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Césaire d'Arles, évêque. (Chalon-sur-Saône 470 - Arles 543)

L'aide aux déshérités

Foi et charité, telles furent les principales vertus de ce fondateur de monastères.

Fête : 26 août

Césaire naquit en 470 dans une famille gallo-romaine chrétienne. À dix-huit ans, contre le souhait de sa famille, il devint clerc à Chalon. Deux ans plus tard il décida de se faire moine dans l'île de Lérins. Bientôt on le nomma économe, mais son administration rigoureuse suscita de telles réclamations qu'il fut destitué. Il se livra alors avec ardeur à une vie presque érémitique : travail, prière, jeûne. Il en tomba malade. On l'envoya se faite soigner chez le sénateur Firminus à Arles.

Dans cette ville il rencontra des personnages cultivés, se laissa séduire et suivit l'enseignement d'un célèbre rhéteur africain en exil. Un songe le fit renoncer à ces belles-lettres pour ne plus se consacrer qu'à la religion. Alors l'évêque Fone l'agrégea à son clergé et lui confia la direction d'un monastère.

En 503, Césaire fut élu évêque. Il gouverna son diocèse pendant quarante ans. Il tint tête aux envahisseurs, mais il fut à trois reprises accusé de haute trahison, emprisonné, exilé à Bordeaux, menacé de mort et finalement rétabli sur son siège. Il dérangeait, car, sans compter, il nourrissait les mendiants, vendait ses biens pour les pauvres et rachetait les prisonniers quel que fît leur parti.

 

L'adultère

Beaucoup d'hommes, bien qu'ils soient mariés, refusent, à l'instigation du diable, de garder la chasteté, au contraire, enflammés par la fureur du désir, ils ne craignent ni ne rougissent de commettre des adultères avec leurs servantes ou même avec les épouses ou les filles d'autrui, sans crainte de Dieu F...]. Alors qu'ils veulent que leur épouse soit chaste, avec quelle conscience commettent-ils ces adultères et disent-ils que leur est permis ce qui ne leur est absolument pas permis ? Comme si Dieu avait donné des commandements différents aux femmes et aux hommes ..]. (Césaire d'Arles, Sermon XLII).

Dogmes et règles

Il marqua profondément l'Église des Gaules spécialement au cours des conciles des évêques de Provence qu'il présida à Arles (524), à Carpentras (527), à Orange et à Vaison (529), à Marseille (533). Au concile d'Orange furent précisés pour l'Église universelle les dogmes du péché originel et la nécessité de la grâce pour les débuts de l'acte de foi, le désir du salut et la prière. Le concile affirma que tous les baptisés avaient la possibilité d'accomplir, avec la coopération de Dieu, ce qui était nécessaire au salut de leur âme.

Césaire répandait largement les copies de ses sermons pour aider le clergé dans sa prédication. D'ailleurs n'utilisait-il pas sans crainte les oeuvres de ses grands devanciers, en particulier saint Augustin, au point qu'il est difficile de savoir ce qui est de lui ? Il écrivit deux règles monastiques : l'une pour les moines, l'autre pour les moniales cette dernière fut adoptée par sainte Radegonde dans son monastère de Sainte-Croix. Soucieux de la formation de ses prêtres, il fut à l'origine des écoles paroissiales et des futurs séminaires.

On lui attribua de nombreux miracles, dont l'arrêt d'un incendie, la protection contre la grêle et l'orage et beaucoup de guérisons. Il mourut le 27 août 543.

MONITION DE S. CÉSAIRE SUR LA MÉDITATION DE LA PAROLE DE DIEU

Que le Christ vous aide, frères très chers, à toujours accueillir la lecture de la parole de Dieu avec un coeur avide et assoiffé: ainsi votre obéissance très fidèle vous remplira de joie spirituelle. Mais Si vous voulez que les saintes Écritures aient pour vous de la douceur et que les préceptes divins vous profitent autant qu'il le faut, soustrayez-vous pendant quelques heures à vos préoccupations profanes. Relisez dans vos maisons les paroles de Dieu, consacrez-vous entièrement à sa miséricorde. Ainsi vous réussirez à réaliser en vous ce qui est écrit de l'homme bienheureux: Il méditera jour et nuit la loi du Seigneur. Et aussi : Heureux ceux qui scrutent ses commandements, ils le recherchent de tout leur coeur. Et enfin : J'ai mis tes paroles au fond de mon coeur, pour ne pas pécher contre toi. En effet, comme vous venez de l'entendre, celui qui met les paroles de Dieu au fond de son coeur ne pèche as; de même, celui qui n'agit pas ainsi ne cesse pas de pécher.

