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S. Augustin, évêque et docteur de l'Église.

(Thagaste 354 - Hippone 430)

Le plus grand des Pères latins

La conversion d'Augustin fut certainement après celle de saint Paul l'une des plus significatives de l'histoire de l'Église catholique.

Natif d'Afrique romaine, Aurelius Augustinus reçut une éducation chrétienne de sa mère, sainte Monique, bien que son père Patricius, un officier romain, fût païen. À l'âge de seize ans, il partit à Carthage pour étudier la rhétorique, espérant devenir avocat. Mais il abandonna le droit pour se consacrer à h littérature, à l'enseignement et à la philosophie. C'est à ce moment qu'il perdit la foi et prit une maîtresse. Il vécut avec elle pendant quinze ans et elle lui donna en 372 un fils, Adéodat.

Les centres d'intérêts d'Augustin évoluèrent. Il fut captivé par la lecture de l'Hortensius, dialogue de Cicéron (aujourd'hui perdu). Il se tourna vers la philosophie, étudia Platon et pencha du côté du manichéisme, d'après lequel le bien et le mal, la lumière et les ténèbres se disputent l'empire du monde. Toute sa vie,

il dépensa une grande énergie à résoudre le problème du mal. Il enseigna quelque temps à Carthage, à Thagaste, puis, en 383, il partit enseigner la rhétorique à Rome. L'année suivante, il prenait possession d'une chaire à Milan, l'attrait de la philosophie commençait à décliner. Après un entretien décevant avec le célèbre évêque manichéen Faustus, Augustin se trouvait en pleine recherche.

E ta conversion

A Milan, Augustin rencontra Ambroise, l'évêque de la ville, qui l'initia au néoplatonisme chrétien et dont les sermons jouèrent dans son évolution un rôle déterminant. Il hésita quelque temps entre les plaisirs de la vie et la recherche du salut. Il décrivit dans ses Confessions toute l'angoisse de ce conflit intérieur. Enfin, un jour qu'il était à lire la Bible dans son jardin, il eut une révélation et revint à Dieu. Il fut baptisé la veille de Pâques en 387, avec son frère Alipius et son fils Adéodat.

E Le prêtre et l'évêque

Peu de temps après, il retourna en Afrique. Il y fonda une communauté selon des règles semi-monastiques la prière et l'étude y étaient essentielles et le cadre permettait des débats animés. Sa réputation s'étendit d'ailleurs bien au-delà, et, en 391, durant une visite chez Valère, l'évêque d'Hippone, l'appel populaire le poussa à accepter le sacerdoce. Alors, dès ce moment, il prêcha dans la cathédrale, privilège rare à l'époque. Cela ne l'empêcha aucunement de garder un mode de vie monastique. Quatre ans plus tard, il était fait coadjuteur de Valère et l'année suivante, à la mort de celui-ci, il lui succéda. Il sera l'évêque d'Hippone jusqu'à la fin de sa vie.

Augustin est assurément le personnage le plus important de L'Église africaine de son époque. C'était un évêque aimé et compétent il s'occupait avec soin de son clergé et de sa communauté il s'impliquait personnellement dans tous les domaines, aussi bien spirituels que temporels (il était connu pour la pertinence de ses jugements). Un ordre monastique, extrêmement influent et connu de beaucoup, fut fondé suivant les principes qu'Augustin avait élaborés pour sa propre communauté.

Oeuvres, doctrine et influence

Mais avant tout, saint Augustin doit sa renommée à l'oeuvre littéraire qu'il a laissée. Il est le penseur le plus important de l'Église occidentale et celui dont l'influence a été la plus grande. L'augustinisme est un système doctrinal et une méthode de pensée qui ont permis les progrès les plus notables en théologie et en philosophie. Il écrivit un grand nombre de lettres, sermons, traités et ouvrages de dévotion. Beaucoup nous sont parvenus. Les Confessions, classique de l'autobiographie spirituelle et de la méditation philosophique, a inspiré des milliers des théologiens. Il est l'un des quatre docteurs de l'Église latine.

Les oeuvres de saint Augustin

Les oeuvres de saint Augustin sont innombrables . Elles sont philosophiques avec De pulchre et apta (Du beau et de l'utile). Contre les académiciens, De la vie heureuse, De l'ordre, etc apologétiques avec la Cité de Dieu, le De la divinisation des démons et Contre les Juifs; exégétiques avec De doctrina christiana, les Enarrafiones de Psalmos et le Tractatus Joannis Evangelium; dogmatiques avec le De trinitate ; perémiques avec le De libero arditho et le De vera religione ; morales avec le De mendacie, De conheencia et le De dono conjugali.

