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Siméon le Stylite (Sicile vers 387 - Telanissus 459)

Le premier saint stylite

Ses tentatives pour échapper au monde firent de lui l'une des figures les plus célèbres de son époque.

Fête : 5 janvier

Fils d'un berger sicilien, Siméon gardait les moutons, lorsque, à l'âge de treize ans, il eut une vision qui lui demandait de creuser très profond pour établir les fondations d'une maison. Interprétant cet ordre comme un appel à la sainteté, Siméon passa les deux années suivantes au service d'un monastère voisin. Mais il y trouva le genre de vie trop relâché et partit dans un monastère plus sévère à Eusebona, près d'Antioche.

Il s'y soumit à une mortification encore plus dure et faillit même mourir parce qu'une corde faite de feuilles de palmiers lui serrait le corps et rongeait sa chair Si profondément qu'il fallut trois jours de soins délicats et d'incisions pour l'enlever. Pour prévenir de tels excès, l'abbé le renvoya.

De la grotte au pilier

Siméon vécut en ermite au pied de la montagne de Telanissus pendant trois ans. On raconte qu'il y passa le carême sans nourriture ni eau. Un prêtre nommé Bassus lui avait apporté l'une et l'autre, mais on les retrouva, à Pâques, telles quelles, près du corps inanimé de Siméon. Il fut ranimé en prenant l'eucharistie et quelques feuilles de laitue.

Il vécut alors dans une grotte sur la montagne, mais sa réputation lui attira des hordes de visiteurs. En 423, il décida d'échapper à ces foules importunes et construisit une colonne de trois mètres de haut: il y vécut pendant quatre ans. Il passa le reste de sa vie sur des colonnes de plus en plus élevées : la dernière mesurait dix-huit mètres. Il y resta les vingt dernières années de sa vie.

Sa colonne était constamment entourée de curieux dont la plupart furent convertis par sa prédication. Malgré ce mode de vie extrême, son message n'était pas fanatique. Il combattait les faux serments, les jeux et encourageait la justice, la prière et la charité. On parlait de lui bien au-delà de la Syrie. On lui demandait conseils et prières. Les empereurs eux-mêmes lui rendaient visite.

Sa mort et son influence

Siméon mourut un 1-er septembre, courbé, comme en prière. On l'enterra à Antioche.

Si son extrême et bouleversante forme de piété a été l'objet d'une grande admiration de la part de l'Église établie, elle n a jamais été considérée comme un exemple. Il y a dans ce genre de vie quelque chose des fakirs orientaux plus que des Pères de l'Église. On ne peut nier cependant sa réelle influence à une époque de décadence. Les plus célèbres de ses émules furent saint Siméon le Jeune et Daniel le Stylite.