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Guillaume de Dijon (San Ciulio d'Orta, Italie, 962 - Fécamp 1031)

Le réformateur clunisien

Une vie entièrement consacrée à la reconstruction et à la réforme morale des monastères.

Fête: l janvier

Sa naissance eut lieu dans un contexte peu banal. En effet, il vit le jour alors que son père, Robert, assurait, au nom de Béranger Il, roi d'Italie, âgé de douze ans, la défense du château San Ciulio d'Orra assiégé par l'empereur Otton I-er. Son père était apparenté au roi d'Italie et sa mère était de noblesse lombarde. À sa naissance, sa mère fit le voeu de consacrer l'enfant à la Vierge. À sept ans, Guillaume entra donc comme oblat au monastère Sainte-Marie-et-Saint-Michel de Lucedio. Il y fit des études qu'il allait poursuivre à Verceil et à Pavie avant de revenir à Lucedio.

En 957, Guillaume rencontra Maïeul, quatrième abbé de Cluny, de passage à Lucedio. Les deux hommes s'entendirent aussitôt et repartirent ensemble pour Cluny, où Guillaume accéda au diaconat. C'est alors qu'il fut envoyé proposer la réforme clunisienne à Saint-Saurin-sur Rhône (aujourd'hui Pont-Saint-Esprit), à titre de prieur. En 989, Brun de Roucy, évêque de Langres, fit appel à Cluny pour

reconstituer les structures monastiques de son diocèse. Guillaume, rappelé de son prieuré, accompagna Maïeul dans cette oeuvre de réforme. Quand l'abbé de Cluny repartit, il laissa toute la charge à Guillaume qu'il avait fait abbé de Saint-Bénigne de Dijon.

 

Le songe de la mère de Guillaume

Je me voyais, dit-elle, une nuit revêtue d'une dalmatique et un rayon de soleil éclairait mon sein droit. Apparurent alors des êtres au visage angélique qui me retirèrent mon fils et portèrent bien haut l'enfant enveloppé de lumière. Devant ce spectacle, effrayée, je ne trouvai rien d'autre à dire que " Sainte Mère du Dieu Sauveur, je le confie à ta protection".

L'abbé de Saint-Bénigne

Il y développa la liturgie et le chant. Mais surtout il entreprit une carrière de réformateur qui allait l'emmener de la Bourgogne à l'Italie, de la Lotharingie à la Normandie. Il réforma plus de quarante couvents, selon la sévère observance clunisienne. Il avait souci de reconstruire des bâtiments à l'abandon, de corriger les moeurs dissolues des moines, d'organiser les offices, de favoriser les études et de constituer des bibliothèques. Il semble qu'il ait été respectueux des autorités établies et qu'il ne se soit pas battu pour libérer les moines de la domination des évêques, ni même de celle des princes, ce que faisaient la plupart des réformateurs clunisiens.

Il est mort le l~r janvier 103 à Fécamp, dont il était peut-être l'abbé. Il est enterré au pied de l'autel Saint-Taurin dans l'église de la Trinité. Sa mémoire est restée bien vivante, surtout dans les monastères qu'il a réformés.