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 Marie Madeleine (I-er siècle)

La loyale servante du Christ. Sa conversion atteste de l'amour pour Lui. Vénérée au cours de l'histoire comme la pénitente exemplaire.

Fête : 22 juillet

Patronne des pécheurs repentants et de la vie contemplative.

L'expression pleurer comme une Madeleine vient de sa légende et signifie verser beaucoup de larmes.

Marie vint probablement de Magdala, une ville sur la côte ouest de la mer de Galilée. Quand Jésus commença son ministère, elle fut l'une des femmes qui le suivirent et le soutinrent. Les Évangiles racontent que Jésus chassa sept démons de son corps. Elle resta, dans l'histoire de l'Église, l'archétype de la pécheresse repentante. Marie fit partie du groupe de femmes qui se tint aux pieds de la croix de Jésus. C'est elle, aux côtés de Jeanne et de Marie, la mère de Jacques, qui découvrit la tombe vide et entendit l'ange annoncer la résurrection du Christ (Luc, 24, 10). Elle fut aussi la première à voir le Christ apparaître hors de sa tombe, un peu plus

tard le même jour : aveuglée par les larmes, elle l'avait tout d'abord pris pour le jardinier.

Les légendes

La tradition occidentale a confondu Marie Madeleine avec Marie, la soeur de Marthe de Béthanie, et plus durablement, avec la pécheresse mentionnée par Luc, qui lava les pieds de Jésus de ses larmes, les oignit avec un parfum de grande valeur et les essuya de ses cheveux (Luc 7,37-35). Cette identification fut proposée par Grégoire le Grand et a grandement influencé l'iconographie et le culte de Marie Madeleine en Occident. On croit maintenant qu'il s'agit de trois femmes différentes.

La tradition ajoute nombre de détails qui ne sont pas dans les Évangiles. On raconte, par exemple, que, membre de la famille de Marthe et de Lazare (qui avait été ressuscité par Jésus), elle les accompagna en Provenue, qu'elle y prêcha et y vécut en ermite jusqu'à sa mort à Saint Maximin. Ce n'est probablement pas vrai. On raconte aussi qu'elle alla à Ephèse avec la Vierge Marie et Jean l'Apôtre, qu'elle y mourut et qu'elle y a son tombeau. On raconte enfin qu'elle était au départ la fiancée de Jean et qu'elle rompit son engagement quand il fut appelé par Jésus.

La grande popularité de Marie Madeleine se constate par le nombre d'églises qui lui sont consacrées. Elle est inscrite dans les calendriers médiévaux et reconnue officiellement comme la patronne des pécheurs repentants et des contemplatifs. Il est évident qu'elle fut après sa conversion très proche de Jésus et, de ce fait, elle est l'objet d'une dévotion particulière. Elle est habituellement représentée soit avec de longs cheveux, tenant une jarre d'onguent et pleurant son péché, soit dans les scènes de la Passion et de la Résurrection.

HOMÉLIE DE S. GRÉGOIRE LE GRAND SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

Voix de mon Bien-aimé qui frappe à la porte: Ouvre-moi» ! alléluia! Si quelqu'un entend ma voix, ensemble, nous prendrons notre repas. moi près de lui, lui près de moi.

Si quelqu'un garde ma parole, mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui.

La quête de Dieu.

Lorsque Marie de Magdala arriva au tombeau et qu'elle ne vit pas le corps du Seigneur, elle pensa qu'on l'avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Ceux-ci se rendirent au tombeau et ne doutèrent pas que Marie eût dit vrai. Ils s'en retournèrent donc chez eux, dit le texte, qui ajoute aussitôt : Marie se tenait près du tombeau, et sanglotait.

Quel feu dévorait cette femme lors même que les disciples en partaient, elle ne voulait pas quitter le tombeau du Seigneur! Elle ne l'avait pas trouvé; elle le cherchait encore; elle le cherchait et pleurait. Embrasée par tous les feux de l'amour, elle ne pouvait s'arracher à sa quête, quoiqu'elle pensât le Seigneur enlevé. Et il advint qu'elle seule le vit, elle qui était restée pour le chercher. Rien de grand ne se fait sans persévérance. Celui qui aura tenu bon jusqu'au bout, dit la parole de vérité, celui-là sera sauvé. Elle l'a déjà cherché, mais en vain. Elle s'obstine et finit par le découvrir. Contrarié, son désir s'exaspère et, à son paroxysme, il trouve l'objet qu'il cherchait, et l'étreint. L'attente exaspère le désir et celui-ci n'est pas sincère, Si le temps l'affaiblit. Seul est embrasé d'amour celui dont l'effort ne cesse qu'à la victoire. C'est ce qui faisait dire à David : Mon âme a soif du Dieu de vie; quand irai-je voir la face de Dieu? Et à l'Église dans le Cantique des cantiques Je suis blessée d'amour. Et encore : Mon âme s'est fondue lorsque mon bien-aimé a parlé. Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? il lui demande raison de sa douleur, pour donner plus de violence encore à son amour. En nommant celui qu'elle aime, elle augmente l'ardeur qui la consume. Jésus lui dit: Marie! Il l'appelait tout à l'heure d'un nom commun à toutes les femmes et ne se Laissait pas encore reconnaître; il l'appelle à présent par son nom propre, comme s'il lui disait sans plus de détours « Reconnais celui qui te reconnaît. Je ne te connais pas comme l'ensemble des hommes, mais je te connais personnellement. Ainsi, appelée par son nom, Marie reconnaît son créateur, et aussitôt lui répond : Rabbouni, c'est-à-dire, Maître. Car c'était lui qu'elle cherchait au-dehors, et c'était lui qui lui demandait de le chercher au-dedans.

PRIÈRE

Seigneur, notre Dieu, c'est à Marie-Madeleine que ton Fils bien-aimé a confié la première annonce de la joie pascale; Accorde-nous, à sa prière et à son exemple, la grâce d'annoncer le Christ ressuscité et de le contempler un jour dans ta gloire.