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Joseph (1-er siècle av. J.-C. - 1-er siècle apr. J.-C.)

Le père adoptif du Christ

Après la Nativité, la vie de l'époux de Marie est difficile à retracer.

Fête: 1-er mars Saint patron des charpentiers, des pères, des travailleurs et des voyageurs, il est invoqué pour la justice sociale, et lors de la recherche d'un logement.

Bien que descendant du roi David, Joseph était un homme pauvre. Il gagnait sa vie en exerçant la profession de charpentier~ Un '~ homme juste d'après l'Évangile. La tradition qui fait de lui un vieillard déjà à la naissance de Jésus vient d'un apocryphe, le Protévangile de Jacques, et est non fondée. Il était probablement âgé de quelques années de plus que la Vierge Marie.

Quand il apprit que Marie, sa fiancée, était enceinte, il fut légitimement troublé, sachant bien que l'enfant n'était pas de lui. Il était pourtant résolu à épargner à sa femme une humiliation publique, et peut-être même la mort, et il voulut rompre discrètement leurs fiançailles. Il fut rassuré sur la vertu de Marie par un ange qu'il vit en rêve et le mariage eut lieu. Il fut témoin de la visite des mages à Bethléem. D'après Matthieu, l'ange apparut à Joseph, pour lui conseiller d'abord de fuir en Égypte, puis de revenir quand le massacre des Innocents aurait eu lieu. L'Évangile de Matthieu présente la Nativité du point de vue de Joseph, celui de Luc du point de vue de Marte.

· Un père effacé

Soupçonnant qu'Hérode avait eu un successeur en Israël, Joseph ramena sa femme et l'Enfant Jésus à Nazareth. Il reprit très certainement son activité. Joseph et Marie firent circoncire Jésus et l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Temple. Ils connurent l'inquiétude quand, au cours des fêtes de la Pâque, Jésus, âgé de douze ans, resta plusieurs jours dans le Temple de Jérusalem. C'est la dernière fois qu'un parle de Joseph dans les Évangiles. Il est probable qu'il mourut avant le début du ministère public de Jésus Marc raconte comment la mère et les frères de Jésus voulaient le voir, mais ne mentionne pas Joseph de même, lors de la crucifixion, Jésus confie sa mère à Jean, et Joseph n'est pas nomme.

Son culte commença en Orient avec l'apocryphe, populaire au V-e siècle, intitulé l'Histoire de Joseph. Mais il ne se répandit vraiment en Occident qu'au XV-e siècle~ Son nom ne fut ajouté au calendrier romain qu'en 1479. Dans le théâtre du Moyen Âge, Joseph est représenté comme un personnage sans grande personnalité, contrairement à Jésus et à Marie~ C'est comme figure de père et d'artisan qu'il est aimé et honoré. Les artistes le représentent presque toujours en famille, souvent comme un vieil homme portant un bâton fleuri et ses outils de charpentier. Il fut nommé patron de l'Église universelle par Pie IX en 1870, et le pape Léon XIII le déclara modèle pour les pères en 1889.

SERMON DE S. BERNARDIN DE SIENNE

Joseph, gardien fidèle.

