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SEMER au coeur de l'homme. (Serge DE BEAURECUEIL)  «Le Royaume de Dieu est parmi nous. » Évangéliser, annoncer la Bonne Nouvelle c'est proclamer la proximité du Royaume, et demander en conséquence une « conversion », qui n'est point changement de religion mais un retournement du coeur, une révolution de la manière de vivre, de se comporter à l'égard de Dieu et des autres, à commencer par ceux qui, au nom de la religion, étaient exclus (samaritains, pécheurs, publicains, etc.). Chacune des paraboles du royaume de Dieu est à méditer, et la parole étonnante que rapporte Luc La venue du royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et on ne saurait dire le voici! le voilà! car, sachez-le, le royaume de Dieu est parmi vous. Parole d'or pour l'évangélisateur des temps modernes! Un changement de religion se laisse observer. Les baptêmes et les communions se laissent compter, la « plantation de l'Eglise » se laisse décrire. Correspondent-ils toujours à la présence, à l'extension du Royaume?... On a bien des raisons d'en douter. Bien des baptisés sont de purs pharisiens ou de purs païens; par contre, je connais des musulmans qui sont pénétrés de l'esprit évangélique, qui en transfigurent leur islam comme les Apôtres en ont transfiguré leur judaïsme... Tout le reste n'est venu qu'après et demeure d'une importance relative, prise de conscience, signe d'une réalité vécue, l'important étant cette réalité, que l'évangélisateur a très précisément pour rôle de faire advenir. Mettre un certain levain, semer une certaine graine, imperceptible, dans le coeur d'un homme, dans un groupe humain, qu'il soit athée, musulman, hindou, païen, chrétien (eh oui!), que l'Esprit fera travailler, lever, selon des voies qui nous échappent, pour aboutir à des résultats qu'il nous est impossible d'imaginer parce que la pâte, parce que la terre ne sont pas les nôtres, telle est, je pense, notre tâche. Peu importent les façons de l'accomplir, qui ne se laissent enfermer dans aucune de nos « catégories » (question de vocation, de temps et de lieu). Seule condition indispensable communier avec le Christ et aussi intimement avec les hommes, se perdre en Lui et se perdre en eux.

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