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Odon de Cluny (Tours vers 879 - 942)

Second abbé de Cluny

Alors que l'influence clunisienne commençait à s'étendre, Odon dirigea le monastère dans son oeuvre de réforme.

Fils d'Abbo du Maine, un chevalier de Tours, Odon passa son enfance dans les demeures du comte Foulques Il d'Anjou et du duc Guillaume d'Aquitaine. Ce dernier allait plus tard fonder le monastère de Cluny. Il devint chanoine de Saint-Martin de Tours et étudia de nombreuses disciplines, dont la musique, pendant plusieurs années à Paris. Il y lut pour la première fois la règle de saint Benoît. Il fut si impressionné par cette lecture qu'il quitta tout en 909 pour devenir moine à Baume-les-Messieurs, dirigé par l'abbé Bernon, qui sera plus tard le premier abbé de Cluny. Odon devint directeur de l'école du monastère, puis abbé de Baume en 924. Trois ans plus tard, il succéda Bernon comme abbé de Cluny et développa le programme de réforme de son prédécesseur. En 931, il reçut l'autorisation du pape Jean XI de prendre la direction des réformes monastiques dans le nord de la France et en Italie. Bernon, voulant protéger les monastères des influences des séculiers, avait obtenu des chartes d'immunité de la part des papes et des rois. Odon continua cette politique qui permit O la réforme de s'étendre considérablement. Elle couvrira l'Europe entière sous les abbatiats de saint Odilon et de saint Hugues.

Odon insista aussi sur la nécessité d'une stricte discipline spirituelle chez les moines : il exigeait la chasteté, la pauvreté, le silence et l'austérité. Ces mesures contrastaient avec la vie de nombreux membres du clergé de l'époque et permettaient d'accroître la réputation de Cluny comme centre de vie spirituelle et comme modèle du monachisme. Odon dirigea directement un nombre croissant de monastères, mais son influence s'étendait sur un nombre encore bien plus important.

Monachisme

Le monachisme est né, autant qu'on puisse le savoir, on Égypte, où le désert était déjà un lieu de refuge pour les hors-la-loi et les criminels. Les moines (du grec monakhos, " seul "), premiers ermites du grec "eremos, " désert , s'enfoncèrent donc dans le désert et refusèrent tout commerce avec leurs semblables. Cependant la nécessité d'une organisation collective se fit bientôt sentir. Plusieurs établissements virent le jour à Tabenne, à Scété, à Nitrie. On y observait la vie communautaire et un ascétisme assez poussé. On parle ainsi de plusieurs saints fondateurs: saint Pacôme, saint Macaire l'Égyptien et surtout saint Basile dont la règle est le prototype de toutes celles qui suivirent.

Le courant monastique arrive en Occident avec saint Martin de Tours en 372 et saint Cassien on 416. L'idéal monastique est alors à peu près fixé: une vie hors du monde, maîtrise de soi, obéissance au supérieur, pauvreté et chasteté. Dans les monastères le temps est partagé entre les offices, le travail manuel et la méditation. La nourriture est frugale et le sommeil très court.

· Son influence au-delà de Cluny

Les autorités civiles furent promptes à reconnaître son impartialité et son intégrité spirituelle. En 931, à l'instigation du pape Léon VII, on fit appel à lui comme médiateur dans un conflit entre Albéric de Rome et Hugues de Provence. Il obtint une paix temporaire en arrangeant un mariage entre Albéric et une fille d'Hugues, mais fut obligé de retourner à Rome par deux fois durant les six années suivantes, pour renégocier l'accord. Quand il mourut au monastère de Saint-Julien de Tours, il était un personnage important autant pour le monde monastique que pour le monde politique. Son indulgence et sa charité étaient légendaires. Il laissa différents écrits, dont une Vie de saint Géraud d'Aurillac et un poème épique sur la rédemption du genre humain.

Fête: 18 novembre