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ADELAÏDE (Bourgogne vers 931 - Seltz, Bas-Rhin, 999)

L'impératrice bien-aimée. Après une vie parfois proche du conte de fée, mais marquée aussi par de nombreuses tragédies, Adélaïde fut vénérée pour son inépuisable charité et sa grande sainteté. Fille de Rudolf Il, roi de Haute Bourgogne, Adélaïde fut mariée au prince Lothaire d'Italie dès l'âge de seize ans, on vertu d'un accord politique passé quatorze ans plus tôt entre Rudolf et Hugues de Provence, père de Lothaire. Quelques années plus tard, le jeune marié Lothaire décéda, peut-être assassiné par Béranger qui devait lui succéder. Le nouveau roi voulut forcer Adélaïde à épouser son fils. Elle refusa et se retrouva emprisonnée. Alors Otton, roi de Germanie envahit le territoire de Béranger, libéra la royale prisonnière et l'amena à Pavie, où il l'épousa en 951. C'était aussi un second mariage pour Otton dont la première femme avait été Edith, soeur du roi anglo-saxon Athoïstan. Peu après, Otton fut couronné empereur par le pape Jean XII à Rome. Il mourut en 973.

*Proscrite et régente.

Durant les vingt années qui suivirent, Adélaïde fut exposée à l'inimitié, voire à l'hostilité de sa belle-famille. Otton Il succéda à son père, mais la femme grecque qu'il avait épousée, Théophano, détesta tellement sa belle-mère qu'elle réussit à retourner Otton contre elle. Elle trouvait matière à dispute dans les nombreuses largesses d'Adélaïde envers les pauvres. Ce fut bientôt la cause de violentes querelles entre la mère et le fils. Adélaïde fut obligée de quitter la cour. Elle vécut quelque temps chez un de ses frères on Bourgogne. Puis l'intervention pacificatrice de l'abbé Maïeul de Cluny arrangea son retour, La réconciliation prit fin à la mort d'Otton on 983. Otton III lui succéda et Théophano, devenue régente, chassa une nouvelle fois Adélaïde. À la mort de Théophano, on 991, la vénérable Adélaïde revint à la cour, mais cette fois-ci comme régente. Elle s'autorisa de son pouvoir pour fonder et restaurer les monastères et évangéliser les Slaves. On garda d'elle le souvenir d'une femme douce et généreuse qui, au milieu de mille difficultés, sut s'entourer d'hommes saints et gagner l'admiration et le respect de tous.

*Sa mort et son culte:

Elle mourut à Seltz, en Alsace, dans un couvent qu'elle avait elle-même fondé.

Mais elle est particulièrement vénérée à Cluny. Saint Odilon, l'abbé de Cluny, écrivit sa Vie. Il lui attribua une grande popularité et célébra son exceptionnelle bonté. Elle est représentée en impératrice, souvent près d'un bateau et donnant l'aumône ou de la nourriture aux pauvres.

*Prophétie:

Le jour où elle allait quitté Orben, elle laissa, en présence des pécheurs que nous sommes, un exemple d'humilité parfaite et elle montra sans arrogance et humblement qu'elle était douée de l'esprit de prophétie. Il y avait là un moine, qui, bien qu'indigne d'être appelé abbé, jouissait auprès d'elle de quelque crédit (c'est Odilon lui-même). Elle tourna ses yeux vers lui qui la regardait : tous deux se mirent à pleurer abondamment.

Je voudrais dire qu'elle fit là plus que si elle avait guéri de nombreux malades elle saisit avec humilité le vêtement grossier dont il était vêtu, le pressa sur ses yeux très saints et son visage plein de sérénité, le baisa, et dit on particulier: Souviens-toi de moi, mon fils, dans tes contemplations, et sache que je ne verrai plus de ces yeux. Je confie mon âme aux prières des frères, pour quand j'aurai quitté les choses humaines"

(Épitaphe de sainte Adélaïde).

Fête: 16 décembre