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Géraud d'Aurillac (Aurillac vers 855 - Saint-Cirgues 909)

Le saint laïc

Quand un grand seigneur, riche et puissant, se fait une réputation de sainteté.

Géraud était le fils de grands aristocrates, propriétaires d'immenses domaines en Auvergne, dans le Rouergue et dans le Quercy. Il reçut une éducation intellectuelle et physique du plus haut niveau l'entraînement sportif était mené en même temps que l'instruction littéraire et religieuse. Mais sa santé fragile et une longue maladie ne lui permirent pas autant d'exercices physiques que son père l'eût désiré. Il savait pourtant conduire les chiens, tirer à l'arc et lancer habilement le vol des faucons.

A la fin de son adolescence il hésita entre la vie dans le monde et la retraite dans un monastère. L'évêque de Cahots lui conseilla la première voie, mais il lui dit de s'occuper de ses domaines, de défendre ses paysans, de rendre ses devoirs à son suzerain, tout en vivant à la façon d'un moine. Géraud se soumit à cette double exigence.

· Une humilité seigneuriale

Un jour, voyant une paysanne obligée de conduire une charrue parce que son mari était malade, il s'arrêta tout ému et lui donna de l'argent pour qu'elle embauche un homme à sa place. Une autre fois, comme ses domestiques avaient dressé une table sous un cerisier dont ils avaient cueilli les fruits, il en remboursa le prix au cultivateur. Une autre fois encore, il voulut payer les pois que ses pages avaient volés dans un champ. Ainsi, Géraud luttait contre l'injustice. Il donnait souvent des pièces de monnaie aux plus pauvres, les recevait à sa table, les servait lui-même.

Il portait des vêtements simples de laine ou de lin comme les moines, se levait à deux heures du matin pour réciter l'office, observait l'abstinence trois fois la semaine et, durant les périodes de jeûne, ne prenait pas de nourriture avant trois heures de l'après-midi. Il dut défendre ses terres et ses paysans, mais ordonnait à ses soldats d'émousser la pointe de leurs armes et de frapper du cote qui n'était pas tranchant. La victoire prouvait ainsi qu'il était aidé de Dieu.

Il consacra les dernières années de sa vie à la construction d'un grand monastère et d'une abbaye qu'il dota de la plus grande partie de ses biens. Il devint aveugle et supporta sereinement ce mal. Il mourut le 13 octobre 909 à Saint-Cirgues, en Haut Quercy, dans son château de Cezerniac. Son corps fut aussitôt ramené à Aurillac et enterré dans la crypte de l'abbaye. Quelques mois après, l'ordre de Cluny prenait naissance et occupait le monastère. Attirés par les bienfaits des moines, les habitants des monts d'Auvergne se groupaient autour de l'abbaye de Saint-Géraud et fondaient la ville d'Aurillac.

Fête: 13 octobre