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nouvelle évangélisation-retour

Les mouvements dans L'Église locale

 

Comité du laicat

de l'Assemblée des éveques catholiques du Québec

Novembre 2005 |PDF

 

 

Il y a diversité de dons, mais c’est le meme Esprit;

diversité de ministeres, mais c’est le meme Seigneur;

divers modes d’action, mais c’est le meme Dieu

qui produit tout en tous. (1 Co 12, 4-6)

 

 

Introduction

1. Au cours de la seconde moitié du 20e siecle, l’évolution de l’Église au Québec a été marquée par de profondes mutations. Les changements sociaux et culturels survenus dans la société québécoise depuis les années soixante ont eu des répercussions importantes sur la vie de l’Église. Autrefois homogene, l’appartenance ecclésiale des croyantes et des croyants s’est fragmentée de diverses manieres. Beaucoup ont pris leurs distances avec l’Église. A cette meme époque, le concile Vatican II, qui a été un moment fort de réflexion pour resituer l’Église dans le monde, a scruté les signes des temps pour les interpréter a la lumiere de l’Évangile afin de mieux répondre aux besoins des générations présentes[1].

 

2. Un des fruits du Concile a été de préciser le rôle des laics dans l’Église et dans le monde. Leur mission propre consiste a agir dans les nombreux domaines de l’activité humaine, a la maniere d’un ferment, guidés par l’esprit évangélique[2]. Conscients de cette mission, des hommes et des femmes se sont engagés davantage selon différents modes d’appartenance. En plus de ceux et celles qui agissent personnellement au nom de leur foi dans leurs milieux de vie, d’autres prennent des responsabilités dans leur communauté chrétienne ou dans différents mouvements ecclésiaux. Quelle que soit leur forme d’engagement, tous participent a la vie de leur Église locale, de leur diocese.

 

3. Par ces quelques réflexions pastorales, le Comité du laicat désire mettre en valeur la complémentarité et l’appui mutuel que pourraient se donner les personnes engagées tant dans les mouvements que dans les communautés paroissiales. Nous sommes persuadés qu’une reconnaissance mutuelle plus explicite de leur apport respectif contribuerait a développer davantage les forces vives des Églises locales et a les rendre encore plus ardentes pour la nouvelle évangélisation. Ces réflexions découlent des échanges tenus avec l’une ou l’autre catégorie de mouvements que rencontre annuellement le Comité du laicat.

 

1- TOUS PORTEURS DE LA MEME MISSION

 

Car la ou deux ou trois sont réunis en mon nom,

je suis au milieu d’eux. (Mt 18, 20)

 

Multiplicité des mouvements

4. L’Église a connu au 20e siecle le développement de nombreuses associations, confréries et mouvements chrétiens. Mentionnons les Chevaliers de Colomb et les Filles d’Isabelle dans la plupart des dioceses du Québec, les mouvements d’Action catholique fondés vers les années 1925, les Équipes Notre-Dame, en 1938, etc. Depuis le Concile, les mouvements se sont multipliés : Renouveau charismatique, Cursillo, La Rencontre, Vie Montante, mouvements de jeunes. Selon les objectifs, on côtoie des mouvements de spiritualité et d’évangélisation, des mouvements apostoliques pour tous les groupes d’âge, des mouvements conjugaux et familiaux, des mouvements d’engagement communautaire et d’action sociale. Chacun, selon le charisme qui lui est propre, cherche a assumer sa part de la mission de l’Église.

 

5. Qu’est-ce qui attire les gens a entrer dans un mouvement? Les motivations peuvent varier selon les âges, les talents, les intérets et meme la vocation personnelle. Les uns trouveront dans un mouvement centré sur la priere une réponse a leur quete de sens, d’autres chercheront dans l’étude de la Parole de Dieu une meilleure intelligence de leur foi. Certains désireront marcher plus fidelement a la suite du Christ dans le partage et l’entraide, d’autres encore voudront donner un visage a la charité du Christ dans leur milieu ou aupres de freres et de sours des pays moins favorisés.

