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 LETTRE DU PAPE PIE XI L'ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SAINT JOSAPHAT

L'Église, par un admirable dessein de Dieu, a été constituée pour être à la plénitude des temps, comme une immense famille embrassant l'universalité du genre humain et nous savons aussi que, parmi d'autres notes caractéristiques, elle est reconnaissable à son unité oecuménique. En effet, le Christ Seigneur a dit : Comme le Père m'a envoyé, moi aussi , je vous envoie. Par ces paroles: Les seuls Apôtres ont la charge que lui-même avait reçue de son Père ; et en outre, il a voulu que le collège des Apôtres fût parfaitement un, rendu solidaire par un double lien très étroit: intérieurement, par une même foi et par cet amour qui a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint; extérieurement, par l'autorité exercée sur tous par un seul, puisqu'il avait conféré la primauté sur les autres Apôtres à Pierre comme au principe constant et au fondement visible de l'unité. Pour assurer le maintien perpétuel de cette unité et de cette harmonie, la Providence de Dieu les a consacrées comme par le sceau de la sainteté et du martyre. Cette grande gloire fut accordée à Josaphat, archevêque de Polotz, du rite slave oriental. en qui nous reconnaissons à juste titre le plus illustre et le plus noble soutien de l'Orient slave. Certes, on trouvera difficilement quelqu'un qui ait fait plus d'honneur à cette dénomination et qui ait contribué davantage au salut de ces peuples que celui qui en fut le pasteur et l'apôtre, du fait surtout qu'il a versé son sang pour l'unité de la sainte Église.

Il se sentit poussé par un mouvement venu du ciel à restaurer l'unité chrétienne dans le monde entier; et il comprit qu'il pourrait y contribuer dans la plus large mesure s'il maintenait dans l'unité de l'Église universelle le rite slave oriental et l'ordre des moines basiliens. Préoccupé avant tout de l'union de ses compatriotes avec la chaire de saint Pierre, il rassemblait de toutes parts les arguments capables de promouvoir ou de consolider cette union; en particulier, il étudiait assidûment les livres liturgiques dont usaient les Orientaux, y compris les dissidents, selon les prescriptions des Pères.

Après s'être préparé avec un Si grand soin, il entreprit la restauration de l'unité ; et il y travailla avec tant de force et de douceur tout ensemble, et avec tant de succès, que ses adversaires eux-mêmes le surnommèrent «le voleur des âmes».

Un seul troupeau, un seul berger! Le Seigneur va rassembler ses enfants dispersés, il en fera une seule nation, et un seul roi régnera sur eux. Le Christ, notre paix, a détruit les séparations: en un seul corps,il nous rassemble par la croix.

 HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR L'ORDINATION D'UN ÉVÊQUE

Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. Voilà comment le Seigneur a servi, voilà quels serviteurs il a voulu avoir en nous. Il a donné sa vie en rançon pour la multitude: il nous a rachetés.

Qui de nous est capable de racheter quelqu'un? C'est par son sang, c'est par sa mort que nous avons été rachetés de la mort, c'est par son abaissement que nous avons été relevés. Mais nous aussi, nous devons aider ses membres à notre faible mesure, parce que nous sommes devenus ses membres; s'il est le chef, nous sommes le corps. Dans sa Lettre, l'Apôtre Jean nous exhorte à imiter l'exemple du Seigneur, qui avait dit: Celui qui veut être le premier parmi vous sera votre serviteur. C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. Donc saint Jean nous dit, en nous exhortant à cette ressemblance: Le Christ a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. C'est encore le Seigneur lui-même qui demande, après la résurrection: Pierre, m'aimes-tu? Pierre répondit: Je t'aime. Jésus interrogea trois fois. Pierre répondit trois fois, et le Seigneur dit, au bout des trois fois: Sois le berger de mes brebis. Comment me montres-tu que tu m'aimes, sinon en étant le berger de mes brebis? Que me donneras-tu, en m'aimant, alors que tu attends tout de moi? Ce que tu feras en m'aimant, tu en as la possibilité: Sois le berger de mes brebis. Une fois, deux fois, trois fois: M'aimes-tu ? Je t'aime. Sois le berger de mes brebis. Il avait nié trois fois, par peur; il a affirmé trois fois, par amour. Ensuite, lorsque le Seigneur à la troisième fois lui eut confié ses brebis, parce qu'il répondait en affirmant son amour, en condamnant et en effaçant sa crainte, le Seigneur ajouta aussitôt: Lorsque tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même, et tu allait où tu voulais; quand tu seras vieux, c'est un autre qui te mettra ta ceinture pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Il lui annonçait sa croix, il lui prédisait sa passion. En allant jusque-là, le Seigneur lui dit: Sois le berger de mes brebis, c'est-à-dire: Souffre pour mes brebis.

Réveille en ton Église, Seigneur, l'esprit d'amour dont fut rempli l'évêque saint Josaphat qui donna sa vie pour son peuple : permets qu'avec l'appui de sa prière, et fortifiés par le même esprit. nous n'hésitions pas à livrer notre vie pour nos frères.