S. Dominique, prêtre. (Calaruega (Espagne, 1170) - Bologne 1221)
Le fondateur des dominicains
Son enthousiasme l'histoire.
Fête: 8 août
Patron des astronomes.
Né en vieille Castille, en Espagne, Dominique fut élevé par son oncle. Il fréquenta l'université de Palencia, fut ordonné et devint chanoine régulier de la cathédrale d'Osma en 1199. Devenu prieur du chapitre, il respecta la stricte règle bénédictine, se consacrant à la prière et à la pénitence.
Vers 1204, Dominique quitta la communauté avec son évêque Diego de Acevedo pour une mission auprès des Albigeois du Languedoc. S'il interrompit se vie contemplative, ce fut pour relever le défi d'une action sur le terrain il manifesta son don pour la prédication et montra son génie de l'organisation. Il fonda en 1206 une maison de religieuses saintes et austères pour recevoir les convertis et servir de point de départ à ses tournées de prédication. Il y rattacha une maison pour les frères prêcheurs dont
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la vocation était essentiellement l'éducation et l'argumentation.
Ce lent travail de conversion fut brutalement interrompu en 1208 quand les Albigeois assassinèrent le légat du pape, Pierre de Casteincu, attirant sur eux le courroux de Rome. Le pape Innocent III appela contre eux une croisade qui pendant sept ans meurtrit sauvagement le pays. Dominique ne voulut pas s'y associer et s'obstina à pratiquer une prédication pacifique.
E L'ordre des dominicains
Le chef des troupes du pape, le comte Simon IV de Montfort, donna à Dominique l'un des châteaux pris au cours des combats en 1214. Dominique y fonda avec six compagnons une communauté de frères prêcheurs. L'approbation canonique en fut donnée par l'évêque de Toulouse l'année suivante et, en 1216, par le pape Honorius III à la condition que l'ordre suive une règle déjà existante. Dominique choisit celle d'Augustin qui permettait de privilégier la science, la pauvreté et la prédication missionnaire. Son ordre fut le premier à se dispenser du travail manuel et l'office divin y était chanté plus simplement et plus rapidement que dans les autres. Durant des années, Dominique travailla à l'expansion de son ordre. Son idée d'une prédication savante tirée du vieux fonds monastique combla un besoin évident du monde médiéval.
Le premier chapitre général des dominicains s'est tenu à Bologne en 1220. Dominique mourut l'année suivante. Il fut canonisé cri 1234. Son tombeau a été construit trente ans plus tard par Pisano. Son emblème est un chien, du jeu de mots latin Domini canis à dominicains ( chien du Seigneur). Le chien tient une arche symbolisant la vérité, un lis, une étoile ou un livre sont à son côté.
D'APRÈS LES ACTES DE CANONISATION DE S. DOMINIQUE (1234)
Dominique avait une telle intégrité morale, il était emporté par un tel élan de ferveur qu'on découvrait en lui de façon évidente un chef-d'oeuvre de noblesse et de grâce. Il
régnait en lui une parfaite égalité d'esprit, sauf quand il était bouleversé de compassion et de miséricorde. Et puisque le coeur en joie se reflète dans la gaieté du visage, il manifestait au-dehors l'équilibre paisible de sa vie intérieure par l'amabilité et la sérénité de ses traits. En toute circonstance, par ses paroles et sa conduite, il se montrait un homme évangélique. Pendant la journée, avec ses frères ou ses compagnons, personne n'était plus simple et plus joyeux. Pendant la nuit, personne n'était plus adonné à toutes sortes de veilles et de prières. Il ne parlait guère qu'avec Dieu, dans l'oraison, ou de Dieu, et il exhortait ses frères à en faire autant. Il adressa fréquemment à Dieu cette demande particulière : qu'il daigne lui accorder une vraie charité, capable de rechercher et d'obtenir le salut des hommes; il estimait qu'il serait véritablement un membre du Christ, s'il se dépensait avant tout, totalement et de toutes ses forces, à gagner des âmes, de même que le Seigneur Jésus, le Sauveur de tous, s'est offert sans réserve pour notre salut. Et c'est pour cette oeuvre que, selon le profond dessein prémédité par la Providence, il institua l'Ordre des Frères Prêcheurs. Il exhortait souvent les frères de cet Ordre, de vive voix et par lettres, à étudier sans cesse le Nouveau et l'Ancien Testament. Il portait toujours sur lui l'évangile de saint Matthieu et les lettres de saint Paul, et il les étudiait tellement qu'il les savait à peu près par coeur. Il fut désigné deux ou trois fois pour l'épiscopat et il refusa toujours, préférant vivre dans la pauvreté avec ses frères, plutôt que d'avoir un évêché. Il garda intacte jusqu'à la fin la délicatesse d'une chasteté absolue. Il désirait être flagellé, coupé en morceaux, et mourir pour la foi du Christ. Le pape Grégoire IX a dit de lui: «Je l'ai connu comme un homme qui suivait parfaitement la règle des Apôtres, et je ne doute pas qu'il soit au ciel associé à leur gloire.»
Saint Dominique. (Les témoins de sa vie)
Frère Dominique parlait peu, à moins que ce ne fût avec Dieu, pour prier, ou de Dieu. Il engageait les frères à faire de même. Devant les hommes, le témoin l'a toujours vu joyeux, mais dans ses oraisons, il pleurait fréquemment. Le frère le sait, car il l'a vu et entendu pleurer. C'était pour frère Dominique une habitude très courante de passer la nuit en prière. La porte close, il priait son Père. Au cours et à la fin de ses oraisons, il avait accoutumé de proférer des cris et des paroles dans le gémissement de son coeur; il ne pouvait se contenir, et ces cris, sortant avec impétuosité, s'entendaient nettement d'en-haut. Une de ses demandes fréquentes et singulières à Dieu était qu'il lui donnât une charité véritable et efficace pour cultiver et procurer le salut des hommes : car il pensait qu'il ne serait vraiment membre du Christ que le jour où il pourrait se donner tout entier, avec toutes ses forces, à gagner des âmes, comme le Seigneur Jésus, Sauveur de tous les hommes, se consacra tout entier à notre salut. Il désirait le salut de toutes les âmes, aussi bien des Sarrazins que des chrétiens et spécialement des Cumans et autres peuples païens. Le témoin n'a jamais vu personne qui eût plus de zèle pour les âmes... Il aimait beaucoup la pauvreté et il s'appliquait avec un grand zèle à la faire aimer de ses frères... Il était joyeux, affable, patient, miséricordieux, bienveillant et consolateur de ses frères.
PRIÈRE
Permets, Seigneur, que ton Église trouve un secours dans les mérites et les enseignements de saint Dominique. Qu'il soit pour nous un fidèle intercesseur, après avoir été un prédicateur éminent de ta vérité.