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ALBERT le Grand (Lauingen, Souabe, vers 1200 - Cologne 1280)

*Le docteur universel.

On doit à Albert le Grand la conciliation de la philosophie aristotélicienne et du dogme chrétien, Les titres d'Albert, « le Grand " et l'Universel se réfèrent à l'étendue de son savoir. Il s'exprima avec tant d'autorité sur tant de sujets divers qu'il fut parfois accusé de sorcellerie, Il était le fils aîné du comte de Bollstadt. Durant ses études à l'université de Padoue en 1223, il rejoignit l'ordre des Dominicains tout nouvellement créé. Il enseigna la théologie, principalement à Cologne où il eut pour élève Thomas d'Aquin. Il fut vite connu et respecté pour son érudition et son intelligence. Très tôt Albert le Grand reconnut et proclama le génie de son élève Thomas. Les deux hommes restèrent très amis jusqu'à la mort de l'élève en 1274. Ils furent tous deux les pionniers des études scolastiques, appliquant les principes d'Aristote à la théologie et insistant sur la séparation et la valeur propre de la foi et de la raison.

*Carrière privée et carrière publique.

En 1254, Albert le Grand fut élu prieur provincial et théologien personnel du pape. Mais, l'administration n'étant pas son fort, il démissionna en 1257, et retourna a ses études. En 1259, avec Thomas et Pierre de Tarentaise, il établit le programme d'études pour les dominicains. Ses projets furent interrompus par sa nomination, contre son gré, comme évêque de Ratisbonne en 1260. Il resta à ce poste deux ans et se convainquit lui-même qu'il n'était absolument pas fait pour de telles fonctions. Albert quitta Ratisbonne et rentra dans son couvent de Cologne.

*La fin de Sa vie et sa mort.

Au concile de Lyon, en,1274, il prôna la réconciliation entre les Églises grecque et latine, et quand l'oeuvre de Thomas d'Aquin fut attaquée par l'université de Paris en 1277, il prit énergiquement sa défense. L'année suivante, il fut frappé d'amnésie une maladie dégénérative le conduisit à la mort à Cologne le 15 novembre 1280. Il laissait un héritage immense 35 volumes in quarto et une tradition durable d'analyse philosophique.

*Culte:

Albert le Grand fut béatifié en 1622 et canonisé en 1931. Pie XI le déclara docteur de l'Église. En rendant hommage à l'instinct scientifique et à la soif de savoir d'Albert le Grand, le pape faisait écho à Dante, qui ~ classait parmi les amoureux de la sagesse «. Dans les oeuvres d'art, il est représenté dans une chaire de professeur, en vêtements épiscopaux ou en dominicain. On le voit aussi discutant avec saint Thomas.

*Un homme de science.

La foule des gens d'étude, des hommes réputés auprès de beaucoup pour très savants, et un très grand nombre de personnes judicieuses estiment, bien qu'elles se trompent en cela, que les latins sont déjà on possession de la philosophie, qu'elle est complète et écrite dans leur langue. Elle a été, en effet, composée de mon temps et publiée à Paris.

On cite son auteur comme autorité, car de même que dans les écoles on allègue Aristote, Avicenne et Averroès, ainsi fait-on avec lui. Et cet homme vit encore, et il a eu, de son vivant, une autorité qu'aucun homme n'eut jamais on matière de doctrine. Ces paroles sont de Roger Bacon, critique passionné et injuste d'Albert le Grand. Elles nous montrent à quel degré d'influence et de renommée l'oeuvre du maître était parvenue on 1266.

Fête: 15 novembre. Patron des étudiants, des scientifiques et des naturalistes.

Homélie sur Eucharistie( S. Albert le Grand, évêque et docteur de l'Église).

Faites cela en mémoire de moi. Dans cette parole, deux choses sont à relever. La première, c'est que le Seigneur nous prescrit la pratique de ce sacrement, ce qu'il signale quand il dit: Faites cela. La seconde, c'est qu'il doit être le mémorial du Seigneur qui s'en allait pour nous à la mort. Il dit donc: Faites cela . Il ne pouvait nous prescrire rien de plus utile, rien de plus doux, rien de plus salubre, rien de plus aimable, rien de mieux accordé à la vie éternelle. Et nous allons le montrer en détail. Ce Sacrement est utile au pardon des péchés, et très utile pour que notre vie ait la plénitude de la vie. Le Père et l'Esprit nous informent à ce qui est utile, pour que nous recevions sa sainteté. Or la sainteté se trouve dans le sacrifice de son Fils, c'est-à-dire lorsque dans le sacrement il s'en offrent au Père pour nous, et à nous comme notre nourriture. Pour eaux, je me consacre moi-même. Posait par l'Esprit Saint, Jésus s'est offert lui-même à Dieu, le Père. En outre, nous ne pouvons rien faire de plus doux: Tu as donné à ton peuple un pain venu du ciel, que tu as préparé, sans aucun travail de leur part, ayant en mains toutes les délices de la douceur de tous les goûts. Et la substance que tu donnai: manifestait bien ta douceur envers tes enjoints, puisque, répondant au goût de chacun, elle la transformait selon ta volonté.

Rien non plus ne pouvait être prescrit de plus salubre. En effet, ce sacrement est celui de l'arbre qui porte les fruits de vie ; qui en mange avec la dévotion d'une foi sincère ne goûtera jamais la mort. C'est un arbre de vie . Rien ne pouvait être prescrit de plus aimable. En effet, ce sacrement réalise l'amour et l'union, le plus grand signe d'amour est de se donner en nourriture: c'est comme s'il disait: Je les ai tant aimés, et réciproquement, que je désirais être dans leurs entrailles; quant à eux, ils désiraient être incorporés à moi pour devenir mes membres. Ils ne pouvaient être unis à moi, et moi à eux, d'une manière plus intime et plus physique. Enfin, rien ne pouvait être prescrit qui soit mieux accordé à la vie éternelle. Car la permanence de la vie éternelle vient de ce que, dans sa douceur, Dieu se répand lui-même dans les bienheureux.

 

Esprit de Dieu, sève d'amour

De l'arbre immense où tu nous greffes,

Que tous nos frères alentour

Nous apparaissent comme un don

Dans le grand Corps en qui s'achève

La Parole de communion.

 

Tu as voulu, Seigneur, que saint Albert mérite le nom de grand pour avoir su concilier sagesse humaine et foi divine accorde-nous, à l'école d'un tel maître. à travers nos progrès dans les sciences, de mieux te connaître et de t'aimer davantage.