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Crépin et Crépinien (morts vers 287)

Les frères cordonniers

Ils doivent surtout leur renommée à la version de la bataille en 1415 et racontée par Shakespeare.

Fête: 25 octobre

Bien qu'ils aient été, pense-t-on, martyrisés à Rome, le culte de ces deux saints a surtout fleuri autour de Soissons, depuis le VI-e siècle. La raison en est peut-être la translation de leurs reliques. Une légende, quelque peu douteuse, raconte comment ces deux nobles frères romains vinrent comme missionnaires en Gaule avec saint Quintinus. Ils gagnèrent leur vie en fabriquant des chaussures pour éviter d'être à la charge des chrétiens de la région. Ils furent finalement martyrisés.

D'autres légendes, aussi peu fiables, prétendent qu'ils s'enfuirent à Faversham en Angleterre au moment le plus terrible de la persécution romaine. Ils y fabriquaient des chaussures dans une maison construite sur le site de l'actuelle Auberge du Cygne dans Preston Street.

Ce fut là un centre de pèlerinage jusqu'au XVII-e siècle. Faversham continue de les fêter. Ils ont leur autel dans l'église paroissiale. C'est sûrement cette tradition anglaise qui est à l'origine de la célèbre invocation patriotique dans Henry V (acte I, scène 3) de Shakespeare. La bataille d'Azincourt eut lieu le jour de leur fête.

· Leur mort et leur culte

Une version qui rapporte la légende de leur martyre à Soissons raconte comment ils furent amenés devant un ennemi notoire des chrétiens, Rictiovarus (dont l'existence elle-même est remise en question par de nombreux chercheurs contemporains) : il les tortura afin de les faire se rétracter. Il ne réussit pas à les faire renoncer à leur foi et, malgré toutes ses tentatives, il fut incapable de les exécuter, les deux frères étant miraculeusement protégés contre tout sévice. Il essaya de les faire bouillir, de les noyer et de les brûler, mais sans succès. Humilié et désespéré, Rictiovarus se suicida et les deux frères furent finalement exécutés sur l'ordre de l'empereur Maximien.

Il est plus probable que Crépin et Crépinien ont été martyrisés à Rome et que leurs reliques furent transférées plus tard en France où saint Éloi reconstruisit leur tombeau et encouragea leur dévotion. Leur emblème est une chaussure ou une forme » en métal, outil qui permet au cordonnier de donner la forme à la chaussure. De nombreux artistes ont illustré les tortures des deux frères cela permet de les montrer impassibles face aux gourdins, aux couteaux et à l'huile bouillante tandis que leurs bourreaux sont détruits par le feu divin.