 

6. L’engagement dans un mouvement correspond habituel-lement au besoin de vivre une expérience fraternelle dans un groupe plus restreint. Le partage de la meme foi devient ainsi source de motivation et de joie de vivre. Cette implication permet souvent de pousser plus loin un engagement personnel. Pour plusieurs, un mouvement devient un tremplin pour grandir, élargir sa formation et ses horizons, porter témoignage et s’engager plus surement dans divers milieux de vie.

 

La paroisse, une communauté territoriale

 

7. La paroisse rassemble une communauté de croyantes et de croyants. Comme l’affirme Gilles Routhier, « la paroisse ne se définit pas par son territoire, ses structures, ses bâtiments, son personnel, mais par la vie chrétienne qu’elle est capable d’accompagner, reconnaître et susciter[3] ». Elle a pour mission de porter l’Évangile a tous. Selon l’expression d’Alphonse Borras : « Elle est pour tout, pour tous et par tous ».

 

8. Pour répondre aux circonstances nouvelles et aux besoins actuels de l’évangélisation, les dioceses du Québec ont procédé ces dernieres années a de nombreux remodelages paroissiaux. Au sein de chaque nouvelle paroisse, sous la conduite de leur pasteur ou de l’équipe pastorale, des paroissiens et paroissiennes prennent en charge de nombreuses responsabilités essentielles a la vitalité de leur communauté : liturgie, initiation chrétienne, catéchese, visites des malades, ouvres caritatives, engagement social. De ce nouveau paysage ecclésial commence a se dégager un souffle nouveau dans les Églises locales.

 

9. Le rassemblement dominical est le lieu par excellence ou les chrétiens engagés dans les paroisses comme dans les mouvements se retrouvent, convoqués par le Christ, pour adorer le Seigneur et célébrer le grand mystere de son amour pour l’humanité. Parfois, ils se connaissent bien, s’estiment mutuellement et se stimulent dans leur engagement. Mais trop souvent, sans s’ignorer véritablement, ils vivent leurs engagements en parallele sans avoir suffisamment d’occasions ou de lieux pour partager ensemble, s’encourager et se soutenir. Il arrive meme que des hommes et des femmes engagés au nom de leur foi connaissent peu leur Église locale, l’éveque et les priorités diocésaines.

 

II- UNE COMPLÉMENTARITÉ HEUREUSE

 

Ils étaient assidus a l’enseignement des apôtres et a la communion fraternelle, a la fraction du pain et aux prieres. (Ac 2, 42 )

 

10. Dans la réflexion pastorale plus récente sur la vitalité des communautés chrétiennes on a souvent établi comme criteres de vitalité et d’équilibre d’une paroisse les quatre dimensions de la vie chrétienne, telles que décrites dans le livre des Actes des Apôtres (2, 42). On peut les énumérer ainsi: la proclamation et l’éducation de la foi, la priere et la célébration, le service de la justice et de la charité, la communion fraternelle. La paroisse doit se préoccuper de développer ces quatre dimensions fondamentales par des activités qui y répondent.

 

11. On retrouve nécessairement dans les mouvements la préoccupation de vivre ces memes dimensions de la vie chrétienne. Mais chacun, selon son charisme, est marqué par l’une ou l’autre en particulier, sans toutefois négliger l’ensemble. Les uns privilégieront la priere et la contemplation, les autres le partage évangélique ou l’approfondissement de la foi, certains préféreront l’engagement social selon des formes définies, par exemple, aupres des couples et familles ou dans des groupes communautaires. Cependant, la dimension qui les réunit tous de façon tangible, c’est la fraternité.

 

12. Il est intéressant d’observer comment la paroisse et les mouvements agissent en Église d’une façon complémentaire dans leur maniere de vivre les quatre dimensions de la vie chrétienne. Mais comment arriver a une meilleure synergie de l’action des mouvements et des paroisses? Comment coordonner leur dynamisme respectif pour un meilleur service de la mission? Il y aurait avantage a mieux reconnaître l’apport mutuel important des uns et des autres et a investiguer quelques pistes pour y arriver.

