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AIGNAN d'Orléans (mort vers 453)

Le défenseur de la ville devant Attila, le Fléau de Dieu, il chercha du secours, fit confiance à la prière et finalement sauva la ville d'Orléans.

Fête: 17 novembre

*Les reliques:

Saint Aignan est le patron du diocèse d'Orléans. Une église du XV» siècle perte son nom et la crypte de la fin du x» siècle conserve ses reliques. D'Aignan, on ne sait que bien peu de chose. On dit qu'il fut miraculeusement désigné pour succéder à saint Euverte sur le siège épiscopal d'Orléans, mais il doit sa renommée au rôle qu'il joua dans k défense de la ville assiégée par Attila. En 451, le roi des Huns, venant de Pannonie et suivant la route traditionnelle des invasions, entra en Gaule avec une armée de sept cent mille hommes. Il avait ravagé Metz et descendait vers Lyon et Vienne. Prévoyant qu'il passerait par Orléans, Aignan était allé à Arles demander du secours à Aetius, un général romain. A peine était-il de retour, que le Fléau de Dieu survenait et commençait le siège de la ville. Aignan s'infligea des pénitences extraordinaires, ordonna des processions imposantes, fit porter les reliques des saints sur les remparts et réconforta la population terrorisée. Le 14 juin, les Huns donnèrent l'assaut avec une furie sans pareille. Aignan appela sur les remparts tous ceux qui étaient en état de porter les armes » Combattez et priez », leur dit-il. Bientôt on entendit que les portes de la ville cédaient sous les coups des Huns. Alors Aignan fit monter l'un des siens sur la tour la plus haute et lui demanda » Ne vois-tu pas arriver les secours »;« Je ne vois rien », lui répondit l'autre. Aignan se tourna vers les défenseurs : Priez », leur dit-il. Puis s'adressant au guetteur Ne vois-tu rien encore ? La scène se reproduisit ainsi plusieurs fois jusqu'à ce que le guetteur dise : J'aperçois au loin comme une nuée. » Ce sont les renforts », dit l'évêque. Ainsi, au moment où les Huns pénétraient dans la ville, Aetius et Théodoric, roi des Wisigoths, arrivaient à bride abattue à la tête d'une nombreuse cavalerie. Un combat terrible s'engagea dans les rues. Des milliers de Huns furent égorgés et leur terrible chef s'enfuit avec les débris de son armée.

Aignan obtint à cette occasion un autre miracle : alors qu'Attila avait ravagé les terres qui entouraient Orléans et qu'on s attendait donc à une terrible famine, ce fut pour la région une année de récoltes exceptionnelles, à tel point que les Orléanais purent secourir leurs voisins. Aignan déjà âgé, mourut peu après, vers 453. La légende ici rapportée est tirée de la Vie des saints d'Alban Butler (XVII-e siècle), qui elle-même s'inspire de biographies sans valeur historique écrites entre le VIII-e et le XI-e siècle, succédant elles-mêmes à L'histoire des Francs que Grégoire de Tours écrivit à la fin du vie siècle.