n effet, les commerçants ne se contentent pas de chercher à faire des bénéfices sur une seule marchandise ; ils en procurent un grand nombre pour augmenter leur fortune. Les cultivateurs s'efforcent de semer différentes sortes de semences afin de pouvoir se préparer une nourriture suffisante pour eux-mêmes et les leurs. Combien plus, lorsqu'il s'agit de bénéfices spirituels, ne devez-vous pas vous contenter d'entendre lire la parole de Dieu à l'église; vous devez prolonger la lecture sacrée dans vos maisons, au cours de vos repas; et quand les jours sont courts, y consacrer encore quelques heures de la nuit. C'est ainsi que vous pourrez amasser un froment spirituel dans le grenier de votre coeur et ranger dans le trésor de vos âmes les perles précieuses des Écritures; ainsi, au jour du jugement, lorsque nous comparaîtrons devant le tribunal du Juge éternel, selon la parole de l'Apôtre, nous serons trouvés vêtus et non pas nus.

 

J'ouvre mon coeur, Seigneur, à ta parole de lumière.

Cantique pour moi que tes volontés en ma demeure d'étranger.

Heureux les humbles, heureux les pauvres:

tu leur découvres le secret du Royaume!

 HOMÉLIE DE S CÉSAIRE D'ARLES POUR L'ANNIVERSAIRE D'UNE DÉDICACE

 

Nous célébrons aujourd'hui dans l'allégresse, frères bien-aimés, l'anniversaire de cette église, avec la grâce du Christ. Mais c'est nous qui devons être le temple de Dieu, son temple véritable et vivant. Les peuples chrétiens ont bien raison de célébrer avec foi cette solennité de la Mère Église, car ils savent qu'ils sont renés spirituellement par elle. Si, par notre première naissance, nous étions pour Dieu des objets de colère, par la seconde naissance, nous sommes devenus les objets de sa miséricorde. La première naissance nous a engendrés à la mort, la seconde nous a rappelés à la vie. Tous, frères très chers avant le baptême, nous avons été des temples du diable après le baptême. nous sommes devenus des temples de Dieu et si nous réfléchissons attentivement au salut de notre âme, nous savons que nous sommes le temple véritable et vivant de Dieu. Dieu n 'habite pas seulement dans des temples faits de la main de l'homme, ni dans une demeure de bois et de pierres, mais principalement dans l'âme créée à l'image de Dieu, par la main du Créateur lui-même. C'est ainsi que saint Paul a dit : Le temple de Dieu est saint, et ce temple, C'est vous. Et puisque le Christ est venu pour chasser le démon de nos coeurs, afin de se préparer un temple en nous, travaillons autant que nous le pouvons, avec son aide, à ce qu'il ne subisse pas en nous d'outrage, à cause de nos mauvaises actions. Car celui qui agit mal outrage le Christ. Comme je l'ai dit, avant que le Christ nous eût rachetés, nous étions la demeure du démon; ensuite nous sommes devenus la demeure de Dieu: Dieu a daigné faire de nous sa demeure. Par conséquent, mes très chers, si nous voulons célébrer dans la joie l'anniversaire d'une église, nous ne devons pas détruire en nous, par de mauvaises actions, les temples vivants de Dieu. Et je dis cela pour que tous puissent comprendre: chaque fois que nous venons a l'église, nous devons préparer nos âmes pour qu'elles soient telles que nous voulons trouver cette église. Tu veux trouver une basilique brillante? Ne souille pas ton âme par la saleté des péchés. Si tu veux que la basilique soit éclairée, et Dieu aussi le veut, que la lumière des bonnes oeuvres brille en nous, et celui qui est aux cieux sera glorifié. De même que tu entres dans cette église, c'est ainsi que Dieu veut entrer dans ton âme, comme lui-même l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux.

Tu as donné, Seigneur, à saint Césaire d'Arles une grande aptitude pour enseigner au peuple ta Parole; daigne ouvrir nos esprits et nos coeurs au message qu'il nous a transmis avec fidélité et conviction.