 

Proclamation et éducation de la foi

 

13. Les chrétiens d’ici évoluent dans une société laicisée et pluraliste. La foi, autrefois partagée implicitement avec les siens, ne suffit plus pour porter témoignage. L’importance de l’éducation de la foi des adultes n’est plus a prouver. Le catéchuménat pour des adultes qui désirent etre baptisés ou redécouvrir leur foi est un service qui prend de plus en plus d’ampleur. Du côté des enfants, apres avoir assumé la préparation des jeunes aux sacrements dans les années 80, les communautés chrétiennes doivent maintenant assurer l’ensemble de la formation a la vie chrétienne. Que d’efforts, que de ressources exigées!

 

14. Il existe des mouvements de jeunes et d’adultes qui ont pour objectif d’aider leurs membres a approfondir la foi chrétienne. Les théologiens qui réfléchissent sur le remo­delage paroissial actuel[4], affirment qu’il ne suffit pas pour assurer la vitalité des communautés chrétiennes que soient mises en place des équipes responsables des différents ser­vices. Ils insistent sur l’importance de susciter, dans chaque milieu, divers regroupements de chrétiens et chrétiennes qui apprendront ensemble a approfondir leur foi et a en témoigner au quotidien. L’intuition des communautés de base a fait naître de nombreuses initiatives, ce qui a amené Jean-Paul II, suite au synode des éveques sur l’Amérique, a définir la paroisse comme « une communauté de communautés et de mouvements[5]. »

 

Priere et célébration

 

15. Une visite pastorale en paroisse révele rapidement a un éveque que le secteur d’activités le plus vivant dans les communautés est celui de l’organisation liturgique : comité de liturgie, lecteurs, chorale, organiste, comité de décoration, etc. C’est un des fruits les plus visibles de Vatican II. Mais 40 ans apres le décret conciliaire, il faut réaliser l’importance actuelle d’une formation renouvelée en liturgie. On applique souvent des formules toutes faites, mais l’essentiel est-il toujours bien compris? Et qu’en est-il de l’éducation aux autres formes de la vie de priere individuelle ou communautaire?

 

16. La vie des nombreux mouvements comporte des temps de priere et de célébration. Au cours de leurs rencontres, ils s’initient a l’intériorité et a l’importance de la priere personnelle et communautaire selon la parole de Jésus : Car, la ou deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux (Mt 18, 20). Priere, liturgie des Heures, liturgie de la Parole, Eucharistie, piété mariale, redécouverte de la contemplation devant le Saint-Sacrement sont autant d’occasions de favoriser l’approfondissement de la relation a Dieu et a son Mystere. Parmi les mouvements de spiritualité, on peut compter aussi les regroupements de personnes associées a des communautés religieuses qui découvrent ainsi les grands courants spirituels de notre Église.

 

Engagement envers la justice et la charité

 

17. La vocation baptismale confere a tous les laics la mission d’etre au service de la charité en étant un ferment d’Évangile dans leurs milieux de vie ou de travail. On retrouve dans la plupart des communautés chrétiennes une gamme d’initiatives et de services caritatifs de grande qualité : visite aux personnes malades, aide aux démunis, café de l’amitié apres les funérailles. Mais les pasteurs et les membres de leur équipe n’ont souvent que tres peu de temps a accorder pour la formation et l’appui spirituel de ces personnes engagées.

 

18. Or, on sait que des organismes comme Développement et Paix, les Sociétés de Saint-Vincent-de-Paul et bien d’autres, se préoccupent de donner a leurs groupes locaux du ressourcement, de la formation et soutiennent leur motivation par des programmes d’animation. On sait aussi l’importance de certains mouvements ayant pour objectif de faire vivre des expériences d’engagement dans des pays du Tiers-Monde. Combien d’organismes pourraient devenir pour les paroisses de puissants lieux de motivation, d’inspiration en complémentarité a l’action des responsables locaux.

