651

« Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié. »

* Jésus Seigneur. (Jacques LOEW)

On parle beaucoup du témoignage du chrétien dans le monde d'aujourd'hui. Mais le témoignage essentiel il est là, dans la façon dont nous prononçons le Nom de Seigneur. Car il y a deux façons de prononcer le nom d'un être : la simple désignation qui nomme au milieu d'autres celui que nous appelons : c'est alors un signe neutre, une convention, une commodité, une appellation. Mais le même nom, lorsqu'il est dans la bouche de quelqu'un qui aime l'autre de toutes les fibres de son être, désire passionnément sa présence,souffre de son absence, ce nom devient alors vivant; il se charge de tous les sentiments de celui qui le dit, il les exprime d'un seul mot et de un seul coup : c'est le cri de tout l'être. Aussi peut-il le dire et le redire sans se lasser et sans l'abîmer, ce nom qui porte en lui la personne elle-même. Or, il en est ainsi, il doit en être ainsi chaque fois qu'un chrétien parle du Seigneur Jesus, et il appartient à chacun d'arrêter sur ces mots sa pensée et son coeur jusqu'à ce qu'un grand incendie aux flammes de respect, d'affection, d'intimité, d'admiration s'allume. Mais de quoi est fait ce mot, d'où vient - comme on parle d'un courant électrique - sa charge ? De la mise en présence des deux réalités qui, indissolublement, constituent le Christ, homme véritable et Dieu vivant.

L'essentiel est qu'à ce Christ Jésus je sois attaché, si je suis chrétien, plus qu'à mon père, ma mère, ma femme, mes enfants, mes frères, mes soeurs, et jusqu'à ma propre vie. Bien sûr, ma sensibilité joue autrement quand il s'agit de ma propre chair - ma peau - ou celle de mes parents et de mes intimes. Quand il s'agit du Seigneur, nous sommes moins « sensibilisés », mais nous nous savons liés à lui plus réellement qu'à tout autre être visiblement proche. Et si la foi est à un autre diapason que notre chair et notre corps, elle n'en est pas moins le lien le plus fort et le plus incassable qui se puisse concevoir.

PRIÈRE

Dis-nous, Marie Madeleine, qu'as-tu vu en chemin?

J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité. 

 

651