Son ouvrage: De civitate Dei, qui oppose la Cité de Dieu spirituelle et l'Empire romain déclinant, se présente comme la première philosophie chrétienne de l'Histoire. D'autres ouvrages traitent avec compétence de la doctrine chrétienne sur la grâce, sur l'Église, sur la Trinité, sur le sexe et le mariage.

Face au manichéisme, doctrine dont il avait été autrefois très proche et qui enseignait l'existence d'une force du mal opposée à celle du bien, l'obscurité éternellement en lutte contre la lumière, Augustin affirmait que Dieu était la seule source de création, que le mal n'est pas une entité positive, mais négative, l'absence du bien. I~ maintint que l'Église était sainte, non par ses membres, parfois individuellement imparfaits, mais en vertu de son dessein. En ce qui concerne le pouvoir temporel, il admettait l'autorité de l'État dans la mesure où celle-ci reconnaît la véritable souveraineté de Dieu et de la justice divine. Il fut toujours contre la peine de mort.

E Les controverses

En ce qui concerne la théorie de la prédestination, beaucoup trouvent l'enseignement d'Augustin inacceptable. Il soutenait en effet que la grâce de Dieu nécessaire au salut, n'était donnée qu'à certains et que les enfants qui mouraient sans baptême étaient automatiquement damnés.

Cette terrible conception du choix divin marqua de nombreux partisans de la Réforme, notamment Calvin, mais elle a toujours été très contestée par les théologiens à travers l'Histoire. Son idée de la transmission du péché originel par le moyen de l'acte sexuel a aussi été très contestée par les générations suivantes.

Augustin mourut à Hippone le 28 août 430, pendant le siège de la ville par les Vandales de Genseric. Son culte se développa rapidement.

Les peintres représentent fréquemment Augustin revêtu des vêtements épiscopaux et tenant un livre.

LES CONFESSIONS DE S. AUGUSTIN

 

Averti de revenir à moi-même, je suis entré au fond de mon coeur, sous ta conduite, Seigneur, et j'ai pu le faire, parce que tues venu à mon secours. Je suis entré, et avec le regard de mon âme, quel que fût son état, au-dessus de ce même regard, au-dessus de mon intelligence, j'ai vu la lumière immuable. Ce n'était pas cette lumière ordinaire que tout le monde peut voir; ce n'était pas non plus une lumière de même nature, mais plus puissante, qui aurait brillé de plus en plus et aurait tout rempli par son éclat. Non, cette lumière n'était pas cela, elle était autre chose, tout autre chose. Elle n'était pas au-dessus de mon esprit comme l'huile flotte à la surface de l'eau, ni comme le ciel s'étend au-dessus de la terre. Elle était au-dessus de moi parce qu'elle m'a crée ; étais au-dessous d'elle parce que créé par elle. Celui qui connaît la vérité la connaît, et celui qui la connaît, connaît l'éternité. C'est l'amour qui la connaît! O éternelle vérité, ô véritable charité, ô chère éternité! Tu es mon Dieu, je soupire après toi jour et nuit. Quand je t'ai connu pour la première fois, tu m'as soulevé vers toi pour me faire voir l'existence de quelque chose que je devrais voir, mais que je ne pourrais pas encore voir moi-même. Tu as ébloui la faiblesse de mon regard par la puissance de ton rayonnement, et je frissonnais d'amour et d'effroi. J'ai découvert que j'étais loin de toi, dans le pays de l'exil et de la dissemblance, et il me semblait que j'entendais ta voix, venant du haut du ciel: « Je suis la nourriture des forts: grandis et tu me mangeras. Tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c'est toi qui seras changé en moi.» Je cherchais le moyen d'acquérir la force qui me rendrait capable de vivre uni à toi, et je ne la trouvais pas. Enfin, j'ai embrassé le Médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. C'est lui qui nous appelle et nous dit: Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Il unit à la chair - puisque le Verbe s'est fait chair ; la nourriture que j'étais incapable de prendre, afin que ta sagesse, par laquelle tu as tout créé, se transforme en lait pour s'adapter à notre condition d'enfants. Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, t'ai aimée bien tard! Mais voilà: tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. îles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, tu as dissipé mon aveuglement; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi.

 

O abîme de la sagesse et de la science de Dieu, insondables ses décrets, incompréhensibles ses voies! Mystère de Dieu, mystère du Christ, où se trouvent cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Dieu a voulu nous faire connaître la gloire de ce mystère au milieu des nations: le Christ parmi nous, l'espérance de la gloire.

