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Madeleine Sophie Barat (Joigny 1779 - Paris 1865)

Fondatrice de la Société du Sacré Coeur

Malgré sa docilité, Madeleine possédait une grande habileté et une grande force de caractère.

Fête: 25 mai

Jacques Barat, un rondelet propriétaire d'un petit vignoble en Bourgogne, eut deux enfants dont l'avenir fut tout tracé vers la vie religieuse : Louis, l'aîné, étudiait afin d'entrer dans les ordres, tandis que Madeleine, de onze ans plus jeune, accomplissait sans se plaindre les pénitences strictes que son frère, qui avait pris en main son éducation, lui imposait. Louis fut arrêté en 1793 à Paris pour avoir refusé la constitution civile du clergé. À sa libération, il emmena sa soeur à Paris pour garder le contrôle sur son éducation, presque exclusivement religieuse.

· La Société du Sacré Coeur

A cette époque, Madeleine voulait entrer dans un couvent de carmélites. Mais en 1800, suivant les conseils de son frère et de l'abbé Varin, un prêtre très concerné par l'éducation des femmes, elle rejoignit la nouvelle communauté fondée par ce dernier. L'objectif de cette nouvelle institution, la Société du Sacré Coeur de Jésus (homologue féminin de la Compagnie de Jésus, les jésuites), était de promouvoir le travail éducatif au sein de toutes les classes sociales.

Consigne pour l'éducation

"Ah! respectons l'enfance, honorons l'âme de cette petite créature faite a l'image de Dieu, et qui a déjà le choix de ce qui est le meilleur Si l'on prend le temps d'éveiller sa raison, de taire opérer son jugement. Laissez-les se tacher une première fois. Au réfectoire, donnez-leur, au début, ce qu'elles aiment, demandez-le leur avec bonté... Bien vite vous les verrez d'elles-mêmes vouloir faire comme leurs compagnes. C'est alors qu'il est touchant de voir la séduction du bon exemple agir dans une âme pure le Coeur de Jésus se reflète dans un coeur innocent."

Madeleine fut nommée supérieure de la première fondation, à Amiens, en 1802. Elle était pourtant, à vingt-trois ans, la plus jeune du groupe. Durant les soixante-trois années pendant lesquelles elle dirigea la congrégation, le couvent établit d'autres fondations en France et à l'étranger, jusqu'en Amérique.

· Un ordre enseignant

L'ordre reçut l'approbation papale de Léon XII en 1826. Sa réputation en fit l'un des ordres enseignant les plus importants en Europe. Une grande partie de son succès était due au choix intelligent des programmes, des méthodes d'enseignement et de l'organisation. Un plan général avait été élaboré à Paris pour assurer une grande qualité de prestations. Mais des dispositions furent prises pour introduire des idées nouvelles et s'adapter aux situations particulières.

À la fin de la vie de Madeleine, il existait plus de cent maisons dans douze pays différents.

Madeleine visitait la plupart d'entres elles, en fondant de nouvelles et encourageant les anciennes. Malgré sa grande habileté, elle rencontra quelques résistances. Une fois en son absence, une supérieure critiqua sa façon de diriger. Cela ne l'empêcha pas de consolider sa position et de poursuivre l'expansion de l'ordre.

Madeleine était connue pour sa sagesse et la sûreté de son jugement elle sentait l'opportunité d'un projet et mettait tout en oeuvre pour le réaliser. Considérée comme indispensable, on refusa sa démission à quatre-vingt-cinq ans, et on se contenta de la faire seconder par une aide. Elle mourut le 25 mai, un an plus tard. Son corps repose à Jette, en Belgique. Elle fut canonisée en 1925.