C'est une loi générale, dans la communication de grâces particulières à une créature raisonnable: lorsque la bonté divine choisit quelqu'un pour une grâce singulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu'à sa fonction, et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle. Cela s'est tout à fait vérifié chez saint Joseph, père présumé de notre Seigneur Jésus Christ, et véritable époux de la Reine du monde et Souveraine des anges. Le Père éternel l'a choisi pour être le nourricier et le gardien fidèle de ses principaux trésors, c'est-à-dire de son Fils et de son épouse; fonction qu'il a remplie très fidèlement. C'est pourquoi le Seigneur a dit: Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître. Si tu compares Joseph à tout le reste de l'Église du Christ, n'est-il pas l'homme particulièrement choisi, par lequel et sous le couvert duquel le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable? Si donc toute la sainte Église est débitrice envers la Vierge Marie parce que c'est par elle qu'elle a pu recevoir le Christ, après elle, c'est à saint Joseph qu'elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil. Il est en effet la conclusion de l'Ancien Testament: c'est en lui que la dignité des patriarches et des prophètes reçoit le fruit promis. Lui seul a possédé en réalité ce que la bonté divine leur avait promis. Certes, il ne faut pas en douter: l'intimité, le respect, la très haute dignité que le Christ pendant sa vie humaine portait à Joseph, comme un fils à l'égard de son père, il n'a pas renié tout cela au ciel, il l'a plutôt enrichi et achevé. Aussi le Seigneur ajoute-t-il bien: Entre dans la joie de ton maître. Bien que la joie de l'éternelle béatitude entre dans le coeur, le Seigneur a préféré dire: Entre dans la joie de ton maître, pour faire comprendre mystérieusement que cette joie ne sera pas seulement en lui, mais qu'elle l'enveloppera et l'absorbera de tous côtés, qu'elle le submergera comme un abîme infini.

"Il descendit avec eux et il leur était soumis."

Joseph, serviteur fidèle. (Saint FRANÇOIS DE SALES)

Combien ce grand saint que nous fêtons fut fidèle en l'humilité! Il ne se peut dire selon sa perfection, car, malgré ce qu'il était, en quelle pauvreté, en quelle abjection ne vécut-il pas tout le temps de sa vie! pauvreté et abjection sous laquelle il tenait cachées et couvertes ses grandes vertus et dignités. Ô vraiment, je ne doute pas que les Anges, ravis d'admiration, ne vinssent, troupes à troupes, le considérer et admirer son humilité lorsqu'il tenait ce cher Enfant dans sa pauvre boutique où il travaillait de son métier pour nourrir et le Fils et la Mère qui lui étaient commis. Il n'y a point de doute que saint Joseph ne fut plus vaillant que David et plus sage que Salomon; néanmoins, le voyant réduit en l'exercice de la charpenterie, qui eût pu juger cela s'il n'eût été éclairé de la lumière céleste, tant il tenait cachés tous les dons signalés dont Dieu l'avait gratifié.

Vous entendez combien la dignité de saint Joseph était relevée et combien il était rempli de toutes sortes de vertus; néanmoins, vous voyez d'ailleurs combien il était rabaissé, humilié, plus qu'il ne se peut dire ni imaginer. Regardez comment l'Ange le tourne à toutes mains. Il lui dit qu'il faut aller en Égypte, il y va; il commande qu'il revienne, il s'en revient. Dieu veut qu'il soit toujours pauvre, ce qui est une des plus puissantes épreuves qu'il nous puisse faire, et il s'y soumet amoureusement, et non pas pour un temps, car il fut pauvre toute sa vie.

PRIÈRE

 

Dieu tout-puissant, à l'aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut; Accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement.

« Vraiment tu es un Dieu caché. »

Joseph! obtenez-nous le silence. (Paul CLAUDEL)

 

Quand les outils sont rangés à leur place et que le travail du jour est fini, Quand du Carmel au Jourdain Israël s'endort dans le blé et dans la nuit, Comme jadis quand il était jeune garçon et qu'il commençait à faire trop sombre pour lire, Joseph entre dans la conversation de Dieu avec un grand soupir. Il a préféré la Sagesse et c'est elle qu'on lui amène pour l'épouser. Il est silencieux comme la terre à l'heure de la rosée, Il est dans l'abondance et la nuit, il est bien avec la joie, il est bien avec la vérité. Marie est en sa possession et il l'entoure de tous côtés. Ce n'est pas en un seul jour qu'il a appris à ne plus être seul. Une femme a conquis chaque partie de ce coeur maintenant prudent et paternel.

