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Daniel le Stylite (Mératha 409 - près de Constantinople 493)

Le successeur de Siméon le Stylite

Célèbre saint dont l'exemple d'ascétisme influença profondément son temps.

Fête: 21 décembre

Les stylites

Il y eut d'assez nombreux stylites en Orient, mais on Occident, nous n'en connaissons guère qu' un seul : Lombard Vultilale qui se retira au VII-e siècle sur une colonne près de Trêves.

Fils de parents chrétiens de Mésopotamie, Daniel entra dans un monastère proche à l'âge de douze ans. Il y resta trente ans. Alors qu'il accompagnait son abbé à Antioche, ils rendirent visite à Siméon le Stylite, ainsi appelé parce qu'il restait perché sur un pilier à Telasinos, et Daniel on fut impressionné. Quand l'abbé mourut peu après, Daniel refusa de lui succéder et partit revoir Siméon. Il resta deux semaines sur la plate-forme à ses côtés afin de recevoir son enseignement.

Daniel continua de voyager. Il avait l'intention d'effectuer un pèlerinage on Terre Sainte mais on fut empêché par l'agitation politique dans la région. Il devint ermite à l'Anaple, près de Constantinople. Il vécut neuf ans dans un temple abandonné, peuplé, disait-on, d'esprits démoniaques. Le seul lien de Daniel avec le monde passait par une petite fenêtre et on raconte qu'il était tourmenté par d'horribles démons à l'intérieur du temple. La guérison du patriarche Anatole, souffrant d'une longue et grave maladie, fut attribuée à ses prières, et il commença à devenir célèbre.

 

Le saint du pilier

Quand Siméon le Stylite mourut on 459, Daniel hérita de sa robe et de son mode de vie. Il vécut sur une série de piliers durant les trente-trois années qui suivirent. Le premier, qu'il construisit lui-même, juste à l'extérieur de Constantinople, lui donnait une mauvaise protection contre les éléments et l'empereur intervint pour lui fournir une plateforme bâtie sur deux piliers avec une balustrade et un abri. Daniel refusa de descendre, même pour son ordination: l'archevêque conduisit le service à la base du pilier et monta à l'échelle pour donner la communion au nouveau prêtre.

 

Il devint célèbre pour sa sagesse, ses guérisons miraculeuses et ses prophéties (il prédit un grand incendie à Constantinople on 465). L'enseignement de Daniel était simple et pratique : il encourageait ses auditeurs à aimer Dieu, à s'aimer les uns les autres, à s'occuper des pauvres et à éviter les excès, surtout le jeu et la débauche. Daniel descendit une seule fois de son pilier pour blâmer Basilique d'avoir usurpé la place de l'empereur Zénon. On dut alors le porter dans une chaise car il était incapable de marcher. Pourtant Basilique refusa de lui accorder une audience. Zénon revint au pouvoir peu de temps après et vint remercier son vieil allié.

Le patriarche Euphème monta sur le pilier pour lui donner le viatique. Le corps du saint fut finalement descendu, tordu et hirsute, et enterré au pied de son pilier.

Les stylites

Il y eut les gyrovagues qui changeaient de couvent tous les deux ou trois jours, les paissants qui s'alimentaient de l'herbe des champs, les reclus consignés dans une cellule, les stationnaires qui s'interdisaient de bouger, les acémètes qui se relayaient pour une prière perpétuelle, les sarabaites qui vivaient à deux ou trois sans règle ni supérieur. Puis il y eut les stylites. Ce sont Lazare, Daniel, Paul de Latrois et, le plus célèbre, Siméon. Ils avaient décidé de vivre entre ciel et terre, sur un portique en ruine, une corniche, un rocher isolé. Souvent ils construisaient eux-mêmes leur colonne, de plus en plus élevée. Ils y subissaient la pluie, la neige, la foudre, le soleil et les privations nombreuses, les prostrations de toutes sortes. Cette vie exceptionnelle fascinait les populations. Le stylite attirait les masses, prêchait, priait, guérissait des malades, donnait la toi aux mécréants, recevait évêques et princes.