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Jean Marie Vianney (Dardilly 1786 - Ars 1859)

Le curé d'Ars

Son action a été faite de compassion, d'engagement et d'amour plus que d'érudition ou d'influence politique.

Fête: 4 août

Patron des curés de paroisse.

Fils de fermier, Jean Marie passa sa jeunesse comme berger à la ferme paternelle. Il se sentit, très jeune, attiré par le sacerdoce. Il reçut peu d'instruction parce qu'il était d'une famille pauvre et que les prêtres étaient hors la loi durant la Révolution française. À vingt ans, il commença ses études pour devenir prêtre. Bien que séminariste, il fut enrôlé dans l'armée française en 1809. Il déserta et réussit à retourner secrètement à ses études. En 1810, Napoléon I-er accorda l'amnistie à tous les déserteurs. Il reçut alors la tonsure l'année suivante et entra au séminaire à Lyon en 1813. Il eut beaucoup de difficultés dans ses études et se débattit en vain avec le latin. Ses progrès étaient lents, mais il fat finalement ordonné en 1815 ma~ré des résultats insuffisants. L'abbé Belley, le vicaire général, disait que l'Église avait certes besoin d'érudits mais aussi de saints.

· Le prêtre d'Ars

Jean Marie fut le vicaire de Belley jusqu'à la mort de ce dernier en 1817. L'année suivante, il fut nommé curé du petit village d'Ars-en-Dombes. Il s'y montra bon prédicateur et bon conseiller. Il y combattit l'immoralité. Il fit campagne contre la danse, la boisson et les comportements

impudiques. Il se fit certes quelques ennemis, mais conquit le coeur des villageois par sa générosité et sa compassion. Il était particulièrement habile à lire dans les consciences de ses pénitents et passait des jours entiers à écouter les confessions et à pleurer sur les péchés des hommes. On lui attribua des pouvoirs de divination et on le disait attaqué personnellement par le démon.

Des miracles presque quotidiens lui étaient attribués. La nouvelle se répandit rapidement et la route menant à Ars fut bientôt encombrée de visiteurs qui venaient rencontrer ce prêtre obscur. De nombreux contemporains le dénigrèrent, considérant son zèle comme une folie et on rapporte que l'évêque Devie dit : je souhaite, Messieurs, que tout mon clergé ait un soupçon de cette même folie.

En vieillissant, le curé d'Ars devint moins sévère et plus amical envers ses pénitents. Épuisé par son ministère, il chercha à trois reprises à se retirer dans une chartreuse. Mais il se sentait obligé de revenir dans sa communauté. Affaibli par son mode de vie austère, il mourut à Ars le 4 août, âgé de soixante-treize ans. Lui qui avait rejeté tous les honneurs de son vivant, fut canonisé en 1925 par le pape Pie XI qui le déclara patron des curés de paroisse en 1929.

CATÉCHISME DE S. JEAN-MARIE VIANNEY SUR LA PRIÈRE

Comme le poisson dans l'eau.

Voyez, mes enfants : le trésor d'un chrétien n'est pas sur la terre, il est dans le ciel. Eh bien! notre pensée doit aller où est notre trésor. L'homme a une belle fonction, celle de prier et d'aimer. Vous priez, vous aimez : voilà le bonheur de l'homme sur la terre!

La prière n'est autre chose qu'une union avec Dieu. Quand on a le coeur pur et uni à Dieu, on sent en soi un baume, une douceur qui enivre, une lumière qui éblouit. Dans cette union intime, Dieu et l'âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble; on ne peut plus les séparer. C'est une chose bien belle que cette union de Dieu avec sa petite créature. C'est un bonheur qu'on ne peut comprendre. Nous avions mérité de ne pas prier; mais Dieu, dans sa bonté, nous a permis de lui parler. Notre prière est un encens qu'il reçoit avec un extrême plaisir. Mes enfants, vous avez un petit coeur, mais la prière l'élargit et le rend capable d'aimer Dieu. La prière est un avant-goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur. C'est un miel qui descend dans l'âme et adoucit tout. Les peines se fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le soleil. La prière fait passer le temps avec une grande rapidité, et Si agréablement, qu'on ne s'aperçoit pas de sa durée. Tenez, quand je courais la Bresse, dans le temps que les pauvres cures étaient presque tous malades, je priais le bon Dieu le long du chemin. Je vous assure que le temps ne me durait pas. On en voit qui se perdent dans la prière comme le poisson dans l'eau, parce qu'ils sont tout au bon Dieu. Dans leur coeur, il n'y a pas d'entre-deux. Oh! que j 'aime ces âmes généreuses! Saint François d'Assise et sainte Colette voyaient notre Seigneur et lui parlaient comme nous nous parlions. Tandis que nous, que de fois nous venons à l'église sans savoir ce que nous venons faire et ce que nous voulons demander! Et pourtant, quand on va chez quelqu'un, on sait bien pourquoi on y va. Il y en a qui ont l'air de dire au bon Dieu « Je m en vas vous dire deux mots pour me débarrasser de vous...» Je pense souvent que, lorsque nous venons adorer notre Seigneur, nous obtiendrions tout ce que nous voudrions, Si nous le lui demandions avec une foi bien vive et un coeur bien pur.

PRIÈRE

Dieu de puissance et de bonté, tu as fait de saint Jean-Marie Vianney un prêtre admirable, passionnément dévoué à sou ministère; Accorde-nous, par sa prière et à son exemple, d'avoir pour nos frères une charité qui les gagne au Christ, et d'obtenir avec eux l'éternelle gloire.