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S. Pie X, pape.

Le pape Pie X (1835-1914) s'imposa par sa simplicité et sa vigueur. Il gouverna l'Église d'une main ferme à une époque où elle devait faire face à un athéisme virulent et à une mise en question radicale des connaissances bibliques et théologiques. En invitant les chrétiens à participer activement à la liturgie, il les ramena aux sources vives de la foi.

CONSTITUTION APOSTOLIQUE « DIVINO AFFLATU DE S. PIE X

Les psaumes recueillis dans la Bible ont été composés sous l'inspiration divine. Certes, dès les débuts de l'Église, ils ont merveilleusement contribué à nourrir la piété des fidèles, qui offraient à Dieu, en toute circonstance, un sacrifice de louange, c'est-à-dire l'acte de foi qui sortait de leurs lèvres en l'honneur de son nom. Mais il est certain aussi que, selon un usage déjà reçu sous la Loi ancienne, ils ont tenu une place éminente dans la liturgie proprement dite et dans l'Office divin. Telle est l'origine de ce que saint Basile appelle «la voix de l'Église», cette psalmodie définie par notre prédécesseur Urbain VIII comme « la fille de cette louange qui se hante sans relâche devant le trône de Dieu et de Agneau». Et, selon saint Athanase, elle enseigne aux hommes, surtout lorsqu'ils sont consacrés au culte divin, comment ils doivent louer Dieu et quelles paroles il leur dit employer pour le célébrer.» Voici, sur ce sujet ne belle parole de saint Augustin: «Pour que l'homme puisse adresser à Dieu une digne louange, Dieu s'est loué lui-même; et parce qu'il a bien voulu se louer, l'homme ait quelle louange il doit lui adresser.» Les psaumes possèdent en outre une étonnante efficacité pour éveiller dans les coeurs le désir de toutes les vertus. «Certes, toute la sainte Écriture, de l'Ancien comme du Nouveau Testament, est inspirée par Dieu et utile pour l'enseignement, ainsi qu'il est écrit; néanmoins le livre des Psaumes, comme un paradis contenant tous les fruits des autres livres, propose ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans la psalmodie.» Ces paroles sont encore de saint Athanase, qui ajoute très justement: «Je pense que, pour celui qui chante les psaumes, ils sont comparables à un miroir où il peut se contempler lui-même ainsi que les mouvements de son âme, et psalmodier dans ces dispositions. » C'est pourquoi saint Augustin parle ainsi dans ses Confessions: «Combien j'ai pleuré, en chantant tes hymnes et tes cantiques, tant j'étais remué par les douces mélodies que chantait ton Église! Ces chants pénétraient dans mes oreilles, la vérité s'infiltrait ans mon coeur que la ferveur transportait, mes larmes coula, - cela me faisait du bien.» En effet, peut-on être insensible à tous ces passages des psaumes où sont proclamées si hautement l'immense majesté de Dieu, sa toute-puissance, sa justice, sa bonté, sa clémence inexprimables, et ses autres grandeurs infinies? Peut-on ne pas répondre par des sentiments semblables, à ces actions de grâce pour les bienfaits reçus de Dieu, à ces prières humbles et confiantes pour ce que l'on attend, ou à ces cris d'une âme qui se repent de ses péchés? Peut-on ne pas être embrasé d'amour par cette image du Christ rédempteur esquissée avec persévérance? Car saint Augustin «entendait dans tous les psaumes la voix du Christ soit qu'elle chante ou qu'elle gémisse, qu'elle se réjouisse dans l'espérance ou qu'elle soupire dans la situation présente.»