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Les autres célébrations liturgiques.

Les sacramentaux.

« La Sainte Mère Église a institué des sacramentaux, qui sont des signes sacrés par lesquels, selon une. certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus par la prière de l'Église. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l'effet principal des sacrements, et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées.

Les traits caractéristiques des sacramentaux.

Ils sont institués par l'Église en vue de la sanctification de certains ministères de l'Église, de certains états de vie, de circonstances très variées de la vie chrétienne, ainsi que de l'usage des choses utiles à l'homme. Selon les décisions pastorales des évêques, ils peuvent aussi répondre aux besoins, à la culture et à l'histoire propres au peuple chrétien d'une région ou d'une époque. Ils comportent toujours une prière, souvent accompagnée d'un signe déterminé, comme l'imposition de la main, le signe de la Croix, l'aspersion d'eau bénite (qui rappelle le Baptême). Ils relèvent du sacerdoce baptismal : tout baptisé est appelé à être une « bénédiction »et à bénir. C'est pourquoi des laïcs peuvent présider certaines bénédictions; plus une bénédiction concerne la vie ecclésiale et sacramentelle, plus sa présidence est réservée au ministère ordonné (évêques, prêtres ou diacres). Les sacramentaux ne confèrent pas la grâce de l'Esprit Saint à la manière des sacrements, mais par la prière de l'Église ils préparent à recevoir la grâce et disposent à y coopérer. « Chez les fidèles bien disposés, presque tous les événements de la vie sont sanctifiés par la grâce divine qui découle du mystère Pascal de la passion, de la mort et de la Résurrection du Christ, car c'est de Lui que tous les sacrements et sacramentaux tirent leur vertu; et il n'est à peu près aucun usage honorable des choses matérielles qui ne puisse être dirigé vers cette fin la sanctification de l'homme et la louange de Dieu.

Les formes variées des sacramentaux.

Parmi les sacramentaux figurent d'abord les bénédictions (de personnes, de la table, d'objets, de lieux). Toute bénédiction est louange de Dieu et prière pour obtenir ses dons. Dans le Christ. les chrétiens sont bénis par Dieu le Père de toutes Sortes de bénédictions spirituelles » (Ep 1, 3). C'est pourquoi l'Église donne la bénédiction en invoquant le nom de Jésus et en faisant habituelle-ment le signe saint de la Croix du Christ. Certaines bénédictions ont une portée durable : elles ont pour effet de consacrer des personnes à Dieu et de réserver à l'usage liturgique des objets et des lieux. Parmi celles qui sont destinées à des personnes - à ne pas confondre avec l'ordination sacramentelle: - figurent la bénédiction de l'abbé ou de l'abbesse d'un monastère, la consécration des vierges, le rite de la profession religieuse et les bénédictions pour certains ministères d'Église (lecteurs, acolytes, catéchistes, etc.). Comme exemple de celles qui concernent des objets, on peut signaler la dédicace ou la bénédiction d'une église ou d'un autel, la bénédiction des saintes huiles, des vases et des vêtements sacrés, des cloches, etc. Quand l'Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu'une personne ou un objet Soit protégé contre l'emprise du Malin et soustrait à son empire, on parle d'exorcisme. Jésus l'a pratiqué, c'est de Lui que l'Église tient le pouvoir et la charge d'exorciser. Sous une forme simple, l'exorcisme est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L'exorcisme solennel, appelé « grand exorcisme », ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l'évêque. Il faut y procéder avec prudence, en observant strictement les règles établies par l'Église. L'exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l'emprise démoniaque et cela par l'autorité spirituelle que Jésus a confiée à son Église. Très différent est le cas des maladies, surtout psychiques, dont le soin relève de la science médicale. Il est important, donc, de s'assurer, avant de célébrer l'exorcisme, qu'il s'agit d'une présence du Malin, et non pas d'une maladie.

La religiosité populaire.

