Robert Bellarmin (Monrepulciano 1542 - Rome 1621)
Un grand apologiste catholique
Un petit homme d'une intelligence étonnante et d'une remarquable efficacité dans lu controverse.
Né près de Sienne le 4 octobre, Roberto Francesco Romolo Bellarmino était déjà connu dans sa jeunesse pour ses prouesses en littérature, en musique et en rhétorique. Contre la volonté de son père, il entra dans l'ordre des jésuites à dix-huit ans. Il enseigna pendant quelques années les classiques dans le Piémont et à Florence et étudia la théologie à Padoue et à Louvain. Il fut ordonné prêtre à Gand en 1570, puis élu à la chaire de théologie à Louvain où il fit la promotion de l'étude de l'hébreu, préparant ainsi le terrain pour la révision de la Vulgate. Il fit des commentaires sur la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin et attaqua l'enseignement de Baius. Il acquit ainsi une réputation de théologien et de prédicateur brillant et fut nommé professeur de théologie en 1576 au nouveau Collège romain.
Cardinal malgré lui
Durant les onze années qui suivirent, Bellarmin élabora la plus importante de ses oeuvres, Discussions sur les controverses de ta foi chrétienne. Elles étaient Si bien argumentées et montraient un telle maîtrise des Écritures et de la théologie protestante que l'on crut souvent que c'était l'oeuvre d'un groupe de théologiens.
En 1592, il devint recteur du Collège romain, et provincial de Naples deux ans plus tard. En 1597, théologien auprès du pape Clément VIII, il publia deux catéchismes qui restèrent longtemps en usage. Fait cardinal contre son gré en 1599, il refusa de renoncer à la vie austère qu'il menait et continua de vivre presque exclusivement de pain, d'eau et d'ail.
Archevêque de Capoue en 1602, il fut rappelé trois ans plus tard à Rome par le nouveau pape Paul V pour répondre officiellement au nom de l'Église catholique aux attaques des réformateurs protestants. Il joua ce rôle avec compétence, utilisant plus la raison que les articles du dogme et les arguties de la rhétorique. Il s'opposa aux entreprises de Jacques I~r d'Angleterre pour justifier sa propre suprématie dans l'Église anglaise et publia une oeuvre controversée, De potestate papae, qui nie le droit divin de la royauté. Pourtant, sa conception de la suprématie papale était trop modérée pour de nombreux catholiques, notamment pour le pape Sixte V. Il était l'ami de Galilée, a qui il donna des conseils de prudence.
Durant ses dernières années, il publia des ouvrages de piété dont son célèbre traité sur l'Art de la bonne mort. Il mourut à soixante-dix-neuf ans, fut canonisé en 1930 et nommé docteur de l'Église l'année suivante.
Fête: 17 décembre
LA MONTÉE DE L'ÂME VERS DIEU PAR S. ROBERT BELLARMIN
Seigneur, tu es doux et indulgent, plein de miséricorde: qui donc refuserait de te servir de tout son coeur, s'il a commencé à goûter, Si peu que ce soit, la douceur de ton autorité paternelle? Qu'est-ce que tu ordonnes, Seigneur, à tes serviteurs? Prenez sur vous mon joug, dis-tu. Et comment est-il, ton joug? Mon joug est facile à porter, dis-tu, et mon fardeau, léger. Qui donc ne porterait bien volontiers un joug qui n'accable pas. mais qui encourage; un fardeau qui n'écrase pas. mais qui réconforte? Tu as donc ajouté à juste titre : Et vous trouverez le repos. Et quel est ton joug qui ne fatigue pas mais donne le repos? Eh bien, c'est le premier et le plus grand des commandements: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur. Qu'y a-t-il de plus facile, de plus agréable, de plus doux que d'aimer la bonté, la beauté, l'amour que tu es parfaitement, Seigneur mon Dieu?
En outre, est-ce que tu ne promets pas une récompense a ceux qui observent tes commandements plus désirables que l'or et plus doux que le miel du rayon ? Oui, parfaitement, tu promets une récompense et une récompense infinie, comme dit ton Apôtre saint Jacques: Le Seigneur a préparé la couronne de la gloire à ceux qu'il aime. Et qu'est-ce que la couronne de vie? Un bien plus grand que ce que nous pouvons concevoir ou désirer. C'est ainsi que parle saint Paul, s'inspirant D'Isaïe: L'oeil n'a pas vu, l'oreille n'a pas entendu, le coeur de l'homme n'a pas imaginé ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. Vraiment, il y a grand profit à garder tes commandements. Non seulement le premier et le plus grand des commandements est profitable à celui qui y obéit, non pas à Dieu qui le prescrit: les autres commandements perfectionnent l'homme obéissant, le fortifient, l'éduquent, le mettent en valeur, enfin le rendent bon et bienheureux. Si tu es sage, comprends que tu as été créé pour la gloire de Dieu et ton salut éternel, que là est ta fin. le centre de ton âme, le trésor de ton coeur. Si tu parviens à cette fin, tu seras heureux; si tu y manques, tu seras malheureux. Estime donc que ton vrai bien, c'est ce qui te fait parvenir jusqu'à ta fin; le vrai mal, ce qui te la fait manquer. Succès et échec, richesse et indigence, santé et maladie, honneurs et ignominie. vie et mort: le sage ne doit ni rechercher les choses pour elles-mêmes, ni les fuir pour elles-mêmes. Si elles contribuent à la gloire de Dieu et à ton éternelle félicité, elles sont bonnes et il faut les rechercher; si elles y font obstacle, elles sont mauvaises et il faut les fuir.
J'ouvre mon coeur, Seigneur, à ta parole de lumière.
Cantique pour moi que tes volontés en ma demeure d'étranger.
Heureux les humbles, heureux les pauvres:
tu leur découvres le secret du Royaume!
Seigneur, tu as donné à saint Robert Bellarmin une science et une force étonnantes pour défendre la foi de 'Église ; par son intercession, accorde à ton peuple le bonheur de garder cette foi dans toute sa pureté.