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S. Cyrille de Jérusalem, évêque et docteur de l'Église. (Jérusalem vers 315 - 386)

L'évêque de Jérusalem

Malgré sa volonté de rester neutre dans le débat sur l'arianisme, sa vie fut bouleversée par la controverse.

Fête: 18 mars

Né et élevé à Jérusalem dans une famille chrétienne aisée, Cyrille fut ordonné par saint Maxime et nommé responsable de l'enseignement durant plusieurs années. Au carême de 347, il publia ses vingt-quatre célèbres Catéchèses baptismales, enseignement succinct et mémorisable pour les catéchumènes et ceux qui avaient reçu le baptême à la fête de Pâques.

Trois fois exilé

Il fut nommé évêque de Jérusalem vers 351, après la mort de Maxime et fut presque aussitôt obligé de défendre son autorité devant Acace, l'évêque arien de Césarée, qui prétendait avoir autorité sur lui. Furieux, Acace convoqua un concile d'évêques à sa solde et condamna Cyrille pour avoir vendu des propriétés d'Église afin d'aider les pauvres durant la famine. Vers 358, l'empereur bannit de Jérusalem Cyrille, qui partit vivre à Tarse. Il fut rappelé en 359 par le concile de Séleucie qui déposa Acace, mais on l'expulsa aussitôt après, l'empereur Constance étant sous l'influence d'Acace. Quand Constance mourut et que Julien l'Apostat lui succéda, Cyrille fut encore une fois rappelé, mais il fut exilé une troisième fois en 367 parce que l'empereur Valens avait révoqué les décisions de Julien, de rappeler le clergé exilé. Sur trente-cinq ans d'épiscopat, Cyrille passa au total seize ans en exil.

 

Les catéchèses

c'étaient des leçons données tous les jours à partir du premier dimanche de carême et jusqu'au jour de Pâques, sauf le samedi et le dimanche. El es concernaient les Écritures, le symbole des apôtres, les sacrements, toutes les connaissances nécessaires pour recevoir le baptême.

L'homoousios

L'homoousios, que l'on traduit par le mot consubstantiel ", indique l'union du Père, du Fils et du Saint Esprit dans la Trinité, une union dans une même substance, une même essence, non pas une essence identique comme peuvent avoir les hommes entre eux, mais une essence unique. Il n'y a qu'un seul Dieu en trois personnes. Pour en arriver là, bien des formules furent essayées on a dit d'abord que le Fils n'était pas sorti du néant, de ce qui n'existe pas, mais de Dieu. Les ariens en furent d'accord : le Fils, disaient-ils, a le Père comme principe comme cause créatrice, mais toutes les créatures aussi. On a dit ensuite que le Fils était de la même substance que le Père ("). Les ariens on conviennent qui prennent le terme dans un sens analogique et toutes les créatures sont de la substance du Père dans ce sens-là. Aussi a-t-il fallu expliquer le mot et le concile de Nicée affirma que le Fils est de Dieu le Père, engendré par le Père; le Père est Dieu et le Fils est Dieu ; le Père et le Fils sont un. La génération n'est pas un acte qui a un commencement et une fin c'est un acte éternel et continu.

 

Son culte

Après la mort de Valens, Cyrille retourna à Jérusalem pour la troisième fois. Il trouva la ville divisée par la controverse et la' corruption. Il consacra le reste de son épiscopat à sa charge. En 379, le concile d'Antioche envoya saint Grégoire de Nysse inspecter le diocèse de Jérusalem. Cyrille, en effet, semblait hésiter à accepter le mot homousios (consubstantiel), mot qui indique l'égalité absolue du Père et du Fils dans la Trinité, l'un des éléments majeurs du Credo de Nicée. On soupçonnait Cyrille d'avoir des sympathies ariennes et les ariens refusaient précisément ce terme L'homousios.