Hors de la liturgie sacramentelle et des sacramentaux, la catéchèse doit tenir compte des formes de la piété des fidèles et de la religiosité populaire. Le sens religieux du peuple chrétien a, de tout temps, trouvé son expression dans des formes variées de piété qui entourent la vie sacramentelle de l'Église, telles que la vénération des reliques, les visites aux sanctuaires, les pèlerinages, les processions, le chemin de Croix, les danses religieuses, le rosaire, les médailles, etc. Ces expressions prolongent la vie liturgique de l'Église, mais ne la remplacent pas : » Elles doivent être réglées en tenant compte des temps liturgiques et de façon à s'harmoniser avec la liturgie, à en découler d'une certaine manière et à y introduire le peuple, parce que la liturgie, de sa nature, leur est de loin supérieure . » Un discernement pastoral est nécessaire pour soutenir et appuyer la religiosité populaire et, le cas échéant, pour purifier et rectifier le sens religieux qui sous-tend ces dévotions et pour faire progresser dans la connaissance du mystère au Christ. Leur exercice est soumis au soin et au jugement des évêques et aux normes générales de l'Église. La religiosité populaire, pour l'essentiel, est un ensemble de valeurs qui, avec sagesse chrétienne, répond aux grandes interrogations de l'existence. Le bon sens populaire catholique est fait de capacité de synthèse pour l'existence. C'est ainsi qu'il fait aller ensemble, de façon créative, le divin et l'humain, le Christ et Marie, l'esprit et le corps, la communion et l'institution, la personne et la communauté, la foi et la patrie, l'intelligence et le sentiment. Cette sagesse est un humanisme chrétien qui affirme radicalement la dignité de tout être comme fils de Dieu, instaure une fraternité fondamentale, apprend à rencontrer la nature comme à comprendre le travail, et donne des raisons de vivre dans la joie et la bonne humeur, même aux milieu des duretés de l'existence. Cette sagesse est aussi pour le peuple un principe de discernement, un instinct évangélique qui lui fait percevoir spontanément quand l'Évangile est le premier servi dans l'Église, ou quand il est vidé de son contenu et asphyxié par d'autres intérêts.

EN BREF

On appelle sacramentaux les signes sacrés instituées par l'Église dont le but est de préparer les hommes à recevoir le fruit des sacrements et de sanctifier les différentes circonstances de la vie. Parmi les sacramentaux, les bénédictions occupent une place importante. Elles comportent à la fois la louange de Dieu pour ses oeuvres et ses dons, et l'intercession de l'Église afin que les hommes puissent faire usage des dons de Dieu selon l'esprit de l'Évangile. En plus de la liturgie, la vie chrétienne se nourrit des formes variées de piété populaire, enracinées dans les différentes cultures. Tout en veillant à les éclairer par la lumière de la foi, l'Église favorise les formes de religiosité populaire qui expriment un instinct évangélique et une sagesse humaine et qui enrichissent la vie chrétienne.

Les funérailles chrétiennes.

Tous les sacrements, et principalement ceux de l'initiation chrétienne, avaient pour but la dernière Pâque de l'enfant de Dieu, celle qui, par la mort, Le fait entrer dans la Vie du Royaume. Alors s'accomplit ce qu'Il confessait dans la foi et dans l'espérance « J'attends la Résurrection des morts et la Vie du monde à venir.

La dernière Pâque du chrétien.

Le sens chrétien de la mort est révélé dans la lumière du mystère Pascal de la mort et de la résurrection du Christ, en qui repose notre unique espérance. Le chrétien qui meurt dans le Christ Jésus « quitte ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur» (2 Co 5' 8). Le jour de la mort inaugure pour le chrétien, au terme de sa vie sacramentelle, l'achèvement de sa nouvelle naissance commencée au Baptême, la « ressemblance » définitive à l'image du Fils » conférée par l'onction de l'Esprit Saint et la participation au Festin du Royaume qui était anticipée dans l'Eucharistie, même Si d'ultimes purifications lui sont encore nécessaires pour revêtir la robe nuptiale. L'Église qui, comme Mère, a porté sacramentellement en son sein le chrétien durant son pèlerinage terrestre, l'accompagne au terme de son cheminement pour le remettre « entre les mains du Père ». Elle offre au Père, dans le Christ, l'enfant de sa grâce, et elle dépose en terre, dans l'espérance, le germe du corps qui ressuscitera dans la gloire. Cette offrande est pleinement célébrée par le Sacrifice eucharistique ; les bénédictions qui précèdent et qui suivent sont des sacramentaux.

La célébration des funérailles.

