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Théophane Vénard (Saint-Loup, Deux-Sèvres, 1829 - Hanoï 1861)

Le missionnaire du Tonkin

Sa courte vie sera vouée à la mission le plus périlleuse et s'achèvera par le martyre.

Fête: 3 février

Théophane Vénard est né à Saint-Loup dans les Deux-Sèvres le 21 novembre 1929. Son père était instituteur. En octobre 1841 il entra comme pensionnaire au collège de floué-la-Fontaine, puis, en 1847, au petit séminaire de Montmorillon et enfin en 1848 au grand séminaire de Poitiers. À neuf ans, il avait lu une brochure racontant la vie et la mort de Charles Cornay, martyrisé au Tonkin, et depuis ce jour il désira faire de même. C'est pendant les vacances de 1850, qu'il dit à Mélanie, sa soeur, son secret désir d'aller au séminaire des Missions étrangères à Paris. Il y fut admis le 3 mats 1851, et ordonné prêtre à Notre-Dame de Paris le 3 juin 1852+

Le missionnaire

Il quitta Paris le 19 septembre 1852 avec quatre confrères pour prendre la direction du Tonkin. Ils embarquèrent à Anvers, contournèrent l'Afrique, parvinrent à Hong Kong le 19 Mars 1853 et abordèrent clandestinement le 13 juillet 1854 sur les rives du fleuve Thaï-Binh. En débarquant ils devenaient ipso facto criminels d'État en vertu d'un édit impérial de 1833, rappelé et précisé par le nouvel empereur, TU-DUC, en mats 1851. Depuis 1937, quarante-neuf chrétiens, prêtres et évêques, avaient été mis à mort.

Alors commença pour Théophane la vie de missionnaire, apprenant la langue et les coutumes du pays, et séjournant tantôt à Ke-Vinh, tantôt à Hoang-Nguyen ou dans quelque autre village. Pendant deux ans et demi, Théophane ne cessa d'être malade : asthme, typhoïde, phtisie. Le 2 mars 1857 il vit deux mandarins détruite le collège dans lequel il vivait.

Il devint chef de district. Mais le 10 juin 1858, il vit de nouveau la destruction de sa fondation et dut se résoudre à une vie clandestine.

Sa mort

Sur dénonciation il fut arrêté le 30 novembre 1860, immédiatement enfermé dans une cage et transporté à Hanoï. Devant le tribunal il refusa de fouler la croix en signe d'abjuration et fut condamné à la décapitation. La sentence fit exécutée le 2 février 1861 sur les bords du fleuve Rouge. En allant sur les lieux de son supplice, Théophane chantait le Magnificat.

Son frère cadet, Eusèbe, était diacre au moment de la mort de Théophane. Plus tard il sera curé d'Assais. Persuadé que son frère était un saint, il consacra sa vie à rassembler ses lettres et eut la joie d'assister à sa béatification le 2 mai 1909 par le pape Pie X. Il mourut en 1913 à l'âge de soixante-dix-huit ans. La publication des lettres de Théophane marqua profondément la jeune Thérèse de l'Enfant Jésus. Elle en fit son saint de prédilection. Théophane fut canonisé le 19 juin 1988.

 

À Théophane Vénard

 

Ah ! Si j'étais une fleur printanière

Que le Seigneur voulût bientôt cueillir

Descends du ciel à mon heure dernière.

Je t'en conjure, ô bienheureux martyr i

De ton amour aux virginales flammes,

Viens m'embraser en ce séjour mortel

Et je pourrai voler avec les âmes

Qui formeront ton cortège éternel"

(Sainte Thérèse de Lisieux, Histoire d'une âme).