Thomas (I-er siècle)
L'apôtre de l'Inde
Ayant appris la nouvelle de la Résurrection, Thomas refusa d'y croire jusqu'à ce qu'il en obtînt la preuve physique.
Thomas était surnommé Didyme, le jumeau. Il naquit probablement en Galilée, où il vécut jusqu'à ce qu'il devienne disciple de Jésus. On ne connaît ni son métier ni le moment où il a été appelé. On sait seulement qu'il était entièrement dévoué au Christ et après la résurrection de Lazare, prêt à partir et à mourir avec lui (Jean 11,16). Pourtant la postérité n'a retenu que son scepticisme. En effet, quand, après la mort de Jésus, les autres apôtres lui racontèrent qu'Il leur était apparu vivant, il déclara « À moins que je ne mette mes mains dans son cote..., je ne croirai pas ». Plus tard, il vit le Christ et fut invité à toucher ses blessures, Thomas alors se prosterna devant lui et pleura : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Ce fut la première reconnaissance de la divinité du Christ après sa résurrection (Jean 20,24-2). Sa lenteur à croire lui valut sans doute des reproches mais aussi la sympathie et l'amour du chrétien ordinaire. Son affirmation de la divinité du Christ marque l'un des moments les plus importants de l'histoire de l'Église.
La fin de sa vie
Eusèbe rapporte que Thomas fonda l'Église chrétienne des Parthes. Une autre tradition, plus ancienne, déclare qu'il alla prêcher en Inde. Les chrétiens syriens de Malabar prétendent avoir été convertis par lui et on raconte qu'il fut martyrisé, transpercé par une lance, près de Madras, où l'on trouverait sa tombe à un endroit aujourd'hui encore marqué par une croix de pierre. Ses,reliques ont été, croit-on, transférées à Edesse en Mésopotamie en 394, mais certains prétendent qu'elles sont restées à San Tome, en Inde. D'Odesse, elles auraient suivi un chemin tortueux en passant par Chio et la mer figée pour arriver à Ortona en Italie.
Les Actes de Thomas, apocryphes qui vit le jour entre le 11e et le IV-e siècle, sont sans valeur autre que littéraire. Bien que la mission en Inde dont ils parlent ne soit pas prouvée, la tradition est tellement forte qu'il fut nommé apôtre de l'Inde par le pape Paul VI en 1972.
Il est représenté au moment où il doute de la parole des apôtres ou au moment où il voit le Christ ressuscité. Parfois il porte la lance de son martyre ou une règle d'architecte parce qu'une légende raconte qu'il aurait promis à un roi indien un palais et ne l'aurait construit qu'au ciel, employant l'argent ici-bas pour soutenir les pauvres. Le roi fut mécontent, mats son frère mort à l'époque - lui apparut en songe confirmant l'existence du palais céleste et Thomas retrouva la confiance du roi.
Fête : 3 juillet
Patron des constructeurs, des architectes et des théologiens,
il est invoqué contre la cécité.
HOMÉLIE DE S. GRÉGOIRE LE GRAND SUR L'ÉVANGILE DE JEAN
Thomas, l'un des douze (dont le nom signifie Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Ce disciple était le seul absent. À son retour, quand on lui raconta ce qui s'était passé, il ne voulut pas le croire. Le Seigneur vint une seconde fois, et il présenta au disciple incrédule son côté à toucher, lui montra ses mains et, en lui montrant les cicatrices de ses blessures, guérit en lui la blessure de l'incrédulité. Que remarquez-vous en tout cela, frères très chers? Croyez-vous que tout cela se soit produit par hasard? Que ce disciple choisi ait été d'abord absent; qu'en arrivant ensuite il entende ce récit; qu'en l'entendant, il doute; qu'en doutant, il touche, et qu'en touchant il croie? Or, cela ne s'est pas produit par hasard, mais selon un an divin. En effet, la clémence divine agit alors d'une manière admirable pour que ce disciple qui doutait, tandis qu'il touchait les blessures que son maître portait dans la chair, guérisse en nous les blessures de l'incrédulité. En effet l'incrédulité de Thomas a été plus avantageuse pour notre foi que la foi des disciples qui ont cru. Car, tandis que disciple, en touchant, est ramené à la foi, notre esprit, en dominant toute hésitation, est confirmé dans la foi; ce disciple, en doutant et en touchant, est devenu témoin de la réalité de la résurrection. Il toucha donc, et il s'écria: Mon Seigneur et mon Dieu. Jésus lui dit: Parce que tu m'as vu, tu crois. Or, l'Apôtre Paul a dit: La foi est la manière de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas. Il est donc bien clair que la foi fait connaître ce qui ne peut pas se voir. Ce qu'on voit, en effet, ne produit pas la foi niais la constatation. Alors que Thomas a vu, lorsqu'il a touché pourquoi lui est-il dit: Parce que tu m'as vu, tu as cru? Mais ce qu'il a cru n'était pas ce qu'il a vu. Car la divinité ne peut être vue par l'homme mortel. C'est donc l'homme qu'il a vu, et c'est Dieu qu'il a reconnu en disant: Mon Seigneur et mon Dieu. Il a donc cru tout en voyant, puisqu'en regardant un vrai homme, il a proclamé que celui-ci était Dieu, et cela, il n'avait pas pu le voir. Ce qui suit nous donne de la joie: Heureux ceux qui croient sans avoir t'a! Par cette phrase, c'est nous qui sommes spécialement désignés, nous qui nous attachons par l'esprit à celui que nous n'avons pas vu dans la chair. Car celui-là croit véritablement, qui met en pratique, par ses actions, ce qu'il croit. Au contraire, Paul dit de ceux dont la foi est purement nominale : Ils font profession de connaître Dieu, mais par leurs actes ils le renient. Et Jacques: La foi sans les oeuvres est morte.
De la détresse des prisons monte le cri des fils de Dieu persécutés;
mais le Royaume est proche: bientôt se lèvera le Fils de l'homme qu'ils acclament.
Dieu vivant, Seigneur ressuscité, nous croyons en toi.
Un moment vous souffrirez, mais j'ai vaincu le monde, gardez courage.
En vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde nia parole, il ne verra jamais la mort.
J'ai mis les doigts dans la trace des clous. J'ai mis ma main dans son côté, et j'ai dit : Mon Seigneur et mon Dieu.
En ce jour où nous célébrons l'Apôtre saint Thomas, accorde-nous, Dieu tout-puissant, de reprendre courage fais que nous ayons la vie en comprenant à notre tour que Jésus Christ est Seigneur.