588

« Quand vous prierez, vous direz: Notre Père. »

Notre Père qui es aux cieux. (TERTULLIEN)

L'Oraison dominicale est vraiment l'abrégé de tout l'Évangile. Elle commence par un témoignage rendu à Dieu et par un acte de foi, quand nous disons : Notre Père qui es aux cieux. Nous prions Dieu, et nous proclamons notre foi par cette invocation. Il est écrit : A ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. D'ailleurs, le Seigneur appelle souvent Dieu, notre Père: bien mieux, il nous a ordonné de n'appeler personne sur terre du nom de Père; de réserver ce nom au Père céleste. En priant de la sorte, nous obéissons donc à sa volonté. Heureux ceux qui reconnaissent le Père!

Dieu adresse ce reproche à Israël, l'Esprit prend à témoin ciel et terre, en disant : J'ai engendré des fils, mais ils ne m'ont pas reconnu. L'appeler Père, c'est le reconnaître comme Dieu. Ce titre est un témoignage de piété et de puissance. Nous invoquons aussi le Fils dans le Père. Le Père et moi, dit-il, nous sommes un. N'oublions pas non plus l'Eglise, notre mère. Nommer le Père et le Fils, c'est proclamer la Mère, sans qui il n'est ni Fils ni Père. Ainsi, par un seul mot, nous l'adorons avec les siens, nous obéissons à son précepte, et nous désavouons ceux qui ont oublié leur Père. L'expression ' Dieu le Père ' n'avait jamais été révélée à personne. Lorsque Moïse lui-même demanda à Dieu qui il était, il entendit un autre nom. A nous, ce nom a été révélé dans le Fils. Car ce nom implique le nom nouveau de Père. Je suis venu au nom de mon Père. Et d'ailleurs : Père, glorifie ton nom; et plus explicitement encore J'ai manifesté ton nom aux hommes. Nous lui demandons donc : Que ton nom soit sanctifié. Non point qu'il convienne à l'homme de faire des voeux pour Dieu, comme si on pouvait lui souhaiter quelque chose, ou qu'il en manquât, sans nos voeux. Mais nous devons bénir Dieu en tout temps et en tout lieu, pour acquitter l'hommage de reconnaissance que tout homme doit à ses bienfaits. La bénédiction remplit cet office. D'ailleurs, comment le nom de Dieu ne serait-il pas toujours saint et sanctifié en lui-même, puisqu'il sanctifie les autres. Et l'armée des anges qui l'entoure ne cesse de dire : Saint, Saint, Saint. Et nous, qui aspirons à partager la béatitude des anges, nous nous associons dès maintenant à leurs voix, et nous répétons le rôle de notre dignité future. Voilà pour ce qui regarde la gloire de Dieu. Quant à la prière que nous formulons pour nous, lorsque nous disons: Que ton nom soit sanctifié, nous demandons qu'il soit sanctifié en nous, qui sommes en lui, mais aussi dans les autres que la grâce de Dieu attend encore, afin de nous conformer au précepte qui nous oblige de prier pour tous, même pour nos ennemis. Voilà pourquoi ne pas dire expressément : Que ton nom soit sanctifié en nous, c'est demander qu'il le soit dans tous les hommes.

PRIÈRE

Tu es un Dieu ineffable, incompréhensible, invisible, insaisissable, existant toujours, restant le même, toi et ton Fils unique et ton Esprit Saint. Tu nous as amenés du néant à l'être, tu nous as relevés après la chute, et tu ne cesseras de tout faire pour nous ramener au ciel et nous donner ton royaume à venir. Pour toutes ces choses nous te rendons grâce, à toi, et à ton Fils unique et à ton Saint-Esprit, pour tout ce que nous savons et tout ce que nous ne savons pas, pour tous tes bienfaits envers nous, ceux qui nous sont connus et ceux qui nous sont inconnus. (Liturgie de saint Jean Chrysostome)

 

588