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Philippe de Bourges (Près de Tours vers 1200 - Turly 1261)

L'évêque thaumaturge.Sans doute est-il celui qui correspond le mieux au personnage type de l'évêque du Moyen Âge.

Fête : le 7 novembre

Le culte populaire

Le jour ou l'on emmena la dépouille morte le de Philippe à l'église de Bourges, avant qu'il ne fût mis en terre, toutes sortes de gens nobles ou non, hommes et femmes, et même des enfants venaient près du corps et embrassaient ses pieds (extrait du procès en canonisation).

Neveu de Guillaume qui l'avait précédé sur le siège de Bourges, apparenté au comte de Nevers, Philippe est né dans la haute aristocratie tourangelle. Il fit ses études à l'université de Paris et fut d'abord chanoine de Tours, puis archidiacre. Sa réputation de sainteté était telle qu'il fut élu archevêque de la ville, mais refusa cette haute charge. Finalement, il fut élu en 1234 évêque d'Orléans. On connaît, de son passage à Orléans, son attitude face à une révolte de la populace contre le clergé : avec l'aide du toi, rencontré près de Montargis, et grâce à sa maîtrise politique exceptionnelle, il sut redresser la situation.

Le siège de Bourges est d'une plus grande importance encore. Cet évêché royal exerçait une certaine suprématie sur un grand territoire (le titulaire était dit primat des Aquitaines) et il était vacant depuis la mort de l'archevêque Simon de Sully en 1232. Les chanoines n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un candidat.

Popularité

L'année de son décès, alors qu'il consacrait l'église de Mazeirat, à peine eut-il achevé son sermon, quand il voulut imposer les mains pour confirmer les fidèles, le peuple fut saisi d'une grande émotion. Il conflua vers lui en un flot impétueux, de sorte que Philippe dut se soumettre aux exigences de la foule. Les femmes qui avaient avec elles leurs petits enfants s'agrégèrent autour de lui et les lui présentaient pour qu'il les touchât et les signât. D'autres baisaient ses habits.

Le pape Grégoire IX prit contacte. L'archevêque de Tours intervint. Finalement, le pape imposa sa solution après quatre ans de tergiversations Philippe était désigné. Le roi Louis IX ne fit pas d'objection.

Zèle et prestige

Il avait tous les atouts pour être un grand dignitaire ecclésiastique. Il le fut. Ses vertus sont remarquables : ascétisme monastique, piété exceptionnelle, charité débordante, zèle pastoral en tous points sans reproche. On dit qu'il s'infligeait des macérations d'une extraordinaire sévérité, qu'il jeûnait et passait des nuits en prières, qu'il avait constamment à sa table les plus pauvres de ses fidèles, qu'il donnait tout ce qu'il pouvait de ses biens aux indigents et surtout qu'il ne cessait de visiter son diocèse avec joie et empressement, confirmant, consacrant des églises, célébrant les offices et prêchant.

Sa haute origine familiale et les fonctions élevées qu'il exerçait en ont fait à plusieurs reprises un ambassadeur du roi Louis IX, le futur Saint Louis. On l'a vu ainsi en mission de conciliation auprès de Robert d'Auvergne et du duc de Bourbon, et en mission d'enquête à l'université. Son prestige et sa vie irréprochable lui donnaient une autorité dont savait se servir le roi.

C'est ainsi que ses voyages étaient de véritables événements. La foule baisait ses habits. On le suivait de partout. On dit qu'un jour il ne resta pas un seul barreau de la grille sur laquelle il avait posé ses pieds. Chacun en avait emporté avec lui une partie à titre de relique. Il mourut le 11 janvier 1261.