 

Communion fraternelle

 

19. La communion fraternelle se manifeste dans le témoignage mutuel d’amour, d’affection, de compréhension et de soutien entre les personnes. Elle est peut-etre la maniere la plus attirante de l’Église de révéler l’amour de Dieu pour les femmes et les hommes de notre temps. « Il est habituel de souligner que l’Église attire l’attention de ceux du dehors, moins parce qu’elle est une communauté cultuelle, que par sa capacité a se montrer fraternelle. C’est sa forme de visibilité la plus attractive. Le voyez comme ils s’aiment prononcé autour des communautés chrétiennes primitives est significatif d’un comportement caractéristique de la premiere évangélisation[6] ».

 

20. Dans le contexte territorial des paroisses urbaines ou les relations de proximité sont plus difficiles a établir, la fraternité est une dimension privilégiée des mouvements qui sont des petites communautés a taille humaine. Ce qui unit les membres, c’est une connaissance mutuelle basée sur des liens affectifs dans le respect des différences. Dans ce climat fraternel, le mouvement devient une famille élargie, un lieu de compréhension, de compassion, de soutien mutuel et d’amitié selon le souhait de saint Paul : Que l’amour fraternel vous lie d’une mutuelle affection; rivalisez d’estime réciproque (Rm 12,10). Les paroisses ont tout avantage a promouvoir ces multiplicateurs de vie fraternelle et de témoignage chrétien. Combien de vocations au presbytérat, a la vie consacrée et a l’engagement des laics dans le monde sont nées de la découverte de la vie fraternelle dans un mouvement!

 

III- UNE SYNERGIE A DÉVELOPPER

 

21. Par des approches différentes mais combien paralleles, nous constatons que les paroisses et les mouvements jouent des rôles complémentaires au service de la mission. Ils partagent les memes objectifs, engagent les memes personnes et désirent poursuivre la meme mission du Christ Jésus. Comment arriver a développer une meilleure synergie de tous ces engagements?

 

Reconnaissance mutuelle

 

22. L’implication des femmes et des hommes laiques dans une association spécialisée est devenue d’autant plus nécessaire que l’Église évolue dans une société sécularisée dans laquelle le témoignage a une véritable portée missionnaire. Le concile Vatican II a mis en évidence le rôle des associations et des mouvements dans l’ouvre d’évangélisation du monde. « Dans la conjoncture actuelle il est souverainement nécessaire que la ou s’exerce l’activité des laics se développe l’apostolat sous sa forme collective et organisée; seule en effet cette étroite conjonction des efforts peut permettre d’atteindre completement tous les buts de l’apostolat d’aujourd’hui et d’en protéger efficacement les fruits[7] ».

 

23. A l’instar des nombreux laics qui s’engagent dans la communauté chrétienne, les membres des mouvements participent a leur maniere a la vie des paroisses et se disent solidaires de leur Église locale. Or, d’une façon générale, un certain nombre ne se sentent pas vraiment reconnus par leur paroisse ou leur diocese. D’autres, surtout s’ils participent a un mouvement aux structures internationales, admettent vivre leur engagement comme au dessus ou a côté de leur Église locale prenant leurs directives des seuls leaders nationaux ou internationaux du mouvement. Ils ignorent parfois a qui s’adresser pour établir des liens avec l’organisation diocésaine. Ils ne sont pas informés en meme temps que les paroisses des orientations, priorités et autres projets ou documents diocésains diffusés régulierement dans le réseau des communautés chrétiennes. Lorsqu’ils sont convoqués dans des rassemblements de l’Église locale, ils se sentent parfois comme des invités spéciaux et non pas comme des membres a part entiere de la communauté et de l’Église locale.