Dieu au-dedans de nous. (Saint AUGUSTIN)

 Où donc vous ai-je trouvé, pour vous connaître ? Vous n'étiez pas encore dans ma mémoire, avant que je vous connaisse. Où donc vous ai-je trouvé, pour vous connaître, sinon en vous, au-dessus de moi? Là, il n'y a absolument pas d'espace. Que nous nous éloignions de vous ou que nous nous en rapprochions, il n'y a absolument pas d'espace. O vérité, vous donnez partout audience à ceux qui vous consultent, et vous répondez en même temps à toutes ces consultations diverses. Vous répondez clairement, mais tous n'entendent pas clairement. Ils vous consultent sur ce qu'ils veulent, mais ils n'entendent pas toujours les réponses qu'ils veulent. Votre meilleur serviteur est celui qui ne songe pas à recevoir de vous la réponse qu'il veut, mais plutôt à vouloir ce que vous lui dites.

Tard je vous ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je vous ai aimée. C'est que vous étiez au-dedans de moi, et, moi, j'étais en dehors de moi! Et c'est là que je vous cherchais; ma laideur se jetait sur tout ce que vous avez fait de beau. Vous étiez avec moi et je n'étais pas avec vous. Ce qui loin de vous me retenait, c'étaient ces choses qui ne seraient pas, si elles n'étaient en vous. Vous m'avez appelé, vous avez crié, et vous êtes venu à bout de ma surdité; vous avez étincelé, et votre splendeur a mis en fuite ma cécité; vous avez répandu votre parfum, je l'ai respiré et je soupire après vous; je vous ai goûté et j 'ai faim et soif de vous; vous m'avez touché, et je brûle du désir de votre paix.

 HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR L'ANNIVERSAIRE DE SON ORDINATION ÉPISCOPALE

 

Depuis que Dieu a imposé à mes épaules ce fardeau. qui comporte une responsabilité Si difficile. le soin de mon honneur me rend continuellement soucieux. Qu'est-ce qui nous effraye dans cette charge épiscopale? C'est de trouver plus de charme à ce qui est dangereux en nous donnant de l'honneur, qu'à ce qui est fructueux en vous procurant le salut. Ce que je suis pour vous me terrifie, mais ce que je suis avec vous me console : car pour vous je suis évêque, avec vous je suis chrétien. Le premier titre est celui d'une charge, le second, d'une grâce. Celui-là désigne le péril, celui-ci, le salut. Bref, nous sommes ballotté par les tempêtes de cette activité comme un vaisseau en pleine mer. Mais lorsque nous nous rappelons celui dont le sang nous a rachetés, la paix que donne une telle pensée nous fait en quelque sorte entrer au port de la sécurité. Et si, personnellement, nous trouvons cette fonction pénible, l'union avec vous nous procure un repos paisible. Si donc j'ai plus de bonheur à être racheté avec vous qu'à être placé au-dessus de vous. alors, comme le Seigneur le prescrit, je serai plus généreusement votre serviteur, pour ne pas être indigne du prix payé pour que je sois votre compagnon de service. Certes. je dois aimer le Rédempteur et je sais ce qu'il a dit à Pierre : Pierre, m 'aimes-tu ? Sois le berger de mes brebis. Et cela une fois, deux fois. trois fois. C'est l'amour qui était interrogé, le labeur qui était imposé. Car lorsqu'il y a plus d'amour, il y a moins de labeur. Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? Dirai-je qu'il m'a fait du bien parce que je suis le berger de ses brebis? Mais si j'accomplis cette tâche, ce n'est pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Comment pourrai-je lui rendre, alors que je suis devancé de toutes parts? Et pourtant, alors que nous aimons gratuitement, que nous sommes le berger des brebis, nous recherchons la récompense. Comment cela se fait-il? Comment accorder: J'aime gratuitement pour être le berger, avec: Je demande la récompense parce que je suis le berger? Cela serait absolument impossible, on ne demanderait absolument aucune récompense à celui qui est aimé gratuitement, Si celui qui est aimé n'était pas lui-même notre récompense. Car, si nous lui «rendons» parce qu'il nous a rachetés, alors que nous sommes les bergers de ses brebis, que lui rendrons-nous parce qu'il a fait de nous des bergers? Car si nous sommes de mauvais bergers ce qu'à Dieu ne plaise ; c'est par notre malice. Être de bons bergers qu'il veuille bien nous l'accorder ; cela ne peut venir que de sa grâce. Aussi, vous, mes frères, nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Rendez notre ministère fructueux. Vous êtes le champ que Dieu cultive. Recevez au-dehors celui qui plante et qui arrose, mais au-dedans celui qui donne la croissance. Secondez-nous par la prière et l'obéissance, afin que nous ayons la joie non pas tant d'être votre supérieur que votre bienfaiteur.

