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Christophe (III-e siècle)

Le porteur du Christ

L'un des saints les plus populaires, traditionnellement invoqué pour la protection des voyageurs.

Fête: 25 mai; Patron des voyageurs, des conducteurs et des navigateurs.

Le martyre de Christophe eut lieu en Lycie, en Asie Mineure, durant les persécutions de Decius. C'est le seul fait que l'on connaisse vraiment à son propos. Les légendes associées à son nom et développées au cours du Moyen Âge, par exemple dans la Légende dorée, sont fondées essentiellement sur le nom du saint, qui signifie porteur du Christ . Christophe était un géant patibulaire qui, parce qu'il était puissant, jura de sentir le plus puissant des maîtres. Au début, il crut que ce serait Satan, mais en fait il fit allégeance au Christ parce qu'il s'aperçut que le Diable avait peur de ce dernier.

Cherchant la meilleure façon de servir son nouveau maître, il rencontra un ermite qui lui indiqua comment effectuer un service chrétien vivre seul près d'un gué et porter les travailleurs de l'autre côté de la rivière sur ses épaules musclées. Un jour, un jeune garçon qu'il faisait passer devint Si lourd qu'au milieu de la rivière Christophe, malgré sa grande force, crut qu'ils allaient tous les deux se noyer. L'enfant se présenta alors comme le Christ et expliqua au géant épuisé qu'il venait de transporter sur son dos le Créateur, alourdi du poids de tous les péchés du monde. Pour prouver ses dires, il demanda à Christophe de planter son bâton dans le sol et déclara que, le jour suivant, des fleurs et des feuilles y pousseraient.

Sa mort et son culte

Après cette expérience, Christophe prêcha, dit-on, à Lycie avec grand succès jusqu'à son emprisonnement. Dans sa prison, on lui envoya deux femmes afin de le séduire mais, au lieu de succomber, il convertit les deux tentatrices. Il fut torturé de différentes façons, notamment criblé de flèches, mais, dit la légende, celles-ci se retournaient contre les bourreaux et l'un d'eux, blessé à l'oeil, fut guéri plus tard par le sang de Christophe. Celui-ci fut finalement décapité et son corps énorme traîné dans toutes les rues de la ville.

Christophe devint le patron de tous les conducteurs, et plus particulièrement depuis l'invention de l'automobile. Toute personne, croyait-on, qui avait vu une image de saint Christophe ne mourrait pas ce jour-là. C'est pour cette raison qu'il est souvent représenté sur les murs des églises et que l'on adopta la coutume de porter un médaillon à son image en voyage. Il y est montré le plus souvent en train de porter l'Enfant Christ. Son culte, considéré comme superstitieux dans l'Éloge de la folie d'Erasme, a toujours été populaire.

À la louange et à la gloire...

Du benoît martyr saint Christophe

Qui au cou porta proprement

Jésus-Christ, tant la prisa

Que lui-même le baptisa

Et lui mit de son nom partie.

Car Dieu témoigne mêmement

Que toujours dit vrai et jamais ne ment

Qu'au lieu où est faite remembrance

De ce doux martyr, pestilence,

Faim, male mort, torcenere

À peine y aurait seigneurie

Et qui sa benoîte figure

Soit en image soit en peinture

Regarde on bonne affection

Et y aura dévotion

Le jour que voir le pourra

Jamais de male mort ne pourra

Ni ne mourra soudainement.

(XV-e siècle)