Les funérailles chrétiennes ne confèrent au défunt ni sacrement ni sacramental, puisqu'il est passé au-delà de l'économie sacramentelle. Elles n'en sont pas moins une célébration liturgique de l'Église. Le ministère de l'Église a en vue ici aussi bien d'exprimer la communion efficace avec le défunt que d'y faire participer la communauté rassemblée pour les obsèques et de lui annoncer la vie éternelle. Les différents rites des funérailles expriment le caractère Pascal de la mort chrétienne et répondent aux situations et aux traditions de chaque région, même en ce qui concerne la couleur liturgique. L'Ordo exsequiarum (OEx) de la liturgie romaine propose trois types de célébration des funérailles, correspondant aux trois lieux de son déroulement (la maison, l'église, le cimetière), et selon l'importance qu'y attachent la famille, les coutumes locales, la culture et la piété populaire. Ce déroulement ~et d'ailleurs commun à toutes les traditions liturgiques et il comprend quatre moments principaux. L'accueil de la communauté. Une salutation de foi ouvre la célébration. Les proches du défunt sont accueillis par une parole de «consolation » (au sens du Nouveau Testament la force de l'Esprit Saint dans l'espérance. La communauté priante qui se rassemble attend aussi « les paroles de la vie éternelle ». La mort d'un membre de la communauté (ou le jour anniversaire, le septième ou le quarantième jour) est un événement qui doit faire dépasser les perspectives de « ce monde-ci » et attirer les fidèles dans les véritables perspectives de la foi au Christ ressuscité. La liturgie de la Parole, lors de funérailles, exige une préparation d'autant plus attentive que l'assemblée alors présente peut comprendre des fidèles peu assidus à la liturgie et des amis du défunt qui ne sont pas chrétiens. L'homélie, en particulier, doit éviter le genre littéraire de l'éloge funèbre « et illuminer le mystère de la mort chrétienne dans la lumière du Christ ressuscité. Le Sacrifice eucharistique. Lorsque la célébration a lieu dans, l'Eglisè, l'Eucharistie est le coeur de la réalité Pascale de la mort chrétienne. C'est alors que l'Église exprime sa communion efficace avec le défunt : offrant au Père, dans l'Esprit Saint, le sacrifice de la mort et de la résurrection du Christ, elle lui demande que son enfant Soit purifié de ses péchés et de ses conséquences et qu'il Soit admis à la plénitude Pascale de la table du Royaume4. C'est par l'Eucharistie ainsi célébrée que la communauté des fidèles, spécialement la famille du défunt, apprend à vivre en communion avec celui qui « s'est endormi dans le Seigneur », en communiant au Corps du Christ dont il est membre vivant et en priant ensuite pour lui et avec lui. L'adieu (« à-Dieu «) au défunt est sa « recommandation à Dieu par l'Église. C'est « le dernier adieu par lequel la communauté chrétienne salue un de ses membres avant que le corps de celui-ci ne soit porté à sa tombe «. La tradition byzantine l'exprime par le baiser d'adieu au défunt: Par ce salut final « on chante pour son départ de cette vie et pour sa séparation. mais aussi parce qu'il y a une communion et une réunion. En effet, morts nous ne sommes nullement séparés les uns des autres, car tous nous parcourons le même chemin et nous nous retrouverons dans le même lieu. Nous ne serons jamais séparés, car nous vivons pour le Christ, et maintenant nous sommes unis au Christ, allant vers Lui (...) nous serons tous ensemble dans le Christ ». Chrétien, reconnais ta dignité. Puisque tu participes maintenant à la nature divine, ne dégénère pas en revenant à la déchéance de ta vie passée. Rappelle-toi à quel Chef tu appartiens et de quel Corps tu es membre. Souviens-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres pour être transféré dans la lumière et le Royaume de Dieu. Le Symbole de la foi a professé la grandeur des dons de Dieu à l'homme dans l'oeuvre de sa création, et plus encore par la rédemption et la sanctification. Ce que la foi confesse, les sacrements le communiquent par « les sacrements qui les ont fait renaître », les chrétiens sont devenus enfants de Dieu » (Jn 1,12; i Jn 3, 1), « participants de la nature divine » (2 P 1, 4). En reconnaissant dans la foi leur dignité nouvelle, les chrétiens sont appelés à