De nouveau il est dans le Paradis avec Ève! Ce visage dont tous les hommes ont besoin, il se tourne avec amour et soumission vers Joseph. Joseph est avec Marie et Marie est avec le Père. Et nous aussi, pour que Dieu enfin soit permis dont les oeuvres surpassent notre raison, Pour que sa lumière ne soit pas éteinte par notre lampe et sa parole par le bruit que nous faisons, Pour que l'homme cesse, et pour que votre Règne arrive et pour que votre Volonté s'accomplisse, Pour que nous retrouvions l'origine avec de profondes délices, Pour que la mer s'apaise et pour que Marie commence, Celle qui a la meilleure part et qui de l'antique Israël consomme la résistance,

Patriarche intérieur, Joseph, obtenez-nous le silence!

 S. Joseph, travailleur

Joseph, l'artisan-paysan d'un petit village de Galilée, est pour le chrétien le modèle à suivre dans l'accomplissement de ses activités professionnelles, parce qu'il a travaillé dans l'intimité quotidienne de Jésus. Le travail est joie et souffrance, il est service de la communauté et approche de Dieu: voilà ce qu'on apprend à l'école de Nazareth.

 

ACTES DU CONCILE VATICAN II

L'Église dans le monde de ce temps.

 

Par son travail et son génie créateur, l'homme s'est toujours efforcé de donner un plus large développement à sa vie. Mais aujourd'hui, aidé surtout par la science et la technique, il a étendu sa maîtrise sur presque toute la nature et il ne cesse de l'étendre; grâce notamment à la multiplication des moyens d'échange de toutes sortes entre les nations, la famille humaine prend conscience d'elle-même et se constitue peu à peu comme formant une seule communauté au sein de l'univers. Il en résulte que l'homme se procure désormais par sa propre industrie des biens qu'autrefois il attendait avant tout de forces supérieures. Devant cette immense entreprise qui englobe maintenant tout le genre humain, de nombreuses interrogations s'élèvent parmi les hommes. Quels sont le sens et la valeur de toute cette activité? Comment faut-il employer toutes ces richesses? À quel but tendent ces efforts individuels et collectifs? L'Église garde le dépôt de la parole divine, où elle puise les principes de l'ordre religieux et social. Elle n'a pas toujours, pour autant, une réponse immédiate à chacune de ces questions. Mais elle désire joindre la lumière de la Révélation à l'expérience de tous pour éclairer le chemin où l'humanité vient de s'engager. Pour les croyants, une chose est certaine: considérée en elle-même, l'activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s'évertuent à améliorer leurs conditions de vie, cet effort répond au dessein de Dieu. L'homme, en effet, créé à l'image de Dieu, a reçu l'ordre de soumettre la terre et tout ce qu'elle contient, de gouverner l'univers avec sainteté et justice. En reconnaissant Dieu comme le Créateur de toutes choses, il doit rapporter à Lui son être et l'univers entier, afin que, par la soumission de toutes choses à l'homme, le nom de Dieu soit glorifié par toute la terre. Cela concerne aussi les activités les plus quotidiennes. Car ces hommes et ces femmes qui, en gagnant leur vie et celle de leur famille, exercent leurs activités de manière à bien servir la société, ont le droit de considérer que leur travail développe l'oeuvre du Créateur, qu'il contribue au bien-être de leurs frères, et que leur savoir-faire personnel collabore à l'accomplissement du plan divin dans l'histoire. Par conséquent, les chrétiens ne doivent pas penser que les résultats du génie et du courage de l'homme contredisent la puissance de Dieu, et que la créature raisonnable se pose en rivale du Créateur. Au contraire, ils sont persuadés que les victoires de l'humanité sont un signe de la grandeur divine et l'aboutissement de son mystérieux dessein. Mais plus le pouvoir de l'homme progresse, plus sa responsabilité, individuelle et collective, s'élargit. On voit par là que le message chrétien ne détourne pas les hommes de la construction du monde et ne les incite pas à se désintéresser du bonheur de leurs semblables; il les oblige beaucoup plus étroitement au devoir d'y travailler.

Dieu tout-puissant, à l'aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut; accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement.