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Hippolyte (vers 170 - Sardaigne 235)

Le saint antipape

Celui que son zèle intégrité opposa à Rome finit par être reconnu par l'Église, qui respecta son intransigeance.

Fête: 13 août Patron des chevaux et des gardiens de prison.

On ne connaît rien des débuts d'Hippolyte. On le rencontre pour la première fois en prêtre particulièrement instruit vivant a Rome. C'est sans doute un vieux disciple de saint Irénée, l'adversaire du gnosticisme en Gaule, Ses oeuvres théologiques, écrites en grec, sont parmi les plus importantes de son époque: Jérôme en parle comme d'un homme très saint et très éloquent. Mais Hippolyte s'opposa a l'Église établie en dénonçant le pape Zéphyrin qu'il trouvait trop laxiste face à l'hérésie, Il l'accusa de ne pas s'opposer avec suffisamment de vigueur au sabellianisme et au modalisme, et de montrer trop d'indulgence envers les pécheurs.

L'antipape

Quand Calliste 1-er fut élu pape vers 217, Hippolyte fut élu antipape par ses propres partisans. Le schisme se poursuivit sous les successeurs de Calliste, Urbain 1-er et Pontien. L'empereur Maximien ne prit pas la peine de faire la distinction entre pape et antipape, il exila en même temps Pontien et Hippolyte dans les mines de Sardaigne. Dans cet exil, Pontien réussit à ramener Hippolyte dans la communion de l'Église. Ils moururent tous deux réconciliés et sont considérés l'un et l'autre comme martyrs en raison de leurs souffrances. Leurs corps furent ramenés à Rome sous le pontificat de Fabien, et Hippolyte fut enterré sur la Via Tiburtina.

Le Culte

Ses admirateurs lui dressèrent une statue : il est assis sur une chaire sur les parois de laquelle est gravée la liste de ses oeuvres. Jean XXIII l'a tait placer au bas de l'escalier de la bibliothèque Vaticane.

 

L'autre Hippolyte

L'Hippolyte dont il est ici question fut souvent confondu avec d'autres; ainsi un évêque martyr du même nom fut tué par des chevaux sauvages a l'embouchure du Tibre ; le gardien de la prison de saint Laurent fut, d'après les Acta, converti par son prisonnier et aida a son enterrement. Quand l'empereur l'apprit, il condamna cet officier récalcitrant a être fouetté, puis mis en pièces par des chevaux. Il mourut traîné au bout d'une longue corde attachée a deux chevaux sauvages. Son corps mutilé fut respectueusement enterré par les chrétiens de Rome.

Cette histoire évoque la légende d'Hippolyte fils de Thésée et n'est probablement rien de plus que la christianisation d'un

ancien mythe. C'est cependant cette légende qui est a l'origine du patronage des chevaux par Hippolyte.

En 1842, on a découvert au mont Athos les oeuvres de l'antipape Hippolyte : il s'agit d'une réfutation des hérésies, d'un commentaire de Daniel et de la Tradition apostolique, source d'information sur l'Église d'alors.