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« J'ai pitié de cette foule. »

Un amour vrai. (Saint VINCENT DE PAUL)

Aimons Dieu, mes frères, aimons Dieu, mais que ce soit aux dépens de nos bras, que ce soit à la sueur de nos visages. Car, bien souvent, tant d'actes d'amour de Dieu, de complaisance, de bienveillance, et autres semblables affections et pratiques intérieures d'un coeur tendre, quoique très bonnes et très désirables, sont néanmoins très suspectes quand on n'en vient point à la pratique de l'amour effectif. En cela, dit notre Seigneur, mon Père est glorifié, que vous rapportiez beaucoup de fruit. Et c'est à quoi nous devons bien prendre garde, car il y en a plusieurs qui, pour avoir l'extérieur bien composé et l'intérieur bien rempli de grands sentiments de Dieu, s'arrêtent à cela et quand ce vient au fait et qu'ils se trouvent dans les occasions d'agir, ils demeurent court. Ils se flattent de leur imagination échauffée, ils se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison, ils en parlent même comme des anges, mais au sortir de là, est-il question de travailler pour Dieu, de souffrir, de se mortifier, d'instruire les pauvres, d'aller chercher la brebis égarée, d'aimer qu'il leur manque quelque chose, d'agréer les maladies ou quelqu'autre disgrâce, hélas! Il n'y a plus personne, le courage leur manque. Non, non, ne nous y trompons pas : toute notre oeuvre est dans l'action.

PRIÈRE

Seigneur Jésus Christ, tu t'es donné à nous dans le signe du pain pour que nous sachions nous consacrer les uns aux autres avec nos pauvres biens, avec notre temps, notre travail et des paroles de bonté.

 

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