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Columban (Leinster vers 543 - Bobbio 615)

Columban le jeune

Probablement le plus influent des moines en Gaule, et un grand fondateur de monastères.

Fête: 21 novembre

Dans la crypte de l'église abbatiale de Bobbio se trouve le sarcophage ou saint, avec des bas-reliefs le représentaient devant le pape ou portant les clés de la ville de Bobbio.

Malgré l'opposition de sa mère, Columban s'engagea très jeune dans la vie religieuse. Sa famille était noble. Il reçut probablement une excellente éducation et eut une vie quelque peu dissolue avant de se faire moine.

Il fut d'abord un disciple de Sinell (lui-même disciple de Finnian), sur une île de Louuhlime, puis il partit pour Banuot et fut disciple de saint Comgall.

Après de nombreuses années, vers 590, Comgall lui donna la permission de partir en Gaule avec douze compagnons et il rejoignit les rangs des nombreux moines irlandais qui s'exilèrent volontairement sur le continent.

Paroles de Columban

Homme! Que tu es misérable ! Ce que tu vois, tu dois le haïr, et ce qu'il faut que tu aimes, tu l'ignores. En toi, tu as ce qui l'entrave on toi lu n'as pas ce qui te libère. Tu as des yeux et te laisses lier aveuglément tu consens à ce qu'on te mène à la mort.

Puisque tu n'es rien, ô vie mortelle, qu'une image fugitive comme un oiseau, comme une nuée incertaine, et fragile comme une ombre, comme un songe, il faut cheminer à travers toi, bien attentif, bien rapide... comme des routiers vers la vraie patrie.

Ce que le suis, je ne le tus pas, le ne le serai pas à chaque heure, je suis autre, et jamais ne demeure le même. Perpétuelle course depuis ma naissance jusqu'à ma mort à travers tous les jours de ma vie, je change. Et tout ce qui change et comment cela change, je ne le vois pas. Fuis donc, fuis, ombre de la vie mortelle i Fuis-nous et nous puisions-nous te fuir.

Toute notre vie est comme une marche d'une journée. En haut notre amour, en haut notre désir, en haut notre goût, en haut notre recherche de la patrie! Là est le Père.

· Le conflit de traditions

Le groupe fonda trois centres monastiques, Annegray, Luxeuil et Fontaine, mais les coutumes qu'ils instauraient provoquèrent inévitablement les critiques des évêques francs. La règle utilisée était celtique, la méthode de calcul de la date de Piques était celtique et non romaine et, de plus, les moines refusaient de reconnaître l'autorité des évêques. Columban se défendit par des lettres au pape Grégoire le Grand, puis au pape Boniface : il acceptait la suprématie du souverain pontife, mais faisait humblement remarquer que la tradition chrétienne était restée pure en Irlande alors qu'on ne pouvait pas en dire autant des autres pays.

Lin synode fut réuni i Chalon-sur-Saône en 603. Columban refusa d'y comparaître, mais écrivit aux évêques pour plaider la tolérance. Il se fit des ennemis encore plus puissants quand il dénonça l'immoralité de Thierry Il de Bourgogne et refusa de baptiser ses bâtards. Le roi était furieux, ainsi que sa grand-mère, la reine Brunehaut. Par édit royal, Columban et ses moines furent expulsés du pays en 610.

Pendant le voyage de retour vers l'Irlande Columban reçut la protection du roi Clotaire Il de Neustrie et du roi Théodebert d'Austrasie. Ensuite il commença, avec ses moines, à évangéliser le peuple alémanique autour de Bregenz, près du lac de Constance. Malgré une forte opposition, ils progressaient, quand, en 612, les Bourguignons s'emparèrent de la Neustrie. Les moines se retrouvèrent ainsi sur le territoire de Thierry Il. Ils s enfuirent vers la Lombardie, où ils furent accueillis à la cour du roi Agilulf.

Columban construisit l'abbaye de Bobbio et mourut le 23 novembre. Il laissa un résumé de sa règle, de la poésie, des lettres, des sermons et un traité contre l'arianisme. Sa règle fut bientôt supplantée par celle de saint Benoît.

INSTRUCTION SPIRITUELLE DE S. COLUMBAN

Moïse a écrit dans la Loi: Dieu fit l'homme à son image et à sa ressemblance. Considérez, je vous prie, l'importance de cette parole. Dieu, le tout-puissant, l'invisible, l'incompréhensible, l'indicible, l'inestimable, en façonnant l'homme avec de la glaise, l'a ennobli de l'image de sa propre grandeur. Quoi de commun entre l'homme et Dieu, entre la glaise et l'esprit? Car Dieu est esprit. C'est donc une grande marque d'estime pour l'homme, que Dieu l'ait gratifié de l'image de son éternité et de la ressemblance de sa propre vie. La grandeur de l'homme. c est sa ressemblance avec Dieu, pourvu qu'il la garde. Tant que l'âme fera bon usage des vertus semées en elle, elle sera semblable à Dieu. Toutes les vertus que Dieu a mises en nous lors de notre création, il nous a enseigné que nous devions les lui rendre. Il nous demande d'abord d'aimer Dieu de tout notre coeur, car Il nous a aimés le premier, dès le commencement, avant même que nous soyons. Aimer Dieu, c'est donc rénover en nous son Image. Or, il aime Dieu, celui qui garde ses commandements. Il a dit en effet : Si vous m'aimez, gardez mes commandements. Son commandement, c'est l'amour mutuel, selon cette parole : Mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres comme moi je vous ai aimés. Et l'amour véritable ne consiste pas seulement en paroles et discours, mais en actes et en vérité. À nous donc, par notre sainteté, de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, son image inviolée, car il est saint et il a dit : Soyez saints comme je suis saint. À nous de la refléter avec amour, car il est amour, et Jean a dit: Dieu est amour. Avec tendresse et en vérité, car Dieu est bon et vrai. Ne soyez pas les peintres d'une image étrangère. De fait, il peint l'image d'un tyran, celui qui se montre violent, colérique, ou orgueilleux. Aussi pour au moins ne pas introduire en nous d'images de tyrans, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l'a peinte lorsqu'il a dit : Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix. Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, Si nous ne veillons pas bien sur elle? Ce qui est très bon est habituellement très fragile et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une infime blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s'occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire: Le Seigneur m'a donné la langue d'un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu, que ceux-là se taisent ou, s'ils disent un mot, que ce soit un mot de paix.

 

Qui nous fera comprendre pourquoi l'homme peine à chercher sans jamais atteindre?

Ce que l'oeil n'a pas vu, ni l'oreille entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, voilà ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. À nous, Dieu l'a révélé par l'Esprit, car l'Esprit sonde tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu.

Seigneur, tu as merveilleusement réuni en saint Columban le souci de l'évangélisation et l'attachement à la vie monastique ; permets qu'à sa prière et comme lui, nous mettions toutes nos forces à rechercher ton seul amour et à faire grandir le peuple des croyants.