 

24.Tout comme l’ensemble des chrétiennes et des chrétiens, les membres des mouvements ont besoin d’etre éclairés, de connaître la pensée de l’Église sur divers aspects de la vie de foi, d’etre informés sur les enjeux et des questions particulieres du milieu. Ils doivent pouvoir échanger avec leur pasteur local ou diocésain et souvent le souhaitent grandement. Reconnaît-on a sa juste valeur l’apport important que leur participation a un mouvement pourrait apporter a une communauté locale? Partenaires d’une meme mission, « les mouvements sont donc des lieux essentiels et complémentaires a l’action des communautés paroissiales. Ils sont des lieux importants de formation, d’approfondissement, de mobilisation et d’engagement chrétien[8] ».

 

Concertation et soutien

 

25. Dans son ministere épiscopal, l’éveque est appelé a exercer une sollicitude toute pastorale envers l’ensemble des fideles de son Église. Il soutient particulierement les laics engagés dans diverses responsabilités pastorales et missionnaires ayant une influence sur la communauté. Dans sa vision de la paroisse, l’éveque est aussi amené a accorder aux mouvements une place importante, en raison de leur engagement spécifique caractérisé par une ouverture a la dimension universelle de l’Église au cour du monde. Il en est de meme du pasteur local et de son équipe pastorale qui doivent etre plus sensibles a la contribution importante de tel mouvement et de ses membres.

 

26. Par contre, le premier pasteur du diocese n’est pas toujours bien informé sur la vie des mouvements, la réalité des engagements vécus par les membres, leurs joies, leurs défis et leurs espoirs. Si certains mouvements sont sensibles a bien se faire connaître de leur éveque ou de leur pasteur local, d’autres sont d’une timidité ou d’une discrétion excessive. Il arrive meme que des comités paroissiaux et certains mouvements se disputent jalousement la présence de tel leader local ou lui reprochent de « changer de camp » comme si les deux étaient en compétition. Comment arriver a une meilleure concertation et une complémentarité plus visible des engagements si on ne se connaît pas suffisamment?

 

27. C’est pourquoi plusieurs mouvements expriment souvent le désir de se sentir davantage reconnus par leur éveque. Pour eux, la reconnaissance signifie d’abord d’etre acceptés avec leur charisme particulier non seulement de leur pasteur local, mais aussi des pretres et des communautés chrétiennes du diocese. Cette reconnaissance peut revetir plusieurs aspects : connaissance de leurs objectifs, de leur maniere de vivre et de leurs engagements; reconnaissance de leur apport a la communauté et a l’Église comme chrétiens; reconnaissance des spécificités de leur engagement et de leur témoignage dans divers secteurs de la société.

 

Formation et accompagnement

 

28. Malgré leur bonne volonté pour fonctionner d’une maniere autonome, les mouvements vivent parfois comme d’autres personnes engagées en Église des périodes d’essoufflement. Ils constatent avec regret leur difficulté croissante de recruter des membres, ils trouvent moins facilement qu’autrefois une personne, pretre ou laique, qui les accompagnera, guidera leur vie spirituelle et les encouragera dans leurs engagements. Ils sont conscients de leur besoin d’etre soutenus par l’Église diocésaine pour le cheminement de leur mouvement, notamment au plan de la formation permanente de la foi et de l’accompagnement spirituel.

 

29. Il revient a l’Église locale d’assurer a chaque mouvement cet accompagnement spirituel, nécessaire non seulement pour le bénéfice personnel des membres mais pour répondre a l’exercice de la mission. L’Église locale doit donc etre sensible a supporter les mouvements en leur fournissant des animateurs spirituels, le partage de facilités matérielles, une participation occasionnelle a leurs rencontres, un échange d’informations, et autres.

