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ACTES DU CONCILE VATICAN II

L'Église dans le monde de ce temps.

L'homme et la femme qui, par l'alliance conjugale, ne sont pus deux mais ne font qu'un, se procurent aide et service mutuels par l'union intime de leurs personnes et de leurs activités; ils prennent ainsi conscience de leur unité et la réalisent chaque jour plus complètement. Cette union intime, donation réciproque de deux personnes, de même que le bien des enfants, exige l'entière fidélité des conjoints et requiert leur indissoluble unité.

L'authentique amour conjugal est élevé au rang d'amour divin la puissance rédemptrice du Christ et l'action salvatrice de l'Église dirigent et enrichissent cet amour pour conduire efficacement les époux jusqu'à Dieu, pour les aider et les fortifier dans leur mission sublime de père et de mère. C'est pour cela que les époux chrétiens sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial approprié aux devoirs et à la dignité de leur état. Par sa vertu, en accomplissant leur mission conjugale et familiale, en étant pénétrés par l'esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d'espérance et de charité, ils s'approchent de plus en plus de leur propre perfection et de leur sanctification mutuelle ; par là, ils réussissent de plus en plus à rendre gloire à Dieu. Du fait que leurs parents leur montrent la route par l'exemple et la prière familiale, les enfants, et même tous ceux qui vivent dans le cercle de la famille, trouveront plus aisément le chemin de l'affection, du salut et de la sainteté. Quant aux époux, ennoblis par la dignité de leur rôle de père et de mère, ils accompliront consciencieusement le devoir d'éducation, surtout d'éducation religieuse, qui leur revient au premier chef. Les enfants, comme les membres vivants de la famille, contribuent, de la manière qui leur appartient, à la sanctification des parents. Ils répondront à leurs bienfaits par leur gratitude, leur piété filiale et leur confiance ; ils les assisteront filialement dans leurs difficultés et dans la solitude de leur vieillesse. Le veuvage, accepté courageusement dans le prolongement de la vocation au mariage, sera honoré par tous. Chaque famille communiquera généreusement aux autres familles aussi ses richesses spirituelles. La famille chrétienne, parce qu'elle découle du mariage, qui est image et participation de l'alliance d'amour qui unit le Christ et l'Église, manifestera donc à tous les hommes la présence vivante du Sauveur dans le monde et la véritable nature de l'Église. Elle le fera par l'amour des époux, leur fécondité généreuse, leur unité et leur fidélité, l'accord harmonieux de tous ses membres.

 

« Je suis venu pour faire ta volonté. »

Le Christ, homme nouveau. (VATICAN Il)

L'Église dans le Monde.

En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir, le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation. Il n'est donc pas surprenant que les vérités ci-dessus trouvent en lui leur source et atteignent en lui leur point culminant. Image du Dieu invisible, il est l'Homme parfait qui a restauré dans la descendance d'Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu'en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volonté d'homme, il a aimé avec un coeur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché. Agneau innocent, par son sang librement répandu, il nous a mérité la vie; et, en lui, Dieu nous a réconciliés avec lui-même et entre nous, nous arrachant à l'esclavage du diable et du péché. En sorte que chacun de nous peut dire avec l'Apôtre : le Fils de Dieu m'a aimé et il s'est livré pour moi. En souffrant pour nous, il ne nous a pas simplement donné l'exemple, afin que nous marchions sur ses pas, mais il a ouvert une route nouvelle : Si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau.

 

