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Vendredi, semaine 4

Mc 6, 14-29

Pouvoir tout vivre.

Chaque fois que la liturgie nous fait revivre l'affreuse mort de Jean Baptiste, je me dis que l'amour de Dieu pour nous est une chose bien mystérieuse. Laisser mourir ainsi le Précurseur de son Fils! Il me semble que j 'entends Dieu dire à ses préférés: je ne te protégerai contre rien.

Mais j 'entends aussi autre chose: je t'aiderai à tout vivre. Et à mourir.

Devant des fins de vie terribles comme celles de Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux, Bernadette, Elisabeth de la Trinité et de tant de martyrs, on est tenté de ne penser qu'à ce qu'ils ont enduré. Mais, pour bien recevoir toute la richesse de leurs exemples effrayants, il faut contempler leur résistance et leur courage au milieu même des pires épreuves physiques et morales. Manifestement Dieu était là: je ne t'éviterai rien, mais je t'aiderai à tout vivre.

Je pense de plus en plus que pouvoir tout vivre est la grâce des grâces. Dieu est là davantage dans la peine que dans la vie facile si nous nous maintenons près de lui.

Quand la peine nous travaille jusqu'à nous faire presque perdre coeur, Dieu est là pour nous aider à façonner notre être d'éternité. Pas question, d'ailleurs, de chercher la souffrance. Essayons de la considérer comme l'occasion d'être puissamment aidé par Dieu à ce moment-là, et donc de lui être plus uni que jamais.

Certaines fins de vie font frissonner: jamais je ne pourrai endurer des choses pareilles! Mais nous pouvons nous préparer à tout supporter en pensant: Dieu sera là. Il m'aimera en m'aidant.

 

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