les chrétiens ont beaucoup varié. À une époque, on s'est jeté sur ces « preuves » de la divinité de Jésus. Puis on s'est mis à les dédaigner ou à les discuter pied à pied. Maintenant on les considère comme chemin de révélation: ces oeuvres que je fais montrent que je suis bien l'envoyé du Père.

Les miracles de Jésus ne nous invitent pas au spectacle, mais à la contemplation. Ils ne donnent pas la foi, ils l'éclairent et la confortent. L'important n'est pas leur côté extraordinaire, il serait vain de chercher à les rendre plus acceptables pour notre raison. On s'éloignerait de leur portée réelle, c'est-à-dire de ce qu'ils veulent nous révéler sur Jésus comme véritable envoyé: « Qu'ils croient que tu m'as envoyé! »

Nous aimerions une route plus directe, une claire proclamation: je suis le Messie. Mais ce ne serait qu'un enseignement pour notre intelligence et cela ne nous ouvrirait pas vraiment la route vers lui. Il faut que la proclamation vienne de nous: tu es le Messie, l'envoyé du Père. A partir de là, c'est tout notre être qui croit en lui jusqu'à être prêt à entrer dans la difficile vie qu'il nous propose.

«Ces miracles-signes vous sont racontés pour que vous croyiez que Jésus est le Messie et pour qu'en croyant cela vous ayez la vie en son nom» (Jn 20, 31).

 

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