Grégoire revint, décrit la situation désespérée du siège de Jérusalem, mais certifia la complète orthodoxie de son évêque. Au Concile Général de Constantinople en 381, Cyrille affirma lui-même qu'il acceptait le terme homousios, tel qu'il est inscrit dans le Credo de Nicée. On pense que ses hésitations étaient plus linguistiques que doctrinales : il voulait seulement ne pas confondre le Père et le Fils, autre hérésie appelée sabellianisme. Aussi avait-il à l'égard des ariens quelque tolérance. Il mourut de vieillesse et fut docteur de l'Église à partir de 1882.

CATÉCHÈSE PREBAPTISMALE DE S. CYRILLE

 

Cieux, réjouissez-vous, et que la terre exulte, à cause de ceux qui vont être aspergés par l'hysope, purifiés par l'hysope mystique, grâce à celui qui, dans sa Passion, reçut à boire au moyen de l'hysope et d'un roseau. Que les puissances du ciel se réjouissent; les âmes qui vont s'unir à l'Époux mystique, qu'elles se préparent. Car une voix crie dans le désert. Préparez la route du Seigneur. Obéissez donc, enfants de justice, à Jean qui vous exhorte ainsi: Rendez droite la route du Seigneur; enlevez tous les obstacles et les cailloux qui font trébucher, pour marcher droit à la vie éternelle. Par une foi sincère, purifiez le vase de votre âme pour y recevoir le Saint-Esprit. Commencez à laver vos tuniques par la pénitence; vous êtes appelés à la chambre nuptiale, il faut que vous y parveniez avec une pureté certaine. Car l'Époux appelle absolument tout le monde, parce que la grâce est généreuse; la voix sonore des hérauts rassemble tout le monde. Mais ensuite, c'est lui, l'Époux, qui fait le tri de ceux qui entrent dans la salle de ces noces qui symbolisent le baptême. Parmi ceux qui se sont inscrits pour le recevoir, que pas un seul n'ait le malheur de s'entendre dire maintenant: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir le vêtement de noces? Au contraire, que tous vous puissiez vous entendre dire: Bien, serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle en peu de choses, je t'en confierai beaucoup. Entre dans la joie de ton maître. Jusqu'à présent en effet, tu restais à la porte. Puissiez-vous dire tous: Le Roi m'a introduit dans ses appartements. J'exulte de joie dans le Seigneur, il m'a revêtu des vêtements du salut et de la tunique d'allégresse; comme à un jeune époux, il m'a remis le diadème; comme une jeune épouse, il m'a orné de joyaux. Il faut que votre âme à tous n'ait ni tache ni ride, ni rien de semblable; je ne dis pas avant que vous ayez reçu la grâce: comment serait-ce possible, puisque vous êtes appelés au pardon des péchés? Mais il faut que votre conscience, quand elle sera dotée de la grâce, soit irréprochable pour collaborer avec la grâce. C'est là en vérité une grande chose, mes frères, et vous devez y accéder avec beaucoup d'attention. Chacun de vous va se tenir devant Dieu, en présence de l'innombrable armée des anges. L'Esprit Saint va marquer vos âmes de son empreinte et vous allez être enrôlés dans la milice du grand Roi. Préparez-vous donc, équipez-vous, en vous enveloppant non pas d'habits resplendissants mais, dans votre âme, d'une piété qui n'ait rien à se reprocher.

Heureux les invités aux noces de l'Agneau! Soyez dans la joie et l'allégresse:

voici les noces de l'Agneau et son épouse s'est faite belle. Je te fiancerai à moi pour toujours, dans l'amour et dans la fidélité. Tu sauras que je suis le Seigneur. Qui enseigne aux hommes la justice resplendira aux siècles des siècles comme les étoiles dans le ciel.

Seigneur, tu as permis que ton Église pénètre davantage les mystères du salut grâce à l'enseignement de saint Cyrille, évêque de Jérusalem; accorde-nous, par son intercession, de si bien connaître ton Fils que nous vivions plus intensément de sa vie. Lui qui règne.