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Arsène (Konte vers 355 - Toura vers 450)

Le moine pleureur:

J'ai souvent regretté d'avoir parlé, mais jamais d'avoir tenu ma langue.

La plupart des détails que nous possédons sur le début de la vie d'Arsène sont douteux : il semble qu'il soit né à Rome, qu'il y devint diacre et qu'il y fut plus tard nommé précepteur des fils de l'empereur Théodose I-er à la cour de Constantinople sur la recommandation du pape Damase I-er, qui le savait saint et érudit. Il occupa cette prestigieuse position pendant dix ans environ, bien que sa piété et sa sagesse se fussent dépensées bien inutilement, semble-t-il, pour les jeunes Arcadius et Honorius qui, durant leur vie d'adulte, ne firent honneur ni à leur père ni à leur précepteur. Puis il démissionna pour devenir moine dans la communauté du désert d'Alexandrie. Après la mort de Théodose, il se retira à Scété où il connut la vie d'ermite auprès de saint Jean le Nain.

posait. Il pleurait sur ses imperfections, certes, mais aussi sur ses anciens disciples. On dit que ses larmes avaient fait disparaître ses cils.

 

· Sa mort

Vers 434, des incursions barbares sur Scété obligèrent Arsène à quitter son ermitage. Il s'installa sur le rocher de Toura près de Memphis, puis à Canope (qu'il trouva trop proche d'Alexandrie), et finalement retourna à Toura. Il y mourut vers 450, et d'une manière franche et sensible, il confessa sa peur de la mort avant de décéder paisible et confiant. Une Vie, sans doute quelque peu romancée, fut écrite plus tard par saint Théodore le Studite.

Fête: 19 juillet

 

E Discipline et compassion

Après ce compagnonnage, il vécut dans la stricte austérité propre aux Pères du désert cette austérité était d'autant plus remarquable qu'il avait dû, pour s'y conformer, renoncer à un gros héritage d'un sénateur de sa famille.

Comme aux autres Pères du désert, on lui attribue une perception particulièrement aiguë de la condition humaine et le don de forger de puissantes maximes concernant l'autodiscipline et le désir de sainteté. Il s'exprima surtout sur la nécessité de se garder des paroles irréfléchies, sur les bienfaits du silence et sur l'utilité de l'éducation. Il semble s'être consacré a la solitude et à la mortification plus que les autres. On dit qu'il pouvait prier les bras tendus vers le ciel, du lever au coucher du soleil, et que la médiocre provision de grains qui lui était allouée pour l'année lui permettait non seulement de se nourrir, mais aussi d'en distribuer aux autres. Une de ses originalités était sa propension à pleurer en toute occasion malgré la discipline rigoureuse qu'il s'imposait.

L'érémitisme

Dans le principe, il existe deux sortes de moines : les premiers vivent seuls dans des lieux isolés, le désert, la forêt, la montagne ou une île, ce sont les anachorètes ou ermites les seconds vivent en communauté et sont gouvernés par un abbé, ce sont les cénobites.

De l'un à l'autre genre de vie, beaucoup sont passés. Il est souvent arrivé qu'un homme, par une interprétation stricte de l'Évangile qui demande de tout quitter ou par désir de réaliser une vie plus " angélique ', veuille se retirer loin du monde, passer ses journées on prières, on jeûne et on mortification, ce qui attire des disciples, jusqu'à ce que se forme une communauté de cénobites.

D'ailleurs, de la vie de reclus la plus pure à la vie communautaire la plus totale, il y a toute une gamme de possibilités qui ont été essayées et l'Église s'est efforcée d'allier les deux. Les chartreux de saint Bruno sont peut-être, dans l'Occident chrétien, ceux qui mettent le plus d'érémitisme dans leur vie communautaire et on Orient le mont Athos est l'un des lieux où l'érémitisme se pratique depuis le IX-e siècle.