S. Jean de Damas, prêtre et docteur de l'Eglise.
Jean (vers 675-749) travaillait à Damas dans l'administration arabe, quand il entendit l'appel à la vie monastique (vers 710). Il se fixa au monastère Saint- Sabas, dans le désert de Juda, d'où il ne sortait que pour prêcher à Jérusalem. C'est là qu'il écrivit son Exposé de la foi orthodoxe; de là qu'il défendit avec vigueur le culte des saintes images.
Voici son écrit:
C'est toi, Seigneur, qui m'as fait naître de mon père, qui m'as formé dans le sein de ma mère ; c'est toi qui m'as fait venir à la lumière comme un petit enfant tout nu, car les lois de notre nature obéissent perpétuellement à tes ordres. C'est toi qui as préparé par la bénédiction de l'Esprit Saint ma création et mon existence, non par la volonté de l'homme ou le désir de la chair, mais par ta grâce indicible. Tu as préparé ma naissance par une prévenance qui dépasse les lois de notre nature. Tu m'as fait venir à la lumière en m'adoptant pour ton fils, et tu m'as inscrit parmi les membres de ton Église sainte et immaculée. C'est toi qui m'as nourri du lait spirituel, c'est-à-dire du lait de tes paroles divines. C'est toi qui m'as fortifié par un aliment solide: le corps de Jésus Christ notre Dieu, ton Fils unique, le très saint, et tu m'as enivré à la coupe divine, c' est-à-dire la coupe de son sang qui fait vivre, et qu'il a répandu pour le salut du monde entier.
Tu nous as aimés, Seigneur, et tu as donné ton Fils à notre place pour notre rachat qu'il a entrepris volontairement et sans résistance. Bien plus, il était destiné au sacrifice comme un agneau sans péché et il s'y est présenté lui-même. Car, étant Dieu, il s'est fait homme, et par sa volonté d'homme, il s'est soumis, se faisant obéissant à toi, Dieu son Père, jusqu'à mourir, et mourir sur une croix. Ainsi, ô Christ, mon Dieu, tu t'es abaissé pour me porter sur tes épaules, brebis égarée, et tu m'as placé dans un pâturage verdoyant; tu m'as désaltéré aux sources de la vraie doctrine par l'intermédiaire de tes pasteurs dont tu étais toi-même le berger avant qu'ils soient les bergers de ton troupeau, privilégié et choisi. Et maintenant, Seigneur, tu m'as appelé, par l'intermédiaire de ton grand prêtre, au service de tes disciples. Par quel dessein de ta Providence, je l'ignore. Toi seul le sais.
Mais, Seigneur, allège le lourd fardeau de mes péchés qui t'ont gravement offensé; purifie mon esprit et mon coeur. Conduis-moi par le droit chemin, comme une lampe qui m'éclaire
Donne-moi de dire hardiment ta parole, que la langue de feu de ton Esprit me donne une langue parfaitement libre, et me rende toujours attentif à ta présence. Sois mon berger, Seigneur, et sois avec moi le berger de tes brebis, pour que mon coeur ne me fasse dévier ni à droite ni à gauche; que ton Esprit bon me dirige sur le droit chemin pour que mes actions s'accomplissent selon ta volonté, et cela jusqu'au bout. Et toi, très noble assemblée de l'Église, en qui réside la pureté de la foi parfaite, toi qui comptes sur le secours de Dieu et en qui Dieu trouve son repos, reçois de moi un enseignement de la foi préservé de toute erreur. C'est lui, tel qu'il nous a été transmis par nos Pères, qui fera la force de l'Église.
Cherchons à plaire à Dieu qui éprouve nos coeurs. Frères aimés de Dieu, vous êtes ses élus: chez vous l'Évangile s'est accompagné d'oeuvres de puissance. Vous attendez son Fils qui viendra des cieux, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir.
Accorde-nous, Seigneur, de trouver un appui dans les prières de saint Jean de Damas: que la vraie foi, dont il fut un maître éminent, soit toujours notre force et notre lumière.