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Éloi (Chaptelat vers 588 - Noyon vers 658)

L'apôtre des Flandres

Un maître artisan qui fut aussi un évêque aimé, un infatigable réformateur et un conseiller de rois.

Né près de Limoges, en Gaule, de parents gallo-romains, il fut l'apprenti de son père qui travaillait le métal, puis celui d'Abbon, un orfèvre, maître de l'hôtel de la Monnaie à Limoges. Ayant achevé son apprentissage, Éloi travailla sous les ordres du trésorier royal Bubon et devint un orfèvre renommé du fait de ses dons exceptionnels et parce qu'il était particulièrement économe des matériaux. Ce talent attira l'attention du roi Clotaire Il qui le prit à son service personnel lorsqu'il apprit qu'il avait réussi à faire deux magnifiques trônes avec l'or qui lui avait été alloué pour un seul. Il devint maître de l'hôtel de la Monnaie de Paris et fut chargé, par Clotaire et par son successeur Dagobert 1-er, de plusieurs projets royaux tels que des tombeaux, des crosses, des calices et des plaques. En 629, Dagobert le choisit comme conseiller et on lui confia la responsabilité de plusieurs importantes missions d'État,

L'évêque

Naturellement, de cette élévation soudaine, Éloi tira une grande fortune personnelle. Il l'utilisa pour aider les pauvres, libérer des esclaves, construire des églises et des fondations. En 640, il fut ordonné prêtre et l'année suivante consacré évêque de Noyon et de Tournai. Dès lors, il dépensa sa prodigieuse énergie et ses talents au travail pastoral et à l'évangélisation, prêchant avec beaucoup de succès en Flandres et autour de Tournai ainsi qu'en Frise, ma~ré l'opposition des chefs païens. Il continua à fonder des monastères, dont ceux de Noyon, Paris et Solignac. Sainte Bathilde lui demanda aussi des conseils alors qu'elle était régente de Gaule, et c'est très certainement en raison de son intervention que le concile de Chabn prit des décrets sur le digit des esclaves et les responsabilités des maîtres.

Il mourut à Noyon. Aucune pièce d'orfèvrerie ne peut être attribuée avec certitude à saint Éloi, bien que beaucoup le soient, dont le célèbre calice de Chelles, perdu à la Révolution. Son culte se répandit rapidement au Moyen Âge. Il n'est pas surprenant que les travailleurs du métal, et plus particulièrement les orfèvres, l'aient pris pour patron. Son emblème est plus souvent un marteau, une enclume et un fer à cheval qu'un marteau d'orfèvre. On raconte en effet qu'il détacha la jambe d'un cheval afin de le ferrer plus aisément, puis la rendit à l'animal, Parce que le cheval d'un moine de Noyon fut guéri grâce à son intercession, il fut considéré comme le patron des vétérinaires et des chevaux.

Fête: 1-er décembre