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S. Basile le Grand, évêque et docteur de l'Église

(Césarée vers 329 - 379)

Le patriarche des moines orientaux

Un docteur de l'Église éloquent, passionné, et dont l'influence sur le monachisme fut déterminante.

Fête : 2 janvier

Patron de la Russie.

Parmi ses oeuvres les plus célèbres signalons la Philocalie, ou recueil de morceaux choisis d'Origène, le Traité contre Punome, le Traité sur le Saint-Esprit, De judicio Dol et De fide, un nombre incalculable de discours et de lettres.

La famille de Basile était riche, respectée et particulièrement pieuse : non seulement Basile lui-même, mais sa grand-mère, ses parents et trois de leurs enfants sont honorés comme saints. Basile reçut son éducation dans les écoles de Césarée, Constantinople et Athènes. Il eut pour compagnons Grégoire de Nazianze et Julien, qui deviendra empereur, surnommé l'Apostat. Il enseigna quelque temps la rhétorique à Césarée. Puis il entreprit avec sa famille un long voyage en Espagne, en Égypte et on Palestine pour visiter les monastères. Ensuite il se fit ermite sur les bords de la rivière Iris à Annési dans le Pont, on 358. Il attira rapidement des

La propriété est un vol

En quoi suis-je coupable, dit-on, Si je garde ce qui m'appartient? - Qu'y a-t-il, dis-moi qui t'appartienne ? Où l'as-tu pris pour l'introduire dans ta vie ? Comme celui qui, après avoir occupé une place au théâtre, repousserait ceux qui veulent entrer après lui, parce qu'il considérerait comme sa propriété personnelle ce qui est mis à la disposition de tous indistinctement, tels sont les riches. Ils s'emparent les premiers de ce qui est à tous et ils se l'approprient on vertu du droit du premier occupant.

Si chacun prenait seulement de quoi subvenir à ses propres besoins et laissait le superflu à l'indigent, personne ne serait riche, personne ne serait pauvre, personne ne serait dans la misère. Est-ce que lu n'es pas sorti nu du sein de ta mère ? Est-ce que tu ne retourneras pas nu dans la terre ? Ce qui est à ta disposition on ce moment, d'où le tiens-tu ? Si lu dis que c'est du hasard, lu os un athée, car tu ignores celui qui l'a créé et tu n'as pas de reconnaissance pour celui qui te l'a donné. Mais Si tu admets que c'est de Dieu, dis-nous la raison pour laquelle lu l'as reçu ? Pourquoi es-tu riche, toi, alors que celui-là est pauvre ? (saint Basile, Homélie sur Luc 12,16-21).

disciples, dont son ami Grégoire, et devint le fondateur du premier monastère d'Asie Mineure, établissant les principes sur lesquels reposera tout le monachisme orthodoxe.

· Sa vie publique

Ni son ordination on 363, ni l'invitation faite par Julien l'Apostat de le rejoindre à la cour ne convainquit Basile de quitter sa communauté. C'est seulement quand Grégoire fit appel à lui pour lutter contre l'arianisme, on 365, qu'il partit. Alors il dirigea l'Église de Césarée sous l'autorité de l'archevêque Eusèbe et succéda à ce dernier on 370. Il avait alors le pouvoir sur les cinquante évêques du Pont. Basile eut maille à partir avec l'empereur Valons de Byzance, arien notoire qui persécutait les chrétiens orthodoxes et poussait Basile à l'hérésie. L'évêque resta fermement sur ses positions malgré l'opposition impériale. Finalement, Valons retira ses troupes de Césarée.

Basile ne s'occupait pas seulement d'orthodoxie doctrinale et de défense du pouvoir spirituel face au pouvoir temporel. Il prenait soin aussi des pauvres et des malades, travaillait à la réhabilitation des voleurs et des prostituées et construisit même une ville nouvelle, la Basiliade, avec son église, son hôpital bien équipé, son hospice et un personnel médical et artisanal particulièrement bien formé. Il insistait sur l'importance de la prédication, attirait des foules énormes et favorisait l'éducation chrétienne. Il avait l'esprit large, puisant le meilleur de la culture laïque sans affaiblir la foi orthodoxe.