mener désormais une « vie digne de l'Évangile du Christ » (Ph 1, 27). Par les sacrements et la prière, ils reçoivent la grâce du Christ et les dons de son Esprit qui les en rendent capables. Le Christ Jésus a toujours fait ce qui plaisait au Père. il a toujours vécu en parfaite communion avec Lui. De même ses disciples sont-ils invités à vivre sous le regard du Père qui voit dans le secret » pour devenir» parfaits comme le Père céleste est parfait » (Mt 5, 47). Incorporés au Christ par le Baptême, les chrétiens sont morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus (Rm 6, 11), participant ainsi à la vie du Ressuscité. A la suite du Christ et en union avec Lui, les chrétiens peuvent chercher à imiter Dieu comme des enfants bien-aimés et suivre la voie de l'amour » (Ep 5, t), en conformant leurs pensées, leurs paroles et leurs actions aux » sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5) et en suivant ses exemples. Justifiés par le nom du Seigneur Jésus-Christ et par 'Esprit de notre Dieu » (1 Co 6, 11), » sanctifiés et appelés î être saints » (t Co 1, 2), les chrétiens sont devenus » le Temple de l'Esprit Saint. Cet » Esprit du Fils leur apprend à prier le Père et, étant devenu leur vie, les fait agir pour » porter les fruits de l'Esprit » (Ga 5, 22) par la charité en oeuvre. Guérissant les blessures du péché, l'Esprit Saint nous « renouvelle intérieurement par une transformation spirituelle » (Ep 4, 23), Il nous éclaire et nous fortifie pour vivre en «enfant de lumière » (Ep 5, 8) par » la bonté, la justice et la vérité » en toute chose (Ep~5, 9). La voie du Christ » mène à la vie », une voie contraire « mène à la perdition » (Mt 7, 13). La parabole évangélique des deux voies reste toujours présente dans la catéchèse de l'Église. Elle signifie l'importance des décisions morales pour notre salut.» Il y a deux voies, l'une de la vie, l'autre de la mort; mais entre les deux, une grande différence. » Dans la catéchèse, il importe de révéler en toute clarté la joie et les exigences de la voie du Christ3. La catéchèse de la » vie nouvelle » (Rm 6, 4) en Lui sera: - une catéchèse du Saint-Esprit, Maître intérieur de la vie selon le Christ, doux hôte et ami qui inspire, conduit, rectifie et fortifie cette vie; - une catéchèse de la grâce, car c'est par la grâce que nous sommes sauvés, et c'est encore par la grâce que nos oeuvres, peuvent porter du fruit pour la vie éternelle; - une catéchèse des béatitudes, car la voie du Christ est résumée dans les béatitudes, seul chemin vers le bonheur éternel auquel le coeur de l'homme aspire; - une catéchèse du péché et du pardon, car sans reconnaître pécheur, l'homme ne peut connaître la vérité sur lui-même, condition de l'agir juste, et sans l'offre du pardon il ne pourrait supporter cette vérité; - une catéchèse des vertus humaines qui fait saisir la beauté et l'attrait des droites dispositions pour le bien - une catéchèse des vertus chrétiennes de foi, d'espérance e de charité qui s'inspire magnanimement de l'exemple de saints; - une catéchèse du double commandement de la charité déployé dans le Décalogue; - une catéchèse ecclésiale, car c'est dans les multiples échanges des » biens spirituels » dans la « communion d( saints » que la vie chrétienne peut croître, se déployer et se communiquer. La référence première et ultime de cette catéchèse est toujours Jésus-Christ Lui-même qui est » le chemin, vérité et la vie » (Jn 14, 6). C'est en Le regardant dans la foi que les fidèles du Christ peuvent espérer qu'Il réalise Lui-même en eux ses promesses, et qu'en L'aimant de l'amour dont Il les a aimés, ils fassent les oeuvres qui correspondent à leur dignité. Je vous prie de considérer que Jésus-Christ notre Seigneur est votre véritable Chef, et que vous êtes un de ses membres. Il est à vous comme le chef est à ses membres; tout ce qui est à Lui est à vous, son esprit. son Coeur. son corps, son âme, et toutes ses facultés, et vous devez en faire usage comme de choses qui sont vôtres, pour servir, louer. aimer et glorifier Dieu. Vous êtes à Lui, comme les membres sont à leur chef. Aussi désire-t-Il ardemment faire usage de tout ce qui est en vous, pour le service et la gloire de son Père, comme des choses qui sont à Lui. Ma vie, c'est le Christ (Ph 1, 21).