 

C'est au prix de son sang que le Christ Jésus s'est acquis l'Église.

Soyez donc attentifs au troupeau dont l'Esprit vous a confié la charge.

Vous serez les intendants fidèles des mystères de sa grâce.

Livrés en spectacle au monde, vous serez les modèles du troupeau.

 

Les dons que Dieu a faits aux hommes, ce sont d'abord,les Apôtres, puis les prophètes et les missionnaires de l'Évangile, et aussi les pasteurs et ceux qui enseignent. De cette manière, le peuple saint est organisé pour que les tâches du ministère soient accomplies et que se construise le corps du Christ. Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ. Alors, nous ne serons plus comme des enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d'idées, au gré des hommes. Ceux qui emploient leur astuce à nous entraîner dans l'erreur. Au contraire, en vivant dans la vérité de l'amour, nous grandirons dans le Christ pour nous élever en tout jusqu'à lui, car il est la Tête. Et par lui, dans l'harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux connexions internes qui le maintiennent, selon l'activité qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l'amour.

 

La sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Ce qui est folie de Dieu

est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. Ouvrez vos coeurs au langage de la croix; il vous enseigne la sagesse de Dieu, folie pour ceux qui se perdent.

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN SUR LE PSAUME 32

 

Rendez grâce au Seigneur sur la cithare, jouez pour lui sur la harpe à dix cordes. Chantez-lui le cantique nouveau. Dépouillez ce qui est vieux, vous qui connaissez le cantique nouveau. Homme nouveau, testament nouveau, cantique nouveau. Le cantique nouveau ne concerne pas les hommes anciens. Les hommes nouveaux sont les seuls à l'apprendre, car ils sont renouvelés par la grâce loin de leur ancien état, et ils appartiennent désormais au testament nouveau, qui est le Royaume des Cieux. C'est pour lui que soupire tout notre amour, et qu'il chante le cantique nouveau. Chantons le cantique nouveau non par notre bouche mais par notre vie. Chantez-lui le cantique nouveau, chantez bien. Chacun se demande comment chanter pour Dieu. Chante pour lui, mais évite de chanter mal. Il ne faut pas blesser ses oreilles. Chantez bien, mes frères. Lorsque l'on te dit, devant un auditeur bon musicien: Chante pour lui plaire, Si tu ignores la musique, tu redoutes de chanter et de déplaire à l'artiste. Car ce que l'auditeur incompétent ne remarque pas, l'artiste te le reproche. Qui se proposerait pour chanter à Dieu, lui qui juge le chanteur, lui à qui rien n'échappe, qui entend tout? Quand peux-tu offrir une telle perfection dans ton chant que tu ne déplaises en rien à des oreilles si délicates? Eh bien, il te donne cette méthode de chant: ne cherche pas des paroles, comme si tu pouvais expliquer ce qui plaît à Dieu. Chante par des cris de jubilation. Bien chanter pour Dieu, c'est chanter par des cris de jubilation. En quoi cela consiste-t-il? C'est comprendre qu'on ne peut pas expliquer par des paroles ce que l'on chante dans son coeur. En effet, ceux qui chantent, en faisant la moisson, u les vendanges, ou n'importe quel travail enthousiasmant, lorsqu'ils se mettent à exulter de joie par les paroles, leurs chants, sont comme gonflés d'une telle joie qu'ils ne peuvent pas la détailler par des paroles, ils renoncent à articuler des mots, et ils éclatent en cris de jubilation. Ce cri est un son manifestant que le coeur enfante des sentiments qu'il ne peut exprimer. Et à qui cela convient-il mieux qu'au Dieu inexprimable? Il est inexprimable, en effet, celui que tu ne peux traduire dans le langage. Et si tu ne peux parler. mais que tu n'aies pas le droit de te taire, qu'est-ce qui te reste, sinon de chanter en cris de jubilation? Que ton coeur se réjouisse sans prononcer de paroles et que l'infinité de tes joies ne soit pas limitée par des syllabes. Chantez bien, avec des cris de joie.

 

Joie sur mes lèvres qui chantent pour toi!

Où trouver la force de le glorifier? Il est le Très-Haut, au-dessus de toutes ses oeuvres.

Que vos louanges exaltent le Seigneur, sans vous lasser, car vous n'en finirez pas.

C'est le Seigneur qui a tout créé, et à ceux qui l'aiment il a donné la sagesse.

PRIÈRE

Renouvelle, Seigneur, dans ton Église l'Esprit dont tu as comblé l'évêque saint Augustin; Pour que, remplis de ce même Esprit, nous n'ayons soif que de toi, source de la vraie sagesse, et ne cherchions que toi, auteur de l'éternel amour.