Il mourut un 1~~ janvier, âgé de quarante-neuf ans seulement, mais usé par la maladie, l'austérité et l'excès de travail. Ses lettres montrent les raisons de sa popularité : c'était un homme bon, sincère et intelligent, quoiqu'un peu entêté. En art, son emblème est le feu ou une colombe.

HOMÉLIE DE S. GREGOIRE DE NAZIANZE POUR LA MORT DE S. BASILE

Nous étions ensemble à Athènes. Comme le courant d'un fleuve, à partir d'une source unique, se divise en plusieurs bras, Basile et moi, nous nous étions séparés pour aller chercher le savoir dans des régions différentes. Mais nous nous sommes retrouvés comme à la suite d'un rendez-vous, alors que c'était Dieu qui nous menait. Non seulement je portais personnellement à mon grand Basile beaucoup de respect parce que je voyais en lui une conduite sérieuse et une parole avisée, mais j'essayais aussi d'inspirer le même sentiment aux autres, qui n'avaient pas eu l'occasion de le connaître. Car pour beaucoup il était déjà digne de vénération, parce que sa réputation l'avait devancé. Le résultat de cela? C'est qu'il fut à peu près le seul, de tous ceux qui venaient étudier à Athènes, qui échappa à la loi commune en jouissant d'une estime supérieure à celle qui revient à un nouveau venu. Ce fut le début de notre amitié, de là est née l'étincelle qui nous a unis ; c'est ainsi que nous avons reçu la blessure de notre amitié mutuelle. Au bout d'un certain temps, nous nous étions avoué notre passion commune, à savoir que nous n'avions d'ardeur que pour la philosophie. Alors nous fûmes tout l'un pour l'autre; ayant même toit, même table, même vie, même horizon, unissant chaque jour notre commun désir avec plus de chaleur et plus de force. Nous étions conduits par les mêmes espérances envers la richesse la plus enviée: la science. Mais il n'y avait entre nous aucune envie, nous ne cherchions que l'émulation. Il y avait lutte entre nous deux, non pas à qui obtiendrait la première place, mais comment chacun la céderait à l'autre. Car chacun considérait l'éloge obtenu par l'autre comme étant le sien. On aurait cru que nous avions à nous deux une seule âme, responsable de deux corps. Et s'il ne faut pas croire ceux qui prétendent que tout est dans tout, il faut nous croire quand nous disons que nous étions l'un dans l'autre et l'un auprès de l'autre. Nous n'avions tous deux qu'une seule affaire: la vertu, et notre vie était dirigée vers les espérances futures, pour nous préparer à quitter ce monde en y renonçant déjà. C'est dans cette perspective que nous organisions toute notre vie et notre manière de faire. Nous nous laissions conduire par la loi de Dieu en nous excitant mutuellement à l'amour de la vertu. Et si ce n'est pas trop me vanter que de le dire, chacun de nous était pour l'autre une règle et un modèle permettant de distinguer le bien et le mal. Chacun porte un surnom qui lui vient de ses parents ou de son propre fonds, d'après ses goûts particuliers ou ses occupations. Mais pour nous, la grande affaire et le grand nom, c'était d'être chrétiens et d'en porter le nom.

 

A qui la poursuit, Dieu donne la Sagesse. Si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, car Dieu la donne généreusement. Tout don parfait descend du Père des lumières chez qui n'existe aucun changement. Qui enseigne aux hommes la justice resplendira aux siècles des siècles comme les étoiles dans le ciel. Qui observe le plus petit de mes commandements sera grand dans le Royaume de Dieu.

Tu as voulu, Seigneur, illuminer ton Église par l'enseignement et par les exemples de saint Basile et de saint Grégoire de Nazianze; accorde-nous de chercher humblement à connaître ta vérité pour que ta charité imprègne notre vie.