 

Conclusion

 

30. En ce temps de restructuration pour une nouvelle évangélisation, il y a clairement nécessité a promouvoir la reconnaissance, le soutien et la complémentarité entre les mouvements et les communautés chrétiennes. Au lieu de considérer les mouvements comme des initiatives personnelles, les pasteurs et leur équipe pastorale seraient bienvenus de penser a maintenir davantage de liens organiques avec les différents mouvements existant sur le territoire de leur communauté locale. Tout en respectant le charisme particulier de chacun, ils doivent découvrir l’importance et les avantages a promouvoir une synergie nouvelle, a mettre en commun leurs forces et leurs richesses dans un climat d’appréciation fraternelle. De leur côté, certains mouvements doivent devenir plus sensibles a inscrire davantage leur action dans le cheminement de l’Église locale.

 

31. Comme le rappelait Mgr Maurice Couture, alors archeveque de Québec : « Dans la grande visée d’une Église communion et évangélisatrice, les mouvements sont aussi de puissants motivateurs pour aider leurs membres a devenir davantage des témoins de leur foi partout ou ils vivent. Pour utiliser l’expression du pape Jean-Paul II, qui illustrait ainsi l’action complémentaire des Églises d’Orient et d’Occident, nous pourrions dire que le réseau des paroisses et celui des mouvements sont comme les deux poumons de notre Église diocésaine, chacun apportant sa spécificité a la vitalité de nos communautés[9]. »

 

 

[1] Cf. VATICAN II, L’Église dans le monde de ce temps, no 4.1.

[2] Cf. CONCILE VATICAN II, par exemple, L’Église, no 31, le document L’Apostolat des laics.

[3] GILLES ROUTHIER et ALPHONSE BORRAS (dir.), Paroisses et ministere, Montréal, Médiaspaul, 2001, p. 246.

[4] Cf. JEAN RIGAL, L’Église en chantier, Paris, Cerf, 1994, 264 p.; ALPHONSE BORRAS, Les communautés paroissiales, Droit canonique et perspectives pastorales, Paris, Cerf, 1996, 350 p.; GILLES ROUTHIER, Le défi de la communion, une relecture de Vatican II, Montréal, Médiaspaul, 1994, 310 p.

[5] ECCLESIA IN AMERICA, no 41.

[6] GÉRARD DELTEIL et PAUL KELLER, L’Église disséminée, Novalis, Lumen Vitae, Labor et Fides, Cerf, 1995, p. 136.

[7] Décret sur l’Apostolat des laics, no 18.

[8] Mgr Maurice Couture, L’importance des mouvements dans une Église évangélisatrice, 21 septembre 2000.

[9] L’importance des mouvements..., 21 septembre 200.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN...

 

Les mouvements

 

1. Comme membre du mouvement, quelle est ma participation a la vie de ma communauté chrétienne?

 

2. Qu’est-ce que notre mouvement apporte présentement a la vie de la communauté chrétienne et a la vie diocésaine?

 

3. Notre contribution a la vie paroissiale met-elle en valeur la complémentarité des mouvements et de la paroisse? De quelle façon?

 

4. Comment pouvons-nous améliorer le dialogue et la solidarité au service d’une meme mission entre mouvements et communauté chrétienne; entre mouvements et vie diocésaine?

 

 

Les communautés chrétiennes

 

1. Comme membres d’une équipe pastorale et de comités paroissiaux, quelle connaissance avons-nous des mouvements et de leurs membres qui appartiennent a notre communauté chrétienne?

 

2. Comment faisons-nous appel a l’expérience et aux ressources des mouvements dans le choix des orientations et la réalisation des activités de la communauté?

 

3. Quelles difficultés rencontrons-nous dans la collaboration mutuelle pour la croissance et la vitalité de la communauté chrétienne et l’engagement dans le milieu?

 

4. Comment pouvons-nous améliorer le dialogue et la solidarité au service d’une meme mission entre la communauté chrétienne et les divers mouvements?

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Les questions suggérées précédemment s’adressent soit aux mouvements, soit aux communautés chrétiennes. Il serait intéressant que l’un et l’autre se rencontrent pour regarder ensemble comment ils peuvent resserrer le lien qui doit exister entre les mouvements et les commu-nautés chrétiennes pour un meilleur service de la mission dans l’Église.

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