ACTES DU Il' CONCILE DU VATICAN L'ACTIVITÉ MISSIONNAIRE DE L'ÉGLISE

La charge de répandre la foi incombe à tous les disciples du Christ, chacun pour sa part. Cependant, parmi ses disciples, le Christ Seigneur appelle toujours ceux qu'il veut pour qu'ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher aux nations païennes. Aussi, par l'Esprit Saint, qui partage les charismes comme il veut, pour l'utilité de l'Église, le Christ inspire-t-il à certains la vocation missionnaire. Et en même temps, il suscite dans l'Église des Instituts qui adoptent comme leur tâche propre cette charge de l'évangélisation qui appartient à toute l'Église. En effet, une vocation spéciale distingue ceux qui, par leur tempérament, leurs dons et leurs talents, se trouvent préparés à assumer le travail missionnaire, qu'ils soient autochtones ou étrangers, prêtres, religieux ou laïcs. Envoyés par l'autorité légitime, ils partent, dans la foi et l'obéissance, vers ceux qui sont loin du Christ; ils ont été mis à part pour la tâche à laquelle ils ont été appelés, comme serviteurs de l'Évangile, pour que les païens deviennent une offrande acceptée par Dieu, sanctifiée par l'Esprit Saint. C'est le vrai Dieu qui appelle, mais l'homme doit lui répondre de telle manière qu'en dehors de tout motif humain il s'attache tout entier au travail de l'Évangile. Or, cet~e réponse ne peut être donnée que si l'Esprit Saint y pousse et en donne la force. Car celui qui est envoyé entre dans la vie et la mission de Celui qui s'est dépouillé lui-même en prenant la condition de serviteur Le missionnaire doit donc être prêt à persévérer pour la vie dans sa vocation, à renoncer à lui-même et à tout ce qu'il a possédé jusque-là, et à se faire tout à tous. Lorsqu'il annonce l'Évangile parmi les nations, il doit faire connaître avec assurance le mystère du Christ qui l'a chargé d'être son ambassadeur; en lui il doit parler avec toute l'audace nécessaire, sans rougir du scandale de la Croix. En suivant les traces de son Maître, qui est doux et humble de coeur, il manifestera que le joug de celui-ci est facile à porter, et son fardeau, léger. En ayant une vie vraiment évangélique, une constance inlassable, de la patience, de la douceur, une charité loyale, il rendra témoignage à son Seigneur; et cela, si c'est nécessaire, jusqu'à répandre son sang. Il obtiendra de Dieu force et courage pour découvrir que, dans toutes les détresses qui le mettent à l'épreuve et dans la plus profonde pauvreté, il y a une joie immense.

ACTES DU CONCILE VATICAN II

La charge pastorale des évêques.

Dans l'exercice de leur fonction d'enseignement, les évêques doivent annoncer aux hommes l'Évangile du Christ: parmi leurs fonctions les plus importantes, c'est celle-là qui domine; dans la force de l'Esprit, en les appelant à la foi ou en les fortifiant dans une foi vivante, ils doivent leur proposer le mystère intégral du Christ, c'est-à-dire ces vérités qu'on ne peut ignorer sans ignorer le Christ lui-même; ils doivent leur montrer aussi le chemin révélé par Dieu pour permettre de lui rendre gloire et du fait même obtenir la béatitude éternelle. Les évêques doivent en outre montrer que les réalités terrestres elles-mêmes et les institutions humaines ont aussi pour fin le salut des hommes, selon le plan de Dieu Créateur, et par conséquent peuvent grandement contribuer à construire le corps du Christ. Ils enseigneront donc, selon la doctrine de l'Église, combien il faut estimer la personne humaine avec sa liberté et sa vie corporelle elle-même; la famille, son unité et sa stabilité, sa tâche de procréation et d'éducation; la société civile avec ses lois et ses professions; le travail et les loisirs, les arts et leur technique; la pauvreté et l'abondance. Enfin ils expliqueront comment résoudre les très graves questions concernant la possession des biens matériels, leur accroissement et leur juste distribution, la paix et la guerre, la communauté fraternelle de tous les peuples. Les évêques proposeront la doctrine chrétienne d'une façon adaptée aux nécessités du moment, c'est-à-dire en répondant aux difficultés et aux questions par lesquelles les hommes sont le plus assaillis et angoissés. Ils protégeront aussi cette doctrine, en enseignant aux fidèles eux-mêmes à la défendre et à la propager. Dans sa transmission, ils confirmeront la sollicitude maternelle de l'Église envers tous les hommes, croyants ou incroyants, et ils se soucieront particulièrement des pauvres et des humbles, que le Seigneur les a envoyés évangéliser.

En exerçant leur fonction de pères et de pasteurs, les évêques vivront au milieu de leur peuple comme ceux qui servent, ils seront de bons bergers qui connaissent leurs brebis et que leurs brebis connaissent; de vrais pères qui excellent par leur esprit d'amour et de dévouement envers tous, Si bien que tous acceptent avec reconnaissance l'autorité que Dieu leur a confiée. Ils rassembleront et éduqueront la famille entière de leur troupeau de telle façon que tous, conscients de leurs devoirs, vivent et agissent dans une communion de charité. Pour y parvenir efficacement, les évêques, prêts à toute oeuvre bonne et endurant tout pour les élus, organiseront leur vie de façon à la rendre adaptée aux besoins de leur temps.