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Blandine de Lyon (morte vers 171)

 L'une des premières martyres de Gaule à confesser ainsi la foi par son martyre, la femme redevenait jeune fille, disait-on de Blandine.

Elle était, semble-t-il, esclave, et fut amenée avec sa maîtresse dans l'amphithéâtre pour être dévorée par les lions, parce que l'une et l'autre étaient chrétiennes. De Blandine, on sait seulement qu'elle comptait parmi ce qui est sans beauté, simple, méprisable -. Pourtant c'est d'elle que l'on parlera, plus que du vieil évêque Pothin, mort de faiblesse dans son cachot, plus que du jeune Pontique âgé seulement de quinze ans et sacrifié avec elle, plus que les quarante-cinq autres martyrisés à Lyon sous l'empire de Marc Aurèle.

Elle était en effet celle qui remontait le moral de ses compagnons. Suspendue à un poteau, offerte en pâture aux bêtes, elle priait avec une telle force que les autres sentaient croître leur courage. Aucun fauve ne la toucha. Alors on la détacha et la remit en prison, en réserve pour un autre spectacle. Ainsi petite, faible et méprisable, elle était victorieuse et montrait le chemin comme une mère à ses enfants.

 

Le dernier combat

Chaque jour on l'amena alors voir les tortures des autres. Puis après les fouets, après les bêtes, on finit par la jeter dans un filet et l'exposer à un taureau furieux. Bien des fois projetée en l'air par l'animal, elle restait absorbée par sa prière et son espérance en Dieu. On l'égorgea elle aussi et les païens eux-mêmes reconnaissaient que jamais chez eux une femme n'avait supporté autant de pareils tourments.

 

Son culte

Le récit des persécutions des martyrs de Lyon nous est rapporté dans l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée. Puis à Lyon, au V-e siècle, s'organisa le culte des saints locaux. Au Vie siècle, saint Grégaire de Tours en parla dans son livre Sur la gloire des martyrs.. Blandine vient au

premier rang des martyrs de Lyon dans le martyrologe de Bède le Vénérable vers l'an 700. Elle devient dans la Vie de saint Clair, connue au cours du Moyen Âge, une splendide jeune fille d'une merveilleuse beauté ~, qui vient à la tête d'une foule immense consoler le saint à l'heure de son agonie.

Il existait dès le Vite siècle un monastère de veuves voué à sainte Blandine. Au XVI-e siècle, une chapelle lui est dédiée au flan de la basilique Saint-Martin d'Ainay. Enfin, au XIX~ siècle, une paroisse Sainte Blandine est érigée à Lyon, et elle figure parmi les saints protecteurs de la ville. Elle est alors assimilée aux jeunes vierges et martyres telles qu'Agnès, Agathe et les autres.

 

Blandine et Pontique

Après tout cela, le dernier jour des combats singuliers, on introduisit ai nouveau dans l'amphithéâtre Blandine en même temps que Pontique, un garçon de quinze ans. Chacun des jours précédents, on les avait amenés pour voir les tortures des autres. On s'efforçait de les contraindre ai jurer par les idoles, mais ils restèrent fermes et ne prêtèrent aucune attention ai ces insistances. La foule alors fut prise d'une fureur sauvage contre eux, sans aucune pitié pour l'âge du garçon, sans aucun égard pour la femme. On les soumit ai toutes les épreuves et on les fit passer par toute la série des tortures, on les prenait ai part, tout ai tour, pour essayer de les faire blasphémer. On ne put y réussir. Pontique était soutenu par sa soeur, et les païens eux-mêmes voyaient que c'était elle qui l'encourageait et l'affermissait. Quand il eut généreusement supporté toutes sortes de tortures, il rendit l'aime. La bienheureuse Blandine se hâtait de le rejoindre, heureuse et rayonnante de joie ai cause de ce départ, comme Si elle était conviée ai un repas de noces et non pas livrée aux bêtes (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique V, 